25 juin 2020 4 25 /06 /juin /2020 10:28

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SAN ANTONIO. SI MA TANTE EN AVAIT

 

 

C'est de qui ? M. Sanlaville

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu chez nous? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Changement de décor pour notre flic beau gosse et son équipe de bras cassés puisque c’est sur les côtes de Bretagne qu’on les retrouve, embarqués par leur chef à l’affut d’une re-dorure de blason qui serait la bienvenue. Et il va être servi puisque une sombre affaire de bateau russe louche se pointe et avec elle son lot d’emmerdements dans lesquels nos émérites policiers vont foncer tête la première !

 

Si il y a bien une intrigue dans cette seconde adaptation des romans cultes de Dard chez Casterman, elle passe clairement à l’arrière-plan, derrière un second degré (de ton cul comme dirait Anouk Ricard) potache souvent à la limite d’une grossièreté assumée et qui, une fois acceptée, prête souvent à sourire.

 

 

On n’est ni chez Simenon ni chez Hammet mais bien dans du polar gras et sans filtres où les jeux de mots et autres scènes grivoises – les deux principales protagonistes féminines sont fort portées sur la chose chacun à sa façon !- sont légion (parfois un peu trop avouons-le). Si, comme moi, vous êtes déjà orphelins de l’excellent série Lastman, retrouver le trait caricatural à souhait et très coloré de Sanlaville vous fera chaud au cœur, emballage aussi criard que jouissif d’une version débridée de ce pan de la littérature de genre qu’est San Antonio.

 

A ne pas mettre entre les mains d’un sympathisant de la manif pour tous ‘quoique ça pourrait lui faire du bien !)

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : COMMENT TROUVEZ VOUS MA SŒUR ?

 

 

C'est de qui ? S. Gainsbourg

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? En marge de sa prolifique carrière de chanteur et parolier, l’homme à tête de choux n’a cessé d’écrire pour le grand écran.

En trois décennies et une grosse vingtaine de B.O Gainsbourg a composé des polars, de la comédie et même de l’érotique !

 

Souvent ancrées dans leurs époques ses musiques de film sont teintées des genres alors en vogue que ce soit le jazz, la pop le funk ou l’électro psyché.

 

Sur cette comédie légère du milieu des années 60 il s’amuse ici à singer Ennio Morricone injectant dans sa partition des cris hauts perchés,  là à faire du Michel Legrand à grands renforts de piano langoureux très décalé sur des nappes de violons enflammées.

 

L’ambiance générale oscille entre l’humour bon ton et la sensualité pleine de gouaille, le tout est foncièrement surannée mais sur du San Antonio le plaisir n’en est que meilleur !

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

 


 

 

Repost0
2 juin 2020 2 02 /06 /juin /2020 14:43
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? TRANSPERCENEIGE EXTINCTIONS. ACTE 2.

 

 

C'est de qui ? Rochette & Matz

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lus chez B.O BD? Oui ensemble et séparément.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Affrontement d’idéaux et froid retour à la réalité : alors que le  train supposé sauver de l’extinction une partie sélectionnée de l’Humanité entame sa folle course en avant et que les problèmes commencent à s’amonceler, la secte jusqu’au-boutiste responsable de la catastrophe planétaire est victime de la folie de ses gourous illuminés.

Dans l’adversité et la course contre la montre les bas instincts des hommes reprennent le dessus et les protagonistes de ce scénario catastrophe vont en faire les frais chacun à leur façon.

 

Utopie contre catastrophisme, le prologue au mythique Transperceneige (dont l'adaptation en série TV vient de voir le jour sur Netflix), avec toujours Rochette à bord, bon pied-bon œil, accompagné sur ce prequel par Matz, se révèle tout aussi visionnaire voire prophétique que l’était en son temps l’œuvre originale, il y a presque 40 ans !

Le propos est complètement dans l’air du temps, d’autant plus cette année qui a débutée de façon on ne peut plus catastrophique (et qui continue comme telle) et dont les événements auraient tout à fait pu faire partie du scénario d’un tome du Transperceneige.

 

Une série d’anticipation au long cours, dans le durée comme le propos, qui fait froid dans le dos,  tient en haleine ses lecteurs.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : RAINBOW SIX SIEGE

 

 

C'est de qui ? B. Frost & P. Haslinger

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui, les deux

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Depuis un peu plus d’une décennie et l’explosion du marché du jeu vidéo le budget alloué à ses productions a décuplé, permettant, entre autre, de soigner les bandes sons des jeux.

A maintes reprises nous avons écouté des B.O qui n’avaient rien à envier à celles d’Hollywwod et, dans une certaine mesure, pouvait même se permettre des expérimentations que le grand écran n’explore plus.

 

Cet énième épisode de la série à succès Rainbow Six, inspirée par l’univers des romans de Tom Clancy, est mise en musique par un duo intéressant composé de Paul Haslinger et son expérience dans des genres aussi divers que variés que ce soit au cinéma, à la télévision ou, déjà, dans le jeu vidéo, et de Ben Frost, chantre de l’électro nouvelle génération et des bidouillages multiples, qui a donné à l’excellente série Dark son ambiance aussi angoissante qu’originale.

 

On navigue ici entre noirceur technoïde métallique, mélodies tendues à l’originalité frappante et nappes ambiantes hypnotiques. Le tout fait preuve d’une efficacité chirurgicale et colle parfaitement à l’atmosphère post apocalyptique deu Transperceneige- extinction !

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab


 

 

Repost0
11 mai 2020 1 11 /05 /mai /2020 09:58

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE DRAGON NE DORT JAMAIS

 

 

C'est de qui ? Masek, Babn & Grus

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur le site? Jamais

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans la Bohème médiévale un seigneur acariâtre envoie deux de ses manants trouver une nouvelle carrière. Manque de chance les émissaires tombent sur la caverne d’un …dragon !

Mais alors qu’ils rentrent donner l’alarme au village personne ne semble trop incliné à les croire. Exaspéré le seigneur se rend sur place et subit le souffle empoisonné de la créature. Le voilà cloué au lit, à l’agonie. Alors qu’une délégation de villageois part exterminer le dragon, un religieux illuminé et une jeune vierge tentatrice débarquent.

 

Une curiosité tout droit venue de République Tchèque, ce Dragon ne dort jamais manie avec habileté et un humour noir prononcé l’allégorie. Conte folklorique à la base, le récit devient prétexte à écorcher la religion, le phénomène de masse, la lutte des classes et autres ambitions futiles ; en un mot, la bêtise humaine.

 

 

Véritable leçon de forme au service du fond, la partie graphique est superbe, composée de beaucoup de  grandes cases et planches à l’aquarelle qui illustrent aussi bien les paysages médiévaux, le terrible dragon et les trognes pas possibles des protagonistes !

 

Une belle découverte !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :TRUE HISTORY OF THE KELLY GANG

 

 

C'est de qui ? J. Kurzel

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Quasiment toute sa discographie oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? On ne change pas une équipe qui gagne. La fratrie Kurzel tient à confirmer le vieil adage avec cette nouvelle collaboration sur un western australien, version habitée du parcours chaotique des frères Kelly.

 

On tiquera peut être sur l’obsession de Jed Kurzel pour le violoncelle, leitmotiv des scores qu’il a écrit pour son frère. En effet si une fois encore l’instrument, utilisé à contre emploi, trafiqué, torturé…amène une couleur particulière à la partition et une ambiance originale (surtout pour le genre), certaines parties ont tendance à beaucoup rappeler les B.O de Macbeth voire d’Assassin Creed.

 

Cependant, les effets de reverb’ et de distorsion, le renfort d’une formation réduite de cordes et d’éléments folkloriques réarrangés créent une atmosphère en contrepoint frappant avec les images du film et, contre toute attente mais avec un résultat enthousiasmant, au très beau livre du trio slave.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

 

Repost0
5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 13:28

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  QUATORZE JUILLET

 

 

C'est de qui ? B. Vivès et Quenehen

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur le site? Vives oui, souvent.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Jimmy un jeune gendarme à la campagne, secoué par la mort de son père, fait la connaissance d‘un peintre parisien et de sa fille venus faire le deuil de la mère, morte dans un attentat. En pleine préparation de concours et obnubilé par la menace terroriste, le jeune homme décide de devenir l’ange gardien de cette famille traumatisée, quitte à outrepasser son rôle et à mettre sa vie et son intégrité en danger.

 

Vives co-écrit ce scénario avec le romancier Martin Quenehen, s’ils jouent volontairement – du propre aveu du dessinateur- avec les à-priori sur le gendarme, à la fois chevalier blanc et étroit d’esprit, ils livrent, comme Vives le fait souvent, une galerie de personnages aux psychologies fouillées, jamais manichéens.

 

L’intrigue est solidement ancrée dans une actualité stressante (celle de la menace des attentats, pas de l’épidémie hein) qui permet au duo d’auteurs de livrer une histoire tragique qui prend le lecteur aux tripes, avec une dose d’action et de suspense bien dosée et une fin réaliste.

Avec 14 Juillet Bastien Vivès, déjà auteur aux multiples facettes, rajoute une belle corde à son arc.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :WIND RIVER

 

 

C'est de qui ? N. Cva & Warren Ellis

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui une poignée de fois.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si les ex Bad Seeds nous avait habitués, depuis leur passage à la B.O, à des exercices de style jouant sur l’atmosphérique, voire le mélancolique, rarement ils avaient été aussi loin dans la noirceur.

 

Agrémentée de violons hypnotiques, de vocaux hantés et autres piano lancinant le duo Cave/Ellis abandonne l’expérimentation qu’ils côtoyaient depuis quelques temps pour se recentrer sur l’illustration musicale aussi discrète qu’entêtante.

Les deux compères n’ont pas leur pareil pour installer des ambiances qui s’installent subrepticement pour ne plus lâcher leur auditoire.

 

Thriller froid mais tendu, Wind River doit beaucoup à sa B.O atypique qui a également apporté une dimension inattendue au 14 Juillet de Vives et Quenehen

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0
26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 14:15
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SEULES A BERLIN

 

 

C'est de qui ? N. Juncker

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que le III° reich vit ses dernières heures et que les troupes de Staline prennent le Reichstag, Evgeniya, jeune soviétique qui a menti sur son âge pour rentrer au NKVD, va rencontrer Ingrid, épouse d’un officier nazi qui subit depuis des semaines la répression des vainqueurs, avec tout ce que vous imaginez que cela sous entend de sévices.

Si au début l’allemande n’éprouve que haine et méfiance pour la russe, rapidement le fait qu’elles soient toutes deux bilingues et qu’elles écrivent un journal intime va rapprocher ces deux femmes ballotées dans un monde d’hommes.

 

Avec un sujet aussi fort il fallait se douter que Nicolas Juncker, adepte d’une BD historique à la fois documentée et très personnelle, allait réaliser un album marquant.

 

Seules à Berlin prend d’emblée son lecteur aux tripes par une alliance rare du fond et de la forme et la dureté des faits relatés qui pourtant ne le sont jamais avec crudité ou sensationnalisme. L’auteur choisit par exemple, pour raconter l’enfer vécu par Ingrid, de ne proposer que la lecture de son journal ; ou encore, il atténue le coté morbide de la recherche de la dépouille d’Hitler en inventant un officier Russe goguenard et cynique qui amène un second degré souvent salvateur.

 

 

Le trait de Juncker, en noir et blanc traversé de rares éclats de rouge sang, est à la fois réaliste dans ses décors et caricatural dans ses visages.

Comme c’était déjà le cas pour le très réussi La Vierge et la Putain, il est d’une grande originalité sur ce genre et n’en rend le message sur l’absurdité de la guerre et la cruauté des hommes, que plus  efficace.

Encore une belle réussite pour un auteur à part dans le paysage de la bd franco-belge.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :EXODUS

 

 

C'est de qui ? W. Kilar

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ?  Longtemps avant de connaître le succès grâce à Coppola et le la consécration grâce à Polanski (et oui, hélas, personne n’est parfait), Kilar se partageait entre la musique de films dans sa Pologne natale et la musique classique. Exodus, inspiré de l’épisode biblique du même nom (et non, pas par Bob Marley), contient en substance tout ce qui a fait le génie de son auteur.

 

Outre les clins d’oeils appuyés au répertoire classique (Ravel et le Boléro en tête), joue sur des motifs répétés avec de subtils enrichissements au fur et à mesure que la pièce progresse. Ajout d’instruments, amplification des percussions, augmentation des volumes… Kilar crée une impression de mouvement vers l’avant, de grandeur.

 

On retrouve aussi ce qui a fait le succès du compositeur pour le 7° art, du Roi et l’oiseau à Dracula, à savoir ces notes et accords graves plaqués au piano qui crée, sinon des dissonances au sein des mélodies, un sentiment de tension voire de malaise.

 

Une œuvre très solennelle sans pour autant être dénuée d’une certaine légèreté qui s’immisce dans l’histoire des deux héroïnes de Nicolas Juncker pour la rendre encore plus poignante.

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags