Ca donne Quoi ? Vampire et exotisme peuvent -ou non- faire bon ménage. Sortir de l’Angleterre Victorienne s’est parfois révélé payant -au hasard les récits d’Anne Rice- des fois bien moins -le Voleur D'amour de Malka dont nous avons chroniqué la version BD récemment- dans tous les cas la gageure de proposer quelque chose d’original est grande.
Avec Kundan le scénario partait plutôt bien avec ce background indien de fin de XIX° siècle et son contexte géopolitique tendu mais rapidement on se retrouve…en Angleterre Victorienne et l’histoire s’inspire peu ou prou de Jack L’éventreur avec un anti-héros qui bluffe la police tout en assouvissant sa soif de sang.
Coté dessin Civiello assure autant les décors orientaux que le Londres foggy mais j’ai trouvé ses personnages parfois figés dans leurs expressions, impression que je n’avais pas eu sur son Conan par exemple.
On laissera le temps à la série de se développer un peu (3 tomes sont prévus) pour conclure sur une réussite ou pas.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : LE CHIEN DES BASKERVILLES
C'est de qui ?J. Bernard
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Faisant une infidélité à la franchise Dracula, Terence Fisher et James Bernard, deux piliers de la Hammer dans leurs domaines respectifs, collaborent sur cette adaptation du roman de Sir Arthur Conan Doyle où Peter Cushing et Christopher Lee (eux aussi des habitués du studio) jouent respectivement Sherlock Holmes et Baskerville.
Bernard, que l'on a trop souvent réduit à ses B.O d'horreur - qui cela dit, en plus d'être souvent excellentes ont établi de nouveaux standards dans le genre pour les décennies à venir- emprunte ici à Scriabin pour écrire le thème principal, plus harmonique que mélodique ce qui lui donne toute son originalité.
Du fait de son scénario, avec entre autres le prologue dans le passé, le score du Chien des Baskerville est plus varié que la plupart des autres travaux de Bernard pour les productions d'épouvante tout en gardant une nette tendance au suspense palpable.
Ca donne Quoi ? Infiltré dans la demeure d’un noble afin de le délester d’une coupe de diamants pour le compte d’un mystérieux commanditaire, notre cimmérien va se retrouver premier suspect du meurtre du noble en question et au cœur d’une enquête qui se transforme vite en cabale dont il va avoir du mal à s’extirper.
Une histoire de Conan plus profonde qu’à l’accoutumée, avec d’abord ce récit selon différents points de vue, à la manière du Rashomon de Kurosawa, et puis surtout cette critique appuyée de la civilisation face au barbare qui se révèle finalement le moins retors des protagonistes ; le tout bien emballé dans un huis clos où règne une menace fantastique à la Lovecraft.
Headline suit fidèlement le fil de la nouvelle de Howard tandis que coté dessin c’est, comme d’habitude avec Civiello, très beau, les décors sont soignés, les personnages expressifs et les couleurs chatoyantes. La seule réserve c’est le look de Conan, entre ses tresses et sa quincaillerie, je trouve l’interprétation peut être un peu trop éloignée du héros de Howard (ou du moins de la vision que l’on a habituellement).
LA MUSIQUE:
C'est quoi :HALLOWEEN
C'est de qui ? J. Carpenter
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Grand écart comme on les aime entre la BD et la B.O du jour même si, avec ses éléments horrifiques marqués et son suspense au cordeau, l’histoire du Dieu dans le Sarcophage emprunte autant à la Fantasy qu’à l’épouvante.
Pour l’un de ses tout premier film, Carpenter frappe fort avec ce slasher qui fera date dans l’histoire du genre, initiera plus d’une dizaine de suites diverses et lancera d’autres franchises comme les Vendredi 13 entre autre.
Budget hyper serré oblige, et volonté de contrôle assez poussé de la part de Carpenter aussi ne nous voilons pas la face, le réal compose lui-même la musique du film, jouant essentiellement sur des motifs rythmiques simples au piano, ponctués de notes graves au synthé et de percussions électroniques à mi-chemin de l’instrumentation et du bruitage.
Le résultat est aussi efficace que flippant, preuve que la simplicité a parfois du bon si tant est que l’on ne cherche pas la mélodie à tout pris.
Ca donne Quoi ? Agréable surprise de retrouver Jerome Charyn aussi bon romancier que scénariste de BD réussies (ses collaborations avec Boucq – déjà au Lombard-par exemple) à des lieues de son domaine habituel (le noir) pour cette histoire pleine de bruit et de fureur dans la France du Haut Moyen âge où Guillaume, « Corb Nez » un seigneur de guerre vassal de Charlemagne, aussi loyal que féroce, est chargé de ramener au roi de Bourgogne sa femme volage en fuite.
Mais notre héros va tomber amoureux de la belle Witgar et défier l'autorité afin de la sauver du supplice qui l'attend, le procès s'annonce houleux !
Au dessin de ce one-shot prenant c'est également un plaisir de voir que Civiello n'a rien perdu de son style pictural haut en couleur et, si quelques visages sont parfois un brin figés, la partie graphique est de toute beauté finissant de faire de l'album une réussite,
LA MUSIQUE:
C'est quoi ? THIBAUD CHEVALIER DES CROISADES
C'est de qui ? G. Delerue
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? A l'époque Delerue a déjà une solide carrière au cinéma derrière lui avec une trentaine de longs métrages en moitié moins d'années et ce pour certains des plus grands réalisateur de l'époque.
Après 4 films avec Colpi, ce dernier le requiert pour sa série TV historique Thibaud chevalier des croisades, qui comme son titre l'indique, se passe en partie en orient,
Outre un thème principal enlevé, le compositeur mâtine donc sa partition de mélodies aux teintes folkloriques, panachant les ambiances tout en restant dans un registre médiéval qu'il connaît pour l'avoir abordé -pour la télévision déjà- sur des adaptations de Macbeth et du Cid.
D'autres thèmes dédiés et une poignée de pistes dédiées aux batailles finissent de faire de cette B.O riche un accompagnement très en phase avec le one-shot du jour !
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)