2 janvier 2017
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10:25
LA BD:
C'est quoi : PATIENCE
C'est de qui ? D. Clowes
La Couv':
Déja croisé sur le site? Oui
C’est édité chez qui ? Cornélius
Une planche:
Ca donne Quoi ? Un jeune couple un peu paumé, qui rencontre de sérieuses difficultés financières et flippe à l’approche de la naissance de leur premier enfant. Un soir, alors qu’il rentre à leur appartement, Jack découvre Patience morte, victime d’une agression.
Après avoir été accusé du meurtre et emprisonné à tort, bien des années plus tard, il découvre une invention qui va lui permettre de changer sa destinée : une machine à voyager dans le temps.
Fleuron de la scène indie U.S, Daniel Clowes livre ici un album généreux à tous les sens du terme (et fort bien mis en valeur par les éditions Cornélius), où les genres les plus improbables –romance, drame social, SF, thriller- se télescopent avec bonheur dans un maelstrom d’images aux couleurs souvent surréalistes voire psychédéliques.
Si le thème du voyage spatio-temporel n’est clairement pas neuf, il est ici exploité avec talent et innovation dans un one-shot qui se positionne comme l’un des plus original et accrocheur de la saison.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? MASS EFFECT 3
C'est de Qui ? C. Mansell
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Souvent même.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Je n’aurais pas pensé à m’intéresser à la musique de cette suite jeu vidéo si le nom du compositeur attitré de Daren Aronofsky ne luit avait pas été associé.
Au sortir de deux B.O aussi différentes que possible- Black Swan vertigineuse réinterprétation du Lac des Cygnes, et le sur-vitaminé mais réussi Faster – Mansell débarque sur le troisième volet de Mass effect, véritable terrain de jeu qui lui présente le challenge de mélanger, au sein d’un même projet cette fois une foultitude d’ambiances, de l’action épique aux passages atmosphériques, le tout en gardant une unité mélodique d’écriture pas toujours évidente.
On sent le compositeur aussi à l’aise et jouasse qu’un gamin dans un bac à sable, renouant avec ses expérimentations et ses démons de jeunesse, les spectres de Pi, Doom ou encore The Hole planant de ci de là sur le score de Mass Effect 3.
Si l’on regrettera éventuellement une musique exclusivement électronique on appréciera néanmoins la variété de l’ensemble et, à quelques exceptions pyrotechniques près (notons que pas mal de pistes sont dues à d’autres compositeurs en charge de musiques additionnelles), une B.O –presque- aussi surprenante que la BD qu’elle a accompagnée.
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Une chronique de Fab
3 décembre 2016
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17:22
LA BD:
C'est quoi : LOVE NEST
C'est de qui : C. Burns
La Couv' :
C’est édité chez qui ? Cornélius
Déjà lus chez B.O BD? Oui
Une planche:
Ca donne Quoi ? Assemblage de vignettes en noir et blanc dans un petit livre au format carré et sans paroles, Love Nest de Charles Burns n'est pas à proprement parler une bande dessinée. Pour autant chaque dessin raconte une histoire unique, principalement tragique dans un style manifestement vintage peuplée de pin up mélancoliques, de savants fous et d'un golem, seul personnage récurent dans des scénettes parfaitement orchestrées.
Dès lors, la lecture n'a alors plus de réel sens... Tel un recueil de poésie, on peut piocher dans un ordre aléatoire ces scènes de voyeurisme, de monstres incompris et d'où se dégage une certaine forme d'érotisme.
Le trait noir et charbonneux n'y est pas étranger, pour peu que l'on soit rompu au travail de Charles Burns, on sait déjà ce qu'on va y trouver. Les autres y verront une succession de dessins à la ligne claire inspirée selon l'auteur par de vieilles couvertures de comics qu'il mettra un savant désir à corrompre et détourner. Seule la première case représentant une femme lisant un livre au lit et que l'on retrouvera à la fin la mine abattue et visiblement éprouvée terminera une boucle qui peut laisser de marbre comme forcer l'admiration d'un artiste accompli.
Véritable compagnon des oeuvres de Charles Burns ou objet d'art futile et éphémère, ce beau carnet s'adresse avant tout aux amateurs d'un Burns qui se répète sans pour autant nous décevoir.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? II
C'est de Qui ? Moderat
La couv'
Déjà entendu par ici? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Qu'on lise Love Nest ou qu'on le feuillète simplement, il parait évident que ce side-project de deux entités de musique électronique allemande (Apparat + Modeselektor) en est un accompagnement idéal.
Musique électro aux influences et genres multiples, les morceaux s'appuient sur des rythmique sans failles et le chant de Sasha Ring, peut foutre les chocottes dans des refrains entêtants.
Sur les pistes purement instrumentales, Moderat hypnotise littéralement son auditeur dans des boucles qui ne sont pas sans faire penser aux premiers efforts des Daft Punk, en plus atmosphérique cependant.
Le visuel des albums réalisé par l'artiste Siriusmo partage d’ailleurs les mêmes angoisses et codes graphiques que les albums de Charles Burns.
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Une chronique de Jet
12 novembre 2016
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09:12
Et bien! Double ration de Jet sur B.O BD cette semaine! Il nous revient avec la chronique d'un ouvrage culte réédité tout récemment.
LA BD:
C'est quoi : LE TRIBUT
C'est de qui : Legrand et Rochette
La Couv':
Déjà lu sur B.O BD ? Non
C’est édité chez qui ? Cornélius
Une planche:
Ca donne Quoi ? Il aura donc fallu plus de 20 ans pour boucler cette oeuvre de Legrand et Rochette par le biais d'une copieuse intégrale qui aurait inspiré selon la légende le film Avatar à un certain James Cameron.
Loin de toutes ces considérations que nous ne vérifierons pas, le trait charbonneux de Rochette suggère davantage l'univers de Robert A. Heinlein pour son livre culte Etoiles gardes à vous que les écrans verts d'Hollywood.
Pourtant du vert il y en a dans ce récit anxiogène, du rouge et du bleu également et toute une palette de couleurs directes mettant à mal les saisons d'une planète hostile que des armées terriennes explorent à la recherche d'une arme ultime.
Juan Gavirio est un de ces soldats. Son quotidien n'est fait que de raids sur "Deux Lunes" où il échappe de peu chaque jour à la mort. Ses soirées sont consacrées à enterrer les morts ou à se perdre dans les bras de prostituées robotiques.
Son destin va considérablement changer au premier contact d'un autochtone extra-terrestre par une mutation inattendue. Et si l'arme ultime c'était finalement lui ?
Le récit pourrait s'en tenir à ce premier tome dense et volontairement embrouillé. La lecture n'est pas aisée mais on y décèle quelques touches poétiques proches de l'abstraction avec une colorisation très froide et marquée. L'idée des auteurs était de créer un comics à la française rappelant l'absurdité de la guerre mais également de l'existence.
Si on peut se perdre dans un second tome plus dispensable mais faisant office de serial, la conclusion en 16 pages inédites pourrait donner un tout autre sens à l'ensemble d'un récit qui appelle à de multiples lectures pour bien en saisir le sens. La couverture avec ce fameux 3ème oeil devrait vous mettre la puce à l'oreille...
Le Tribut n'est pas une oeuvre de SF classique conçue pour plaire à tout le monde mais le voyage en vaut largement la chandelle.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? INVADERS FROM MARS
C'est de Qui ? Kraushaar & Glickman
La couv'
Déjà entendu par ici? Non
On peut écouter ?
Ça donne quoi? : Modèle du genre s'il en est, ce score de SF de 1953 se caractérise entre autre pas ses choeurs éthérés oppressants qui interprètent le thème associé aux extra terrestres dans un mode tonal à l'effet saisissant.
Les passages en trois notes rythmiques répétées ne sont pas sans rappeler le générique des Envahisseurs même si la plupart des ambiances ici sont plus appuyées et évocatives. Avec ses constants changements d'atmosphère, les instruments et les voix qui se répondent ou encore les percussions qui personnifient le tonnerre, cette B.O est probablement l'une des plus inventive de son époque.
Pour la petite histoire, longtemps crédité à Raoul Kraushaar, compositeur américain né en France et ayant écrit pour tous les genres ou presque, il semblerait que le score de Invaders from Mars soit en grande partie - voire entièrement- de Mort Glickman, homme de l'ombre des studios Republic durant ses dernières années d'activité.
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Une chronique de Jet et Fab
8 mai 2016
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14:37
Et c'est avec un album à paraître la semaine prochaine que nous concluons cette thématique sur religion et 9° Art, le dernier album d'un auteur aujourd'hui majeur dans le monde du comics.
LA BD:
C'est quoi : MARIE PLEURAIT SUR LES PIEDS DE JESUS.
C'est de qui ? Chester Brown
La Couv':
Déjà lu chez nous? Non
C’est édité chez qui ? Cornélius
Une planche:

Ca donne Quoi ? Si, on l’a vu que des versions de la Bible en BD -ou des histoires qui en sont tirées- il y en a pour tous les goûts, rares, voire inexistantes, sont ses analyses. C’est contre toute attente du coté de l’auteur alternatif Chester Brown, dont le 23 Prostituées (édité en VF déjà chez Cornélius) avait fait sa petite sensation il y a une poignée d’années, que l’on se tourne aujourd’hui. Le canadien, motivé entre autres par la Genèse de Crumb que nous avons croisée hier, s’est intéressé de près à la prostitution (si, si) et à la condition de certaines des figures féminines dans la Bible.
Le résultat est assez intéressant, Brown nous livre une sorte d’analyse culturelle et parfois crue des textes choisis (le tout dans un style épuré voire minimaliste mais efficace), et ses dialogues et interprétations sont parfois très fin.
Si les amateurs de l'auteur retrouveront ce qui fait son charme, l'ensemble n’apporte pas vraiment d’eau au moulin, que ce soit coté religion ou coté travail sexuel.
Le livre est complété par une postface – un peu longue à mon goût- où notes d’intention et explications diverses complètent la partie BD.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? DIVÂN
C'est de Qui ? Senem Diyici Quartet
La couv'

Déjà entendu ici? Oui et Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Emmené par leur chanteuse turque et Alain Blesing, son compagnon de route, guitariste émérite aux influences aussi multiples que diverses (qui fût le professeur de votre serviteur pendant une paire d’années pour la petite histoire), le quartet Senem Diyici propose une musique métissée où les couleurs de la méditerranée et de l’Orient percutent la musique improvisée et les sources d’un jazz assez libre.
Le résultat est souvent surprenant, dépaysant s’il en est, parfois hypnotique, comme en attestent les compositions exclusivement acoustiques de Dîvan, troisième opus du groupe sous cette forme (Blessing s’essaiera entre autres ensuite au …onzetet ! avec bonheur, avant de revenir à ses expérimentations bariolées).
Une bande-son intemporelle, voire universelle qui illustre bien ces passages interprétés de textes vieux…comme Hérode !
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Une chronique de Fab
12 mars 2016
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14:43
LA BD:
C'est quoi : L’ART MACAQUE
C'est de qui : Benoit Preteseille
La Couv':

Déjà croisé sur le site? Oui
C’est édité chez qui ? Cornélius
Une planche:

Ca donne Quoi ? Quoi de plus représentatif que l'Art expliqué aux hommes par des singes ? C'est dans un vert épuré et une ligne sobre que Benoit Preteseille a souhaité illustrer cette Histoire de l'Art Macaque qui pose et explique au commun des mortels la naissance d'une oeuvre d'art, sa portée mais également son absurdité.
Telle une guerre des génies que n'aurait pas renié Léonard, les artistes découvrent le "don" de peindre par accident (en réalité une défonce aux champipis).
Mais être un artiste génère des convoitises et les apprentis vont rivaliser d'ingéniosité pour créer de nouveaux styles quitte à flirter avec le non sens et le ridicule !
Dépeignant les milieux snobinards avec humour et jamais avec méchanceté, Preteseuille livre un récit simple, efficace et un rien ironique auquel il manque peut-être un peu la folie d'un Trondheim. Cela viendra forcément avec le temps ! Ne soyons pas pressés, l'art est intemporel !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? DRUMS OF PASSION
C'est de Qui ? B. Olatundji
La couv'

Déjà entendu dans le coin? Jamais.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Premier album du percussionniste nigérian Olatundji, ce Drums Of Passion fit sensation lors de sa sortie en 1960 et rencontra un succès non démenti au fil des décennies. S’inspirant, évidement des musiques folkloriques africaines (bien qu’hormis le front man tout le groupe soit d’origine américaine), les morceaux de l’album sont des arrangements de chansons traditionnelles nigérianes où Olatundji laisse libre cours à la maestria de son talent et que l’apport des instrumentistes américains rend plus accessible et unique à la fois.
Il n’est pas étonnant que l’artiste africain ait été prisé par des pointures comme Coltrane, Gillepsie, ou Santana (qui fit une flamboyante reprise de Gin Go Lo Ba , si vous avez vu la performance du guitariste à Woodstock vous connaissez d’ailleurs ce brûlot !).
Une musique essentiellement rythmique, furieusement dansante et dépaysante, et, surtout, assez délirante avec l’Art Macaque de Preteseille.
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Une Chronique de Jet