26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 15:49

 

LA BD:




 

C'est quoi ? LA BRUTE ET LE DIVIN


 

C'est de qui ? L. Chemineau


 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Rue de sèvres

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui


 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Je l’ai peut-être déjà écrit mais, dans une autre vie, si je n’avais pas eu d’enfants par exemple, j’aurais probablement été éco-terroriste.

Cela étant, je suis hélas bien conscient que, malgré tous les efforts que l’on pourra faire à notre simple niveau de citoyen, écolo-concerné plus ou moins engagé, la situation catastrophique de la planète n’ira pas vers le mieux tant qu’il n’y aura pas d’action de grande envergure de la part des grandes puissances, financières comme gouvernantes (qui bien souvent sont -trop- étroitement liées).


 

C’est le constat auquel Eva, jeune ingénieure un peu bobo-idéaliste sur les bords, n’est probablement pas arrivé puisque la voilà qui plaque sa bonne situation dans une boite importante pour atterrir sur une île déserte, ancienne station météo qu’elle est chargée, par le Ministère de la Transition Écologique (la bonne blague ce ministère là!), de remettre en état et sur laquelle, accessoirement, elle est supposée survivre en autarcie durant quelques mois.


 

Si au début ce job de rêve satisfait notre héroïne concernée, au bout de quelques temps (et une vilaine blessure) elle commence à déchanter face aux conditions naturelles diverses et variées du Pacifique Sud.


 

Alors que son sort semblait scellé, après maints déboires, elle est secourue par le bateau  d’une société venue faire des repérages pour exploiter les ressources du coin.

 

Évidemment les travaux de l’équipe sont catastrophiques pour l’écosystème et Eva prend l'initiative de s’opposer au goliath du “progrès”.


 

Intéressante réflexion que ce one-shot, mûri sur plusieurs années, de la part de Chemineau, sur le rôle de l’homme dans la destruction de son environnement, poussé par le refus de modifier son niveau de vie et de “progrès” (au moment où je tape ces lignes une grande partie d’entre vous n’a t-elle pas par exemple dores et déjà rempli son panier virtuel de maints objets inutiles pour “profiter” du black friday, sans se soucier un instant de son bilan carbone et autres joyeusetés énergivores!?).


 

Si le scénario n’échappe pas à quelques écueils un brin optimistes à mon goût, il a le mérite de présenter une situation très -trop- complexe, à l’image de ce que nous sommes en train de subir, et, pour ne rien gâcher, d’être superbement mis en images dans un style semi-réaliste aux belles couleurs pastels.


 

Pour une première expérience en solo, Léonard Chemineau transforme l’essai haut la main!






 

LA MUSIQUE:




 

C'est quoi :ENDER’S GAME


 

C'est de qui ? S. Jablonsky


 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui


 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? On ne sera jamais à quel point la B.O de ce film aurait pu être plus réussie, et aurait pu, de fait, apporter une dimension supérieure aux images, si, comme c’était prévu au départ, elle avait été composée par james Horner.

 

Car s’il a eu de trop rares éclairs de génie, Steve Jablonsky, pur produit de l’écurie Remote Control de Hans Zimmer, s’est ensuite enfoncé dans les ersatz de scores de son ex mentor (déjà peu reluisants).

 

Ender’s Game ne redorera pas son blason même si une paire de thèmes sortent du lot, avec des montées en mineurs et des ostinatos moins hystériques que sur la plupart des pistes.

Sur un orchestre assez classique et souvent sous utilisé, il rajoute des riffs de guitare dont on se serait bien passé et martèle le suspense et l’action avec une emphase rare.

Néanmoins, les ambiances sont assez marquées et l’émotion puissante pour appuyer le propos oscillant entre réalisme pessimiste et fol espoir de l’album  du jour.




 

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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 08:31

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA BIBLIOMULE DE CORDOUE

 

 

C'est de qui ? Lupano et Chemineau

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, les deux.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? L’Espagne à la fin du X° siècle est morcelée entre les divers califats. Celui d’Al Andalus vient de connaître deux générations de paix et de progrès grâce à ses souverains éclairés, férus de sciences et de lecture.

Mais à la mort d’Al Hakam son fils est trop jeune pour régner et le vizir en profite pour prendre les rênes du pouvoir.

 

Autodafé en masse et déclaration de guerre sont dorénavant au programme, au grand dam de Tarid, ancien esclave à la vie mouvementée et responsable de la grande bibliothèque du califat.

 

Au péril de sa vie, et alors qu’il n’a clairement rien d’un aventurier, notre joufflu scribe décide de tenter de sauver un maximum d’ouvrages du feu purificateur de la religion.

 

Il charge des douzaines de livres sur le dos d’une mule on ne peut plus récalcitrante et fuit vers le sud, flanqué d’une jeune scribe au visage marqué et de son ancien disciple, reconverti dans la rapine.

 

Leurs têtes mises à prix, nos improbables aventuriers vont enchainer les épreuves afin de réaliser le rêve fou d’un amoureux des livres.

 

 

Le Lupano de cette fin d’année est, disons le d’emblée, un bon cru ! Parmi ceux de ses ouvrages où il met le fond au service de la forme, utilisant ici le principe du road movie/buddy movie décalé pour évoquer en filigrane l’importance de la culture, de la réflexion, les risques de l’obscurantisme et du fanatisme et, par extension, le danger d’aujourd’hui d’une génération (dé)connectée qui n’ouvre lus de livres, le nez plongé dans les écrans.

 

Au dessin Léonard Chemineau - qui persiste et signe dans les albums à dominante de rébellion ! - peaufine son style et son trait au fur et à mesure de ses réalisations.

Aidé par plusieurs coloristes, il livre ici un dessin plutôt convainquant entre caricature et semi-réalisme qui rend bien l’atmosphère du sud de l’Espagne. La narration comprend quelques trouvailles graphiques amusantes et des pages muettes fort expressives.

 

Cerise sur le gâteau, Dargaud a soigné l’édition de cet agréable pavé qui a parlé à votre bibliothécaire de serviteur !

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :ALADIN

 

 

C'est de qui ? A. Menkel

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Mine de rien, Alan Menkel, s’il n’est pas le nom le plus célèbre d’Hollywwod (par exemple chez nous, en plus de 3300 chroniques musicales on ne l’a croisé…qu’une fois !), est le compositeur le plus récompensé de l’usine à rêves avec pas moins de 8 Oscars pour ses œuvres pour le studio aux Grandes Oreilles, dont deux pour Aladin.

 

Si l’on excepte les versions musicales des hits du dessin animé (de « ce Rêve Bleuuuu ! » -non ne me remerciez pas- à Prince Ali) le reste de la partition justifie tout à fait les honneurs qu’a reçu Menkel.

Alliant musique d’accompagnement jovial et endiablée, directement héritée des maîtres du genre, le compositeur les colore d’une touche orientale jamais clichée, d’ailleurs, hormis quelques percussions et encore, foin d’instruments traditionnels ici, ce sont les vents et les cordes qui personnalisent la magie et le mystère du désert.

 

Les arrangements sont somptueux et les thèmes des chansons du film sont intelligemment repris tout au long de la partition sans pour autant l’écraser de leur personnalité.

 

Peut être un brin too much de temps à autre avec la Bibliomule de Cordoue, la B.O d’Aladin a cependant renforcé » le coté souvent burlesque de l’album.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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2 mai 2017 2 02 /05 /mai /2017 07:29

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

 

C'est quoi : LE TRAVAILLEUR DE LA NUIT

 

 

C'est de qui ? Matz & Chemineau

 

 

La Couv':

 

Chronique Nocturne(s)  /  Le Travailleur de la nuit  Vs.  Les Portes de la nuit

 

Déja croisé sur le site? Oui.

 

 

C’est édité par ? Rue de Sèvres.

 

 

Une planche:

 

Chronique Nocturne(s)  /  Le Travailleur de la nuit  Vs.  Les Portes de la nuit

 

Ca donne Quoi ? Alexandre Jacob, sorte de Robin des Bois anar du début du siècle dernier, avait déjà eu les honneurs de la bio en BD l’an passé.

 

Matz qui, on l’a vu à plusieurs reprises chez nous, aime les rebelles, les marginaux, les insoumis et autres libres penseurs, donne ici sa version de la vie du cambrioleur révolté.

 

Dans une suite de flashbacks chronologiques, en va et vient avec le procès qui l’enverra au bagne pour 20 ans, on assiste donc aux grandes étapes de la vie de Jacob, ses expériences aussi enrichissantes que malheureuses de marin qui le conduiront en prison puis, de fil en aiguille, à rejeter la société et son modèle d’exploitation de l’homme par son prochain (sujet toujours O combien d’actualité hélas), et sa carrière de monte en l’air organisé, jusqu’à sa retraite en partie détachée du monde.

 

On sent  parfois un certain parti pris bienvenu et plus « parlant » que celui de l’album paru chez Sarbacane. Autre atout de cette version ci à mon goût, le dessin.

 

Là où Henry faisait du Blain/Larcenet, Chemineau convainc plus grâce à son trait qui a gagné en maturité, en précision, depuis les Amis de Pancho Villa ou les Premiers et dont la colo est superbe.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE.

 

 

 


C'est quoi ? LES PORTES DE LA NUIT

 


C'est de qui ?  J. Kosma

 

 

La Couv' :

 

Chronique Nocturne(s)  /  Le Travailleur de la nuit  Vs.  Les Portes de la nuit

 

Déjà entendu chez nous ? Oui, quelques fois.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si la galerie d’acteurs des Portes de la Nuit réunit une jolie brochette de ce que le cinéma français comptait de talents à l’époque (et encore, le rôle de Montand devait être au départ tenu par Gabin), c’est bien Paris qui est le personnage principal de ce drame sur fond de lendemain de guerre qui (dé)chante, inspiré d’un ballet écrit par Carné et Kosma.

 

Ainsi, ce dernier, qui a déjà mis en musique les deux précédentes collaborations du duo Carné-Prévert, les superbes Visiteurs du Soir et non moins réussis Enfants du Paradis, fait encore des merveilles pour évoquer en musique les mots du poète et sa vision de la ville.

 

Outre la musique diégétique, jouée notamment par l’accordéon, et deux chansons dont les immortelles Feuilles Mortes, le compositeur d’origine hongroise insiste sur l’aspect sombre du scénario, reflet d’une époque qui ne l’est pas moins via des thématiques riches et travaillées, discrètes mais efficaces.

 

L’échec relatif du film marquera la fin du travail commun d’un des trios les plus remarquable qu’aura connu le cinéma français.

 

 

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Une chronique de Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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