11 mai 2020 1 11 /05 /mai /2020 09:58

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE DRAGON NE DORT JAMAIS

 

 

C'est de qui ? Masek, Babn & Grus

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur le site? Jamais

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans la Bohème médiévale un seigneur acariâtre envoie deux de ses manants trouver une nouvelle carrière. Manque de chance les émissaires tombent sur la caverne d’un …dragon !

Mais alors qu’ils rentrent donner l’alarme au village personne ne semble trop incliné à les croire. Exaspéré le seigneur se rend sur place et subit le souffle empoisonné de la créature. Le voilà cloué au lit, à l’agonie. Alors qu’une délégation de villageois part exterminer le dragon, un religieux illuminé et une jeune vierge tentatrice débarquent.

 

Une curiosité tout droit venue de République Tchèque, ce Dragon ne dort jamais manie avec habileté et un humour noir prononcé l’allégorie. Conte folklorique à la base, le récit devient prétexte à écorcher la religion, le phénomène de masse, la lutte des classes et autres ambitions futiles ; en un mot, la bêtise humaine.

 

 

Véritable leçon de forme au service du fond, la partie graphique est superbe, composée de beaucoup de  grandes cases et planches à l’aquarelle qui illustrent aussi bien les paysages médiévaux, le terrible dragon et les trognes pas possibles des protagonistes !

 

Une belle découverte !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :TRUE HISTORY OF THE KELLY GANG

 

 

C'est de qui ? J. Kurzel

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Quasiment toute sa discographie oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? On ne change pas une équipe qui gagne. La fratrie Kurzel tient à confirmer le vieil adage avec cette nouvelle collaboration sur un western australien, version habitée du parcours chaotique des frères Kelly.

 

On tiquera peut être sur l’obsession de Jed Kurzel pour le violoncelle, leitmotiv des scores qu’il a écrit pour son frère. En effet si une fois encore l’instrument, utilisé à contre emploi, trafiqué, torturé…amène une couleur particulière à la partition et une ambiance originale (surtout pour le genre), certaines parties ont tendance à beaucoup rappeler les B.O de Macbeth voire d’Assassin Creed.

 

Cependant, les effets de reverb’ et de distorsion, le renfort d’une formation réduite de cordes et d’éléments folkloriques réarrangés créent une atmosphère en contrepoint frappant avec les images du film et, contre toute attente mais avec un résultat enthousiasmant, au très beau livre du trio slave.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 13:28

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  QUATORZE JUILLET

 

 

C'est de qui ? B. Vivès et Quenehen

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur le site? Vives oui, souvent.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Jimmy un jeune gendarme à la campagne, secoué par la mort de son père, fait la connaissance d‘un peintre parisien et de sa fille venus faire le deuil de la mère, morte dans un attentat. En pleine préparation de concours et obnubilé par la menace terroriste, le jeune homme décide de devenir l’ange gardien de cette famille traumatisée, quitte à outrepasser son rôle et à mettre sa vie et son intégrité en danger.

 

Vives co-écrit ce scénario avec le romancier Martin Quenehen, s’ils jouent volontairement – du propre aveu du dessinateur- avec les à-priori sur le gendarme, à la fois chevalier blanc et étroit d’esprit, ils livrent, comme Vives le fait souvent, une galerie de personnages aux psychologies fouillées, jamais manichéens.

 

L’intrigue est solidement ancrée dans une actualité stressante (celle de la menace des attentats, pas de l’épidémie hein) qui permet au duo d’auteurs de livrer une histoire tragique qui prend le lecteur aux tripes, avec une dose d’action et de suspense bien dosée et une fin réaliste.

Avec 14 Juillet Bastien Vivès, déjà auteur aux multiples facettes, rajoute une belle corde à son arc.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :WIND RIVER

 

 

C'est de qui ? N. Cva & Warren Ellis

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui une poignée de fois.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si les ex Bad Seeds nous avait habitués, depuis leur passage à la B.O, à des exercices de style jouant sur l’atmosphérique, voire le mélancolique, rarement ils avaient été aussi loin dans la noirceur.

 

Agrémentée de violons hypnotiques, de vocaux hantés et autres piano lancinant le duo Cave/Ellis abandonne l’expérimentation qu’ils côtoyaient depuis quelques temps pour se recentrer sur l’illustration musicale aussi discrète qu’entêtante.

Les deux compères n’ont pas leur pareil pour installer des ambiances qui s’installent subrepticement pour ne plus lâcher leur auditoire.

 

Thriller froid mais tendu, Wind River doit beaucoup à sa B.O atypique qui a également apporté une dimension inattendue au 14 Juillet de Vives et Quenehen

 

 

 

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 14:15
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  SEULES A BERLIN

 

 

C'est de qui ? N. Juncker

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà lu sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que le III° reich vit ses dernières heures et que les troupes de Staline prennent le Reichstag, Evgeniya, jeune soviétique qui a menti sur son âge pour rentrer au NKVD, va rencontrer Ingrid, épouse d’un officier nazi qui subit depuis des semaines la répression des vainqueurs, avec tout ce que vous imaginez que cela sous entend de sévices.

Si au début l’allemande n’éprouve que haine et méfiance pour la russe, rapidement le fait qu’elles soient toutes deux bilingues et qu’elles écrivent un journal intime va rapprocher ces deux femmes ballotées dans un monde d’hommes.

 

Avec un sujet aussi fort il fallait se douter que Nicolas Juncker, adepte d’une BD historique à la fois documentée et très personnelle, allait réaliser un album marquant.

 

Seules à Berlin prend d’emblée son lecteur aux tripes par une alliance rare du fond et de la forme et la dureté des faits relatés qui pourtant ne le sont jamais avec crudité ou sensationnalisme. L’auteur choisit par exemple, pour raconter l’enfer vécu par Ingrid, de ne proposer que la lecture de son journal ; ou encore, il atténue le coté morbide de la recherche de la dépouille d’Hitler en inventant un officier Russe goguenard et cynique qui amène un second degré souvent salvateur.

 

 

Le trait de Juncker, en noir et blanc traversé de rares éclats de rouge sang, est à la fois réaliste dans ses décors et caricatural dans ses visages.

Comme c’était déjà le cas pour le très réussi La Vierge et la Putain, il est d’une grande originalité sur ce genre et n’en rend le message sur l’absurdité de la guerre et la cruauté des hommes, que plus  efficace.

Encore une belle réussite pour un auteur à part dans le paysage de la bd franco-belge.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :EXODUS

 

 

C'est de qui ? W. Kilar

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ?  Longtemps avant de connaître le succès grâce à Coppola et le la consécration grâce à Polanski (et oui, hélas, personne n’est parfait), Kilar se partageait entre la musique de films dans sa Pologne natale et la musique classique. Exodus, inspiré de l’épisode biblique du même nom (et non, pas par Bob Marley), contient en substance tout ce qui a fait le génie de son auteur.

 

Outre les clins d’oeils appuyés au répertoire classique (Ravel et le Boléro en tête), joue sur des motifs répétés avec de subtils enrichissements au fur et à mesure que la pièce progresse. Ajout d’instruments, amplification des percussions, augmentation des volumes… Kilar crée une impression de mouvement vers l’avant, de grandeur.

 

On retrouve aussi ce qui a fait le succès du compositeur pour le 7° art, du Roi et l’oiseau à Dracula, à savoir ces notes et accords graves plaqués au piano qui crée, sinon des dissonances au sein des mélodies, un sentiment de tension voire de malaise.

 

Une œuvre très solennelle sans pour autant être dénuée d’une certaine légèreté qui s’immisce dans l’histoire des deux héroïnes de Nicolas Juncker pour la rendre encore plus poignante.

 

 

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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 08:47

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  NEW CHERBOURG STORIES 1

 

 

C'est de qui ? Reutimann & Gabus

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble déjà.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Ce sont deux frères jumeaux, peut être pas nés sous le signe des gémeaux mais clairement à part. Tellement à part qu’ils sont dotés d’un étrange pouvoir d’auto- fossilisation temporaire !

Quand on est agent du contre espionnage à New Cherbourg ça peut aider. Et ça va être le cas dans cette étrange affaire de vols de documents dans leurs bureaux.

 

Romuald Reutimann et Pierre Gabus, après leur déjà très original Cité 14, reviennent enfin sur le devant de la scène franco-belge avec cette nouvelle série où, si l’esprit feuilletonnant de leur précédent opus est toujours là, exit l’anthropomorphisme pour des protagonistes humains (mais pas que !) dans un univers à la croisée des genres, où le steampunk, le fantastique et le roman noir s’entrechoquent avec réussite.

 

Casterman a la bonne idée de proposer en album cette série au départ parue sous forme de comics, c’aurait été dommage de ne pas pouvoir faire découvrir au plus grand nombre une oeuvre aussi enthousiasmante et personnelle !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE INVISIBLE RAY

 

 

C'est de qui ? F. Waxman

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Alors qu’il vient de connaître un franc succès avec le score de Bride of Frankenstein, déjà chez Universal, Waxman, dont l’heure de gloire n’arrivera que quelques années plus tard, récidive sur cette série B originale dont l’un des atouts est de réunir à l’écran les deux monstres sacrés du film d’épouvante : Bela Lugosi et Boris Karloff.

 

Malgré un postulat de départ plutôt SF The Invisible Ray tourne vite au fantastique.  Waxman tire les cordes déjà bien éculées du genre mais dynamite sa partition en réutilisant des œuvres de Franz Liszt et en insufflant une dose d’exotisme dans ses thématiques (une partie du film se déroule en Afrique), notamment via les percussions.

 

Tous ces aspects font de la B.O du jour un condensé d’originalité qui sied bien au feuilleton inventif et survitaminé de New Cherbourg Stories.

 

 

 

 

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5 mars 2020 4 05 /03 /mars /2020 14:07
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  56° DISTRICT

 

 

C'est de qui ? Munoz et Collins.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman 

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Au milieu des années 60, dans son Argentine natale, José Munoz suit l’enseignement de rien moins que l’immense Breccia qui aura, vous vous en doutez, une influence majeure sur le style des débuts du dessinateur.

Sous l’impulsion d’Hugo Pratt (décidément, la carrière de Munoz partait sous de bons auspices !) il va dessiner, pendant une poignée de numéros, la série policière 56° District, scénarisée par Eugenio Zappietro qui prend pour l’occasion le pseudonyme plus vendeur de Ray Collins.

 

56° District s’inspire des grands classiques du Noir U.S dont elle reprend les codes à la lettre : flic hard boiled taciturne, myosine et franc du collier, seconds couteaux douteux, femmes fatales, mafieux dangereux et même la voix off !

On y suit les investigations musclées et parfois fatales de Zero Galvan, un inspecteur fraîchement débarqué à New York et qui entend bien ne pas se laisser marcher sur les pieds, quitte à les mettre dans le plat, voire dans le derrière de flics corrompus, de porte flingues cruels et autres journaliste arriviste.

 

Si la multiplication de protagonistes sur certains récits peut parfois faire hausser un sourcil au lecteur peu attentif, les scénarios sont variés et tiennent en haleine, et l’amateur du genre (dont-vous le savez-je fais partie) se délectera de ce feuilleton old school, jusqu’ici inédit chez nous et que Casterman a eu l’excellente idée de traduire et de proposer dans une édition soignée enrichie d’une préface et d’une postface où l’on retrouve, outre une interview des auteurs, des informations intéressantes sur la période et le genre ainsi que la carrière de celui qui marquera en compagnie de son compatriote Carlos Sampayo, quelques années plus tard le medium avec Alack Sinner, monument Noir du 9° art s’il en est !

 

 

Cerise sur le gâteau, en préambule de 56° District, l’éditeur propose la mini série western Jim Sudden, réalisée par les auteurs juste avant leur polar.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LE CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT

 

 

C'est de qui ? D. Tiomkin

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Dernière B.O composée par Tiomkin pour Sir Alfred Hitchcock, le Crime était presque parfait débute faussement avec un thème principal aux airs de valse avant de glisser vers un suspense appuyé, à base de motifs intriqués joués par des instruments aussi variées qu’une trompette étouffée, des trémolos de flute traversière, un cor dans les graves ou encore des timpani et autre vibraphone.

Jamais dissonante malgré la richesse voire la complexité de ses thèmes ; la partition de Tiomkin construit peu à peu une tension quasi constante que certaines pistes viennent quelque peu contrebalancé (on notera un clin d’œil  à  Moussorgsky des plus inattendus).

 

Avec des époques communes, les deux media du jour, old school juste ce qu’il faut, ont donné un résultat des plus appréciables !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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