14 septembre 2021 2 14 /09 /septembre /2021 14:22

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? CORTO MALTESE. OCEAN NOIR

 

 

C'est de qui ? Vives et Quenehen

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble même.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Piégé par des acolytes un peu trop extrêmes à son goût, Corto se voit pris pour cible et obligé de prendre la tangente.

Entre activistes armés, reporter de guerre, agents de la CIA et autres magiciennes, le marin à la créole va parcourir la moitié du continent à la recherche d’un hypothétique trésor mais surtout, comme toujours, de lui-même !

 

Evidement, cette reprise de l’un des personnages les plus iconiques de la BD mondiale par l’un des artistes les plus en vue du paysage franco-belge actuel et son complice scénariste/journaliste/écrivain de 14 Juillet, a pris beaucoup de monde par surprise.

 

Surtout que le secret a été longtemps et savamment gardé par Casterman peut être conscient que les fans indécrottables risquaient, avant même d’avoir lu ou vu quoique ce soit bien évidement, crier au crime de lèse-majesté.

 

Dans la mouvance des reprises et autres hommages des héros classiques parues ces dernières années, cet Océan Noir se place sur le dessus du panier car ses auteurs ont su, comme Mathieu Bonhomme sur Lucky Luke ou Sfar et Blain sur Blueberry par exemple, respecter la série et ses codes tout en se les appropriant de façon fort réussie.

 

 

Là où Quenehen et Vivès se démarquent c’est dans l’ « actualisation » de Corto, puisque l’intrigue de leur opus se déroule au début du XXI° siècle alors que la série de Pratt couvrait plutôt celui du siècle précédent.

 

Notre gentilhomme de fortune, égal à lui-même, reste assez en retrait des événements qui l’entoure et de la folie des hommes (le milieu de l’intrigue est ponctuée par les attentas du 11 septembre), amoureux des femmes qu’il rencontre, méfiant envers les hommes.

 

On croise fugacement l’incontournable Raspoutine, et l’esprit Prattien se fait souvent sentir au détour d’une scène onirique, d’un dialogue poétique, le tout parsemé d’action et d’exotisme.

 

Graphiquement -quand même !- Vives réussit le tour de force de conjuguer son style si personnel au cahier des charges de la série, rajeunissant Corto, gardant parfois ses « tics » de visages sans yeux, sachant rendre ses personnages féminins désirables (de mémoire c’et bien la première fois que l’on a une femme nue dans un Corto ?!)

 

Pari gagné pour cet Océan Noir, plus original que la reprise « officielle » de la série par Canales et Pellejero et récit d’aventure prenant et rafraichissant.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :OSLO

 

 

C'est de qui ? J. Russo & Z. Keating

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui pour Russo.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Porté par deux acteurs talentueux révélés sur petit écran, Oslo évoque à la manière d’un thriller politique les accords de paix entre Israel et la Palestine, bien aidés en sous-main par un coulpe de…norvégiens.

 

C’est Jeff Russo, lui aussi abonné aux séries TV -dont certaines à succès- qui met en musique cette production Spielberg, avec, sur ce coup, la collaboration de Zoé Keating, violoncelliste et compositrice notamment connue pour son approche de l’instrument qu’elle couple de manière inventive à l’électronique.

 

Russo, qu’on a connu exubérant sur des choses comme Utopia, Umbrella Academy ou Légion, fait ici dans la sobriété quasi minimaliste, jouant pas mal sur des motifs répétitifs au piano sur lesquels Keating vient apposer des nappes de cordes modifiées.

 

Le ton navigue comme notre Corto, entre mélancolie et tension, et vient agréablement accompagner les déambulations du marin sans pour autant parasiter la lecture par une présence musicale trop marquée.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 09:22
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  ALERTE 5

 

 

C'est de qui ? M. De radigues

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu chez B.O BD? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Branle bas de combat à la station spatiale d’observation spatiale sur Mars qui se voit mettre en confinement (oui, là bas aussi ça arrive) non pas à cause d’un virus mais d’un attentat terroriste qui a eu lieu sur Terre alors qu’une fusée lancée pour rejoindre la station satiale a explosée en vol avec à son bord des cosmonautes.

 

La situation sur Mars, qui semble un peu disproportionnée vu l’éloignement, va rapidement se détériorer entre les 5 membres de la mission. Les rancœurs, la méfiance, les psychoses et la claustrophobie  s’insinuent dans le quotidien de ces hommes et ces femmes coincés dans leur base.

 

 

Max De Radiguès n’est jamais là où on l’attend ! Après un road movie déjanté (déjà chez Casterman) et un western à part, on le retrouve ici pour cet album qui, sous couvert d’une histoire de SF doublée de thriller, se révèle être une analyse fine des comportements humains et réserve quelques twists assez inattendus et réussis.

 

Le style graphique de l’auteur est toujours aussi minimaliste pour les protagonistes mais, background oblige, les décors sont ici détaillés et réalistes, le tout appuie bien le décalage de l’ambiance si particulière de Alerte 5.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :SAN JUNIPERO

 

 

C'est de qui ? C. Mansell

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé chez nous? Souvent oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Pour l’un des plus célèbres épisodes de l’une des séries à succès qui a fait celui de Netflix (même si tout n’est pas de la même qualité, loin s’en faut) Clint Mansell renoue avec la musique atmosphérique de films comme Moon ou The Fountain.

 

Pour coller à l’esprit 80’s mélancolique de l’épisode San Junipero Mansell mélange des nappes électroniques rétro à base de synthés planants avec un orchestre –de cordes notamment-  discret mais aux accords des plus émouvants.

 

Fortement influencé par les morceaux de pop utilisés dans l’épisode et, de son propre aveu, par le deuil de sa fiancée récemment disparue, Mansell livre une B.O méditative et sombre où il a également cherché à traduire l’évolution de la musique électronique qui a eu lieu à la fin des années 80 et qui est intéressante sur Alerte 5 et ses thèmes sous-jacents.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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4 novembre 2020 3 04 /11 /novembre /2020 10:29
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE CHATEAU DES ANIMAUX. LES MARGUERITES DE L’HIVER.

 

 

C'est de qui ? Dorison & Delep

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lus chez nous? Oui, sur le tome 1.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Sous l’impulsion d’Azélar, Miss Bangalore et César optent pour la résistance passive mais ont bien du mal à la faire adopter au reste des habitants du Château pour qui l’oppression menée par Silvio et sa milice est de moins en moins supportable.

Alors que les affres de l’hiver se font aussi rudes que fatales, les tensions montent dans les deux camps mais l’adversité commence à faire réfléchir même les plus coriaces.

 

L’an passé, à la même époque, le premier tome de cette adaptation déguisée de la Ferme des Animaux m’avait emballé, de par son fond comme sa forme, Dorison s’appropriant à merveille le propos du roman d’origine pour le ressortir à sa sauce, superbement servi par les graphismes de Delep.

 

 

Cette suite vient enfoncer le clou, toujours aussi aboutie sur le fond comme la forme, avec peut être une légère baisse du rythme narratif, largement compensée par une dose d’émotion et de tension supplémentaires manifestes.

 

Certaines répliques –celles du Ghandi version rongeur entre autre- résonnent encore plus dramatiquement dans l’époque troublée que l’on vit et Les Marguerites de l’Hiver s’avère aussi prophétique et nécessaire qu’a pu l’être son illustre modèle, avec, pour ne rien gâcher, un support visuel somptueux.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :TO KILL A MOCKINGBIRD

 

 

C'est de qui ? E. Bernstein

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si le thème d’ouverture, joué au piano solo, peut laisser croire que le score de cette adaptation d’un roman à succès sur le racisme aux States (oui, c’est de rigueur !) va flirter avec l’élégiaque et jouer la carte de l’underscore, c’est mal connaître Elmer Bernstein qui, dès la seconde piste, revient à ses habitudes et à des pistes plus enlevées, réminiscences de ses musiques de western entre autre.

 

Du coup To Kill a Mokingbird est probablement l’une des partitions les plus variées et intéressantes du compositeur, avec –au sein d’un orchestre fourni- des instruments solistes étonnants, de l’accordéon en passant par le timpani.

Alors certes les cuivres sont un peu trop joviaux parfois mais la réintroduction du thème principal à différents moments tempère cette allégresse.

 

Une impression tenace douce-amère se dégage de la musique de Bernstein, on passe du (sou)rire aux larmes en quelques instants  comme suspendus avant d’être happés à nouveau par une petite poignée de pistes où le suspense et l’action pointe –timidement- le bout de leurs nez.

 

Du grand –quatrième- art ici complètement au service du neuvième.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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21 octobre 2020 3 21 /10 /octobre /2020 13:51
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  NEW CHERBOURG STORIES. LE SILENCE DES GRONDINS.

 

 

C'est de qui ? Gabus & Reutimann

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur B.O BD? Oui sur le tome 1.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Menacés par l’activité humaine les créatures sous-marines connues sous le nom de grondins, avec leurs montures cachalots hybrides, se sont éloignées des côtes et ne donnent plus signes de vie. Notre équipe d’agents spéciaux de la police de New Cherbourg expérimente donc de grands scaphandriers robotisés pour tenter de renouer le contact.

 

Pendant ce temps, à terre, Gus et son camarade font la connaissance d’une excentrique vieille dame, gardienne d’un musée privé et arnaqueuse à ses heures qui offre à notre jeune dresseur de mouettes un étrange Cristal qui va s’avérer capital pour la suite des évènements.

 

 

L’aspect parfois un peu décousu que peut avoir cette suite s’explique peut-être par sa prépublication dans un journal régional (local ?) mais donne, je trouve, cette saveur d’histoire « feuiletonnante » des bd d’antan, impression renforcée aussi bien par l’époque à laquelle se déroule cette uchronie que par le style graphique dans la droite lignée de la ligne claire des grands noms de la BD franco-belge.

 

New Cherbourg Stories est un peu un ovni dans le paysage actuel et, rien que pour ça, vaut la peine d’être découvert et reconnu à sa juste valeur. 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LES YEUX DE LA FORET

 

 

C'est de qui ? S. Meyers

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu dans le coin? Une paire de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Les années 80 n’ont pas que du mauvais, j’en veux pour reuve que mêm les studios Disney durant cette décennie ont proposé une poignée de films « live » loin d eleur ligne directrice habituelle qui ciblait –avec réussite si ce n’est succès commercial- un public plus agé que les amateurs de dessins animés.

Ainsi j’ai pu découvrir l’excellent Dragon du Lac de Feu, le terrifiant la Foire des Ténèbres, le trippant Tron et, donc, ce curieux mais stressant –à l’époque du moins- Yeux de la forêt.

 

Autre particularité du studio aux grandes oreilles à l’époque : la qualité de ses bandes sons, même sur des films de seconde zone. Aux cotés de pointures comme Henry Mancini, Alex North ou encore James Horner, on retrouve donc Stanley Meyers derrière le pupitre de ce film de maison hantée. Le compositeur anglais, qui a touché un eu à tous les genres et sort de l’éprouvent Voyage au bout de l’Enfer de Cimino, n’a que peu abordé le cinéma fantastique.

 

Pourtant il s’en sort ici avec les honneurs avec une partition certes assez balisée mais qui sait être continuellement intéressante via des idées originales comme l’utilisation d’un xylophone qui fait penser à une boite à musique enfantine, des percussions et des basses utilisées de façon assez peu habituelle au cinéma et, à quelques exceptions près - les cordes stridentes en boucles font un peu trop penser à Bernard Hermmann – Meyeers sait apporter une personnalité manifeste au fim.

 

Du suspense old school plutôt raccord avec ce second tome des New Cherbourg Stories et leur coté cinéma de quartier sympathique.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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25 juin 2020 4 25 /06 /juin /2020 10:28

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SAN ANTONIO. SI MA TANTE EN AVAIT

 

 

C'est de qui ? M. Sanlaville

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu chez nous? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Changement de décor pour notre flic beau gosse et son équipe de bras cassés puisque c’est sur les côtes de Bretagne qu’on les retrouve, embarqués par leur chef à l’affut d’une re-dorure de blason qui serait la bienvenue. Et il va être servi puisque une sombre affaire de bateau russe louche se pointe et avec elle son lot d’emmerdements dans lesquels nos émérites policiers vont foncer tête la première !

 

Si il y a bien une intrigue dans cette seconde adaptation des romans cultes de Dard chez Casterman, elle passe clairement à l’arrière-plan, derrière un second degré (de ton cul comme dirait Anouk Ricard) potache souvent à la limite d’une grossièreté assumée et qui, une fois acceptée, prête souvent à sourire.

 

 

On n’est ni chez Simenon ni chez Hammet mais bien dans du polar gras et sans filtres où les jeux de mots et autres scènes grivoises – les deux principales protagonistes féminines sont fort portées sur la chose chacun à sa façon !- sont légion (parfois un peu trop avouons-le). Si, comme moi, vous êtes déjà orphelins de l’excellent série Lastman, retrouver le trait caricatural à souhait et très coloré de Sanlaville vous fera chaud au cœur, emballage aussi criard que jouissif d’une version débridée de ce pan de la littérature de genre qu’est San Antonio.

 

A ne pas mettre entre les mains d’un sympathisant de la manif pour tous ‘quoique ça pourrait lui faire du bien !)

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : COMMENT TROUVEZ VOUS MA SŒUR ?

 

 

C'est de qui ? S. Gainsbourg

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? En marge de sa prolifique carrière de chanteur et parolier, l’homme à tête de choux n’a cessé d’écrire pour le grand écran.

En trois décennies et une grosse vingtaine de B.O Gainsbourg a composé des polars, de la comédie et même de l’érotique !

 

Souvent ancrées dans leurs époques ses musiques de film sont teintées des genres alors en vogue que ce soit le jazz, la pop le funk ou l’électro psyché.

 

Sur cette comédie légère du milieu des années 60 il s’amuse ici à singer Ennio Morricone injectant dans sa partition des cris hauts perchés,  là à faire du Michel Legrand à grands renforts de piano langoureux très décalé sur des nappes de violons enflammées.

 

L’ambiance générale oscille entre l’humour bon ton et la sensualité pleine de gouaille, le tout est foncièrement surannée mais sur du San Antonio le plaisir n’en est que meilleur !

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 


 

 

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