Ca donne Quoi ? Infiltré dans la demeure d’un noble afin de le délester d’une coupe de diamants pour le compte d’un mystérieux commanditaire, notre cimmérien va se retrouver premier suspect du meurtre du noble en question et au cœur d’une enquête qui se transforme vite en cabale dont il va avoir du mal à s’extirper.
Une histoire de Conan plus profonde qu’à l’accoutumée, avec d’abord ce récit selon différents points de vue, à la manière du Rashomon de Kurosawa, et puis surtout cette critique appuyée de la civilisation face au barbare qui se révèle finalement le moins retors des protagonistes ; le tout bien emballé dans un huis clos où règne une menace fantastique à la Lovecraft.
Headline suit fidèlement le fil de la nouvelle de Howard tandis que coté dessin c’est, comme d’habitude avec Civiello, très beau, les décors sont soignés, les personnages expressifs et les couleurs chatoyantes. La seule réserve c’est le look de Conan, entre ses tresses et sa quincaillerie, je trouve l’interprétation peut être un peu trop éloignée du héros de Howard (ou du moins de la vision que l’on a habituellement).
LA MUSIQUE:
C'est quoi :HALLOWEEN
C'est de qui ? J. Carpenter
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Grand écart comme on les aime entre la BD et la B.O du jour même si, avec ses éléments horrifiques marqués et son suspense au cordeau, l’histoire du Dieu dans le Sarcophage emprunte autant à la Fantasy qu’à l’épouvante.
Pour l’un de ses tout premier film, Carpenter frappe fort avec ce slasher qui fera date dans l’histoire du genre, initiera plus d’une dizaine de suites diverses et lancera d’autres franchises comme les Vendredi 13 entre autre.
Budget hyper serré oblige, et volonté de contrôle assez poussé de la part de Carpenter aussi ne nous voilons pas la face, le réal compose lui-même la musique du film, jouant essentiellement sur des motifs rythmiques simples au piano, ponctués de notes graves au synthé et de percussions électroniques à mi-chemin de l’instrumentation et du bruitage.
Le résultat est aussi efficace que flippant, preuve que la simplicité a parfois du bon si tant est que l’on ne cherche pas la mélodie à tout pris.
Ca donne Quoi ? Dans ce Grand Design, au titre fort bien trouvé, Ed Piskor revisite rien moins que l’histoire des X-Men sur plusieurs décennies en « compilant » les histoires d’origines phares.
Si les fans des Mutants de Xavier n’apprendront pas forcément grand chose mais apprécieront l’effort, le concept, c’est aussi ce qui risque de déstabiliser les lecteurs moins connaisseurs qui verront dans cet hommage appliqué, clairement « fan-boy », aux clins d’oeils nombreux, une sorte de collage documentaire au fil conducteur narratif parfois abscons dans ses ellipses.
J’ai découvert les X-Men à l’époque de la naissance de l’auteur et quand ce dernier a du se plonger dedans je les avais (au moins temporairement) abandonné pour d’autres horizons de lecture, ainsi si une partie de Grand Design me parle, d’autres évolutions de la mythologie m’étaient relativement inconnus et m’ont conforté dans mon idée d’une certaine inutile complexité des arcs au fil des décennies de la part de Marvel, mais là n’est pas le sujet.
Reste la partie graphique très réussie, et elle aussi volontairement old school, que ce soit dans son trait comme sa colo, et le plaisir de recroiser des héros d’enfance « dans leur jus » (comprendre avec leurs tenues d’époques, leurs poses outrancières et j’en passe).
LA MUSIQUE:
C'est quoi :DARK STAR
C'est de qui ?J. Carpenter
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Probable.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dark Star est le premier long de Carpenter et, déjà, le bonhomme endosse les rôles de réal ET de compositeur (c'est son film de fin d'études remanié en fait) ; le long ne sortira de l'anonymat – tout comme sa B.O d'ailleurs- que quelques années plus tard suite aux succès de Carpenter.
Si je ne suis pas forcément fan de ses B.O, surtout au milieu des années 80 et si, on l' a vu avec Morricone sur The Thing, d'autres s'en sortent bien mieux que lui à l'exercice, il faut reconnaître un certain savoir faire au bonhomme.
Alors on ne s'éternisera pas sur le film qui est fait de bric et de broc avec des acteurs amateurs, des décors risibles et des effets spéciaux dignes des années 50 (bon c'est vrai que le film est un peu un pastiche de la S.F mais tout de même), pour se pencher un peu sur sa musique, électronique balbutiante truffée d'effets étranges et clairement expérimentale, ne fonctionnant absolument pas en tant que telle, surtout du fait de la présence de sons du long métrage.
Sur l'hommage appuyé « ready made » de Piskor néanmoins, ça rajoute à l’originale étrangeté de l’exercice de style tout comme à son coté rétro.
:
Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
:
"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)