22 janvier 2024 1 22 /01 /janvier /2024 13:18

 

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE LIERRE ET L’ARAIGNEE



 

C'est de qui ? G. Carle



 

La Couv':

 



 

C’est paru chez qui?  Dupuis



 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si vous êtes un habitué du coin, vous savez que je considère le devoir de mémoire - tout particulièrement celui concernant les conflits mondiaux du siècle dernier- comme essentiel tant, à mon sens, la phrase d’Anatole France “ Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir” est une évidence (et les conflits actuels ne font que la conforter).

 

Ainsi je ne peux que chaudement vous recommander la lecture de cette catharsis bédéphilique signée Grégoire Carle, généreux one-shot de 200 pages qui revient sur l’histoire de l’Alsace pendant la Seconde Guerre Mondiale, annexée par le régime nazi et qui va vivre de biens sombres années, à l’aune de ses multiples changements d’appartenances ethniques.



 

 Au travers du vécu de son grand-père, alors adolescent, et de ses camarades, Carle retrace la vie quotidienne d’un peuple déchiré par ses origines et les actions des mouvements de résistance qui sévirent sous l’occupation.

 

Peut être plus encore que dans d’autres régions envahies ces groupes de jeunes insurgés, la Feuille de Lierre et la Main Noire,  auront à coeur de combattre l’ennemi et les “collabos” qui sont souvent hélas, un voisin, un cousin, un ancien collègue, quitte à risquer leurs vies.

 


 

Si les parallèles avec les scènes de pêche à la mouche pourront décontenancer un peu au début, on saisira rapidement le parallèle entre la beauté de la nature et des ses habitants, des habitudes immuables et l’horreur de la guerre et des atrocités perpétrées par les nazis.



 

Un mot enfin sur l'impressionnante partie graphique qui, de par son aspect old school à mi chemin entre les genres et les frontières, empruntant aussi bien à l'expressionnisme qu’à l'impressionnisme, et, last but not least entièrement réalisé à la main en couleurs directes, est un écrin magnifique à un récit poignant d’un aspect finalement peu connu de la 2nde Guerre Mondiale, du moins en dehors des limites de ces territoires meurtris.



 

La claque de ce début d’année, à n’en point douter!




 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : VALIANT HEARTS



 

C'est de qui ? Divers



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Certains oui.



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ?  Le monde du jeu vidéo n'a pas échappé aux commémorations de la dernière décennie puisque en voici un qui se déroule durant le conflit de 14-18. 

 

Plébiscité par la presse spécialisée, disponible sur quasiment toutes les plateformes, Soldats Inconnus (qui est une réalisation d'Ubisoft Montpellier, c'est à noter) mérite, au moins en partie, le concert de louanges qu'il a récoltées, ici comme ailleurs. 



 

Loin de ses grands frères brutaux et bas du front, le jeu a pour lui une ambiance unique, un design original (dessiné entièrement à la main), un game play plutôt bien pensé (bien qu'un peu redondant au bout d'un moment) et, domaine qui nous intéresse plus particulièrement, une B.O des plus soignée. 



 

C'est l'originalité et la diversité qui sont les maîtres mots également ici. De passages quasi larmoyants au piano à des pistes épiques portées par des chants lyriques, le score de Soldats Inconnus ne ressemble à rien de ce qui s'est fait dans le genre et est un énorme plus au jeu. 

 

Si il comporte peut être un peu trop de pistes "émotions" pour accompagner le témoignage de Grégoire Carle, il lui apporte cela dit une atmosphère particulière.

 

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12 septembre 2019 4 12 /09 /septembre /2019 14:17
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  IL ETAIT 2 FOIS ARTHUR.

 

 

C'est de qui ? Antico & Carlé

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis - Aire Libre

 

 

Déjà croisés sur le site? Non.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Ma première rencontre avec Jack Johnson remonte à mes seize ou dix-sept ans, à l’époque où ma culture musicale s’étend exponentiellement et où je tombe dans la période jazz dite « fusion » de Miles Davis. Après la claque Bitches Brew, je découvre A Tribute to Jack Johnson, sorte de B.O pour un documentaire sur le premier grand boxeur noir, véritable personnage plus grand que nature pour lequel Miles Davis et un combo de folie (Mc Laughlin, Herbie Hancock, Chick Corea, De Johnette et j’en passe) livre une poignée de titres à la croisée des styles qui déboitent l’auditeur.

 

Symbole d’une ségrégation fort tenace dans une Amérique sur laquelle, au début du siècle dernier, plane encore le spectre de l’esclavage, Jack Arthur Johnson devient boxeur par hasard mais se révèle vite un prodige du noble art.

Enchainant les victoires et menant grand train il va déranger la société blanche bien établie, vivant avec des femmes blanches, défrayant la chronique et, surtout, gagnant insolemment tous ses combats.

 

Cette légende vivante finit par rencontrer un adversaire aussi inattendu que surréaliste en la personne d’Arthur Cravan, poète bohème, lointain parent du grand Oscar Wilde, déserteur par conviction, boxeur à ses heures et collectionneur de femmes.

Ce dernier est d’ailleurs passé l’an dernier par le prisme de la bio en BD chez Grand Angle.

 

 

Dans Il était 2 fois Arthur, Nine Antico évoque avec force ces deux destins hors du commun en passant de l’un à l’autre à mi-parcours, couvrant ainsi des thématiques aussi variées que le racisme, le background historico politique mais aussi culturel d’une époque charnière s’il en est.

 

Le trait atypique de Grégoire Carlé, qui panache les techniques, finit de rendre la lecture de ces bio croisées très prenante, via un dessin en niveau de gris aussi sauvage que Johnson et libre que Cravan, avec des choix graphiques réussis, notamment les doubles pages de combat de boxe.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : LIVE - EVIL

 

 

C'est de qui ? M. Davis

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Dans la foulée de In a Silent Way et des deux albums cités plus haut, Miles Davis souhaite pousser un peu plus loin son concept de fusion entre jazz et électricité et explorer plus avant les possibilités de liberté que permettent ces nouvelles contrées musicales.

 

Il réunit donc tout un panel de musiciens prestigieux, de ceux qui ont participé aux trois opus précédents et des petits nouveaux et se lancent dans de longues improvisations instrumentales, de jam vertigineux et autres canons libres mais toujours en adéquation ; le tout sur une base rythmique aussi inventive qu’ultra solide.

 

La quintessence du jazz rock en gros, et ça ce n’est que sur la partie concert de l’album (Live donc), le reste étant des interprétations de morceaux de Hermeto Pascoal, autre défricheur en série de musique, compositeur et multi instrumentiste brésilien.

 

De la musique aussi novatrice, libre et originale que les deux Arthur !

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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