2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 06:29

 

 

 

LA BD:

 


C'est quoi : L’ORIGINAL

 


C'est de qui   Moynot

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé chez B.O BD? Oui.

 

 

C’est édité chez Qui ?  Casterman

 

 

Une planche:

 

 

Ça donne Quoi ? Picot est un vieux de la vieille, machiste, raciste, désabusé… un baroudeur qui a trainé sa carcasse de mercenaire d’une organisation à l’autre, toujours entre deux eaux, sans jamais lâcher ses principes complètements rétrogrades.

Quand le mafieux pour qui il remplit quelques « contrats » tente de le doubler sur un coup de trafic d’armes, tout  dérape, et tant pis si Audrey, jeune idéaliste de gauche partisane de l’action armée, fait partie des dommages collatéraux.

 

Moynot, dans son style si caractéristique depuis sa reprise des adaptations du Nestor Burma de Malet version Tardi, livre ici un one-shot violent et sans temps mort, un de ces récits noirs ancré dans la réalité politique du siècle dernier (avec une introduction informative pour les plus jeunes !) dont il a le secret et qui ne fait pas dans la dentelle.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? REVOLVER

 

 

C'est de Qui ? E. Morricone

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu dans le coin? Oui

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Pour ce film noir où la femme d’un directeur de prison est enlevée afin de l’échanger contre un prisonnier, réalisé par Solima au début des années 70, alors que le genre connaît un véritable boom de l’autre côté des Alpes, Morricone, qui a déjà écrit une poignée de B.O pour les westerns du réal’, compose une musique aux accents dramatiques prononcés et aux arrangements pour cordes minimalistes qu’il contre balance par des passages bien plus funk aux rythmiques caractéristiques de l’époque.

 

Le mélange est aussi détonnant qu’efficace et se révèle être l’un des meilleurs d’un auteur pourtant hautement prolifique (et c’est un euphémisme !) des deux côtés de l’Atlantique à cette époque. Quentin « photocopieuse »Tarantino empruntera d’ailleurs le thème de Revolver pour son Inglorious Batards.

Une B.O très sombre qui, vous l’aurez compris, est bien raccord avec l’Original de Moynot.

 

 

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Une chronique de Fab

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 18:56

 

 

 

Retrouvez, après la chronique, l'interview "Musique et BD" de sa scénariste.

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : L’ODEUR DES GARCONS AFFAMES

 


C'est de qui : Loo Hui Phang & Frederik Peeters

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà lus sur le site? Oui pour Peeters.

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Une planche:

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si les grands classiques franco-belges du siècle dernier, de Jerry Spring à Blueberry en passant par Commanche ou même Lucky Luke pouvaient singer (avec talent la plupart du temps) leurs modèles d’Outre-Atlantique sans risquer de lasser le lecteur, en 2016 le western original et réussi passe par le mélange des genres. Loo Hui Phang et Frederik Peeters l’ont bien compris et nous proposent un étonnant one-shot situé dans l’Ouest du début des années 70 (1870 n’est-ce pas) alors que les blancs spolient méthodiquement les amérindiens, quasiment exterminés par les affrontements avec l’armée, de leurs immenses territoires.

 

A la tête d’une mission de recensement bien trop rigoureuse pour être honnête, un promoteur carnassier dirige un photographe en cavale porté sur les garçons et un jeune et beau jeune homme taciturne et plein de surprises.

Cet improbable trio, complété par un effrayant chasseur de primes et une tribu d’indiens hostile, va vivre une expérience hors du commun.

 

Mâtinant avec talent son western de fantastique, de critique sociale et de drame amoureux, la scénariste de L’Odeur des garçons affamés porte le genre à des hauteurs qu’il a peu souvent côtoyées. Le dessin de Peeters (de retour sur le genre), son sens de la narration et du découpage hors-pairs, sont un écrin parfait pour cette histoire forte et profonde.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? 8 MM

 

 

C'est de Qui ? M. Danna

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé chez nous? Oui (mais…)

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Vous savez, si vous êtes dans le coin depuis quelques temps déjà, à quel point j'aime cultiver  l’art de l’euphémisme (et du grand écart, oui). Dire de la B.O de 8 MM (déjà entendue par ici, je l’avoue sans honte vu que c’est une de mes favorites tous genres et styles confondus) qu’elle est étrange, est lui faire encore peu honneur.

Michael Danna, en guise de laisser passer pour  Hollywood imagine une musique qui prend à contre pied tout ce qu’on aurait pu attendre pour un film (très)noir. Pour accompagner la descente aux enfers d’un Nicolas Cage (dans l’un de ses meilleurs rôles) sur les traces d’une jeune fille qui aurait été tué lors du tournage d’un snuff-movie, le compositeur puise dans ses connaissances de la world music et parsème une partition déjà très menaçante, qui conjugue électronique et classique, de couleurs africaines et indiennes (de l’Inde n’est ce pas). Rythmiques et chants traditionnels peuplent les pistes de la bande originale de 8MM, créant une atmosphère aussi inhabituelle qu’efficace, que des percussions électroniques qui font parfois quasiment drones, viennent rendre encore plus hypnotiques, plus déstabilisantes.

Evidement, tout comme avec le film, un tel amalgame sonore peut paraître incongru, voire discordant à tous les sens du terme, avec un western, mais L’Odeur des Garçons Affamés n’est pas un simple western, loin de là, et les complaintes berbères, les derboukas et les niras le rendent encore plus universel, plus enivrant, plus passionnant !

 

 

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Bonjour et merci d’avoir accepté de te prêter au jeu du questionnaire croisé B.O/BD.

 

 

Commençons par un classique :

 

 

Tes Cinq  (six du coup!) Cd de chevet ?

 

 

  • Fantaisie militaire - Bashung
  • Hypernuit - Bertrand Belin
  • L'Horizon - Dominique A
  • Valley Session - Rodolphe Burger
  • Ziggy Stardust - David Bowie
  • Transformer - Lou Reed

 

 

 

 

Et tes Albums de Bd ?

 

 

  • Comme un gant de velours pris dans la fonte - Daniel Clowes
  • L'ascension du Haut Mal - David B
  • Séquelles - Hugues Micol
  • Mitchum - Blutch

 

 

 

 

 

Les influences et les goûts :

 

 

Une musique de film qui t’a marqué, que tu affectionnes particulièrement (indépendamment du film) ?

 

 

Vertigo de Bernard Herrmann pour Hitchcock

 

 

 

 

 

Qui sont tes maîtres à penser en BD, ceux qui t’ont donné envie d’en faire, quelles sont tes influences ?

 

 

David B, Daniel Clowes, Blutch Mais c'est surtout la littérature et le cinéma qui m'influencent.

 

 

 

 

Ton travail :

 

 

Ecoutes tu de la musique quand tu écris/dessine, et plutôt quoi ?

 

J'écris dans le silence. J'écoute ou je fais de la musique juste avant d'écrire. La musique me permet de retrouver un état d'abandon. Le choix dépend de ce que je m'apprête à écrire.

 

 

Ce sur quoi tu travaille actuellement, tes prochains projets (si tu as la liberté de les évoquer bien sur) ?

 

Un spectacle pour le festival Pulp à la Ferme du Buisson, Billy the Kid I love you, mélange de cinéma, de musique et de dessin. Avec Rodolphe Burger, Fanny Michaëlis, Philippe Dupuy.

 

 

 

 

Et si…

 

…en lieu et place de la Bande Dessinée tu avais fait de la musique tu aurais été qui, tu aurais joué quoi ?

 

 

J'aurais adoré être David Bowie, toutes périodes, car il était tout à la fois : homme et femme, expérimental et populaire, transformiste, blanc et noir, pur et pervers...

 

 

 

 

 

Encore un grand merci pour tes réponses, et au plaisir de te retrouver dans les pages de Bandes Originales Pour Bandes Dessinées !

 

 

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Une Chronique et une interview réalisées par Fab

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21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 16:14

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : HOLLY ANN. QUI ARRETERA LA PLUIE ?

 


C'est de qui   Servain et Toussaint

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lu chez nous? Oui sur le tome précédent.

 

 

C’est édité chez Qui ?  Casterman

 

 

Une PLanche:

 

 

 

Ça donne Quoi ? Seconde enquête officieuse pour notre belle héroïne métisse aux pouvoirs mystérieux qui va se voir confrontée à une étrange disparition et à des croyances amérindiennes plutôt effrayantes puisque, depuis peu, elles seraient responsables des trombes d’eau qui s’abattent sur la Nouvelle Orléans.

 

Cette dernière, tout comme dans le tome précédent, est un élément important dans l’ambiance de la série, de par son climat et son histoire, et les auteurs l’exploitent à bon escient dans cette nouvelle aventure au suspense distillé au compte gouttes. Le personnage principal reste toujours aussi mystérieux, même si on apprend qu’elle a des goûts variés en matière de séduction (!) on ne saura pas grand-chose de plus dans ce tome 2 où le folklore indien est également un nouvel élément  intéressant. On aurait peut être aimé que le personnage du flic qui entretient un rapport particulier avec Holly Ann soit un brin plus présent, mais sinon c’est du tout bon.

 

Coté dessin Servain fait une fois de plus un bon boulot et livre quelques cases magnifiques (qui ne sont pas sans faire penser à du Rossi), un léger bémol sur les yeux et bouches de ses protagonistes, un peu trop épais à mon goût.

Et, puisque l’on est sur B.O BD, les amateurs auront reconnu le titre emprunté à Creedence Cleerwater Revival, tout comme celui du  prochain volet : Né dans le Bayou.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE STARWHEEL

 

 

C'est de Qui ? Kammarheit

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu par ici ? Non

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? La Nouvelle-Orléans, depuis quelques années, est intimement liée entre autres  à l’univers de séries TV comme True Blood ou, à l’autre extrémité du prisme, True Detective (même si elles se veulent toutes les deux « vraies »). Si la première met en avant un coté redneck, Amérique profonde bien décalé, la seconde joue plus sur l’atmosphère étrange voire quasi surnaturelle que peut avoir la ville et ses environs. D’atmosphère il est donc question dans The Starwheel du norvégien derrière le concept Kammarheit, pointure du Dark ambiant dans son pays (et peut être même ailleurs, allez savoir avec ce genre de musique ?!). Et même si l’album s’inspire plus des paysages froids de la contrée d’origine de son géniteur que du bayou louisianais, on y retrouve l’aura sonore inquiétante chère à la série de Pizzolatto.

Jouant avec des sons synthétiques personnifiant une nature âpre et désolée, le musicien fait planer un sentiment de violence sourde ou de suspense étouffé constamment à l’affut qu’il tempère parfois avec de longues plages planantes mais clairement dérangeantes. Si parfois trop conceptuel sur Qui arrêtera la pluie ? l’album se révèle bien souvent indispensable pour enfoncer le clou du surnaturel.

 

 

 

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Une chronique de Fab

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17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 08:42

 

 

Pour notre seconde et dernière chronique de ce mini cycle Manga, voici une fois encore un one-shot aussi original que particulier, loin de ce qu’on peut lire d’habitude :

 

 

LA BD:

 

 

C'est quoi : SNEGUROCHKA

 

 

C'est de qui ? Hiroaki Samura

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé sur B.O BD? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? J’étais curieux de voir ce qu’un auteur ayant écrit du manga de samouraï sanguinaire pendant près de 20 ans était capable de proposer en s’attaquant à une fiction historico-politique située dans l’URSS des années 30.

Samura mélange dans ce one-shot grande et petit histoire en nous faisant suivre une jeune fille amputée des deux jambes (des réminiscences de 30 tomes de L’Habitant de l’Infini ?!) et le jeune homme qui la sert, atteint d’une curieuse maladie, installés dans une résidence retirée où ils recherchent quelque chose. Un agent du pouvoir en place, nommé à la direction de la bâtisse, va user de son influence pour profiter d’eux. Mais peu à peu l’identité du duo et les raisons de leur présence se dévoilent.

Placée sous l’ombre d’un communisme sauvage, des vestiges du pouvoir tzariste et du Moine Fou, Snegurochka (Fille de Neige en russe) est un album très réussi, qui exploite une théorie que l’on a d’ailleurs rencontrée il y a peu chez nous, et qui, à moins d’être vraiment allergique au manga (car l’on n’y retrouve que peu des passages obligés du genre), plaira aux amateurs de suspense, de récits troubles ou encore d’Histoire alternative.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE MANCHURIAN CANDIDATE

 

 

C'est de Qui ? David Amram

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? Oui je pense.

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? La B.O de David Amram pour ce thriller politique sans concession fit l’unanimité que ce soit parmi la prod’ du film (de Sinatra à Frankenheimer) ou niveau critique. Il faut avouer que, du haut de sa petite trentaine d’années (à l’époque) le compositeur réalise un sans faute, suivant les excès du scénario que ce soit dans le drame comme le suspense.

Frankenheimer a découvert  Amram complètement par hasard et a flashé sur la pluralité de styles maîtrisés par le jeune homme. Leurs deux collaborations précédant le film du jour décideront le réalisateur à l’embaucher pour The Mandchurian Candidate, s’étant mis d’accord avec la star du film pour confier la B.O à quelqu’un d’extérieur au système hollywoodien, avec une vue aussi unique que le film.

Amram est laissé libre de mélanger à une partition symphonique des influences jazz du début des années 50 (période du film) et n’a comme consigne que de se laisser guider par les images. Le résultat dépassera toutes espérances, somme habile de genres qui évoquent les méandres psychologiques, la tragédie et la force du scénario.

Une atmosphère tout à fait intéressante avec notre manga même si étrange parfois.

 

 

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Une chronique de Fab

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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 16:54

 

 

 

LA BD :

 

 

 

C'est quoi : HILDA ET LE TROLL

 

 

C'est de qui ? Luke Pearson

 

 

La Couv' :

 

 

Déja Lu sur B.O BD ? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

Une planche :

 

 

Ca donne Quoi ? A tout juste 29 ans, Luke Pearson a déjà derrière lui une expérience solide d’illustrateur auprès de magazines et de journaux aussi prestigieux que le New Yorker, le New York Times et le Guardian, mais aussi d’éditeurs vénérables comme Penguin Books. Sa série Hilda, qui compte déjà quatre tomes au compteur, est un petit bijou.

Mariant avec bonheur les fondamentaux du conte de fée nordique avec la narration décalée du cartoon (Hilda écoute la météo sur une radio en bois, elle et sa mère reçoivent tous les jours la visite d’un petit homme en bois taciturne et pour le moins dépressif, les trolls semblent bien moins dangereux que ne les décrivent les livres et se paument dans la forêt parce qu’ils sont trop grands pour voir leur chemin…), le dessinateur parvient à traiter avec beaucoup de justesse, et un second degré jamais envahissant, des peurs enfantines liées bien souvent à un imaginaire débridé. Servi par un trait tout en rondeur et une mise en couleur chaleureuse, Hilda et le Troll n’a qu’un seul défaut : il se termine trop vite !

 

 

 

 

LA MUSIQUE :

 

 

 

C'est Quoi ? LE GEANT DE FER

 

 

C'est de Qui ?  Michael Kamen

 

 

La Couv' :

 

 

Déjà entendu par ici ? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

Ca donne Quoi Il y a indéniablement quelque chose du premier long-métrage de Brad Bird dans Hilda et le Troll. Cela tient d’abord au fait que chacun raconte, à sa manière, l’histoire d’un enfant à l’imagination fertile, vivant seul avec sa mère et se retrouvant confronté à une créature a priori hostile qui se révèlera nettement plus amicale qu’il n’y paraît. Mais le rapprochement entre les deux œuvres vient peut-être aussi du fait que Le Géant de fer est à la base lui aussi un  conte détourné (puisque « de science-fiction »), écrit en 1968 par l’Anglais Ted Hughes sous le titre original The Iron Man. Ce dernier a d’ailleurs eu droit à une première adaptation musicale en 1989 par Pete Townshend, le guitariste des Who (dont on peut se faire une idée ici. Composée en partie de reprises 50’s jazzy propres à l’époque où le futur réalisateur des Indestructibles a transposé l’intrigue de son dessin animé, la BO du Géant de fer comporte également une bande son originale à la fois mélancolique et enjouée, composée par Michael Kamen  que nous avons choisi de retenir tant elle s’accorde idéalement à l’univers singulier de Hilda.  

 

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Une chronique de Lio

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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