30 avril 2020 4 30 /04 /avril /2020 13:18
 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  KING KONG

 

 

C'est de qui ? Piquemal & Blain

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Blain.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Les plus âgés de nos lecteurs se souviennent probablement des Livres Disques 45 tours des années 70/80 qui reprenaient de grands récits, notamment de chez Disney et les proposaient en version abrégée, narrée par des grands comédiens de l’époque.

 

 

Pour ceux qui voudraient savoir à quoi ça pouvait ressembler, il s’avère que Youtube propose une foultitude de versions, par exemple :

 

 

 

Si j’évoque ces antiquités c’est parce que la lecture de ce nouveau King Kong m’a beaucoup fait penser à ces « digest » d’œuvres. En effet, dans ce petit album cartonné, Michel Piquemal, auteur jeunesse,  tire la substantifique moelle du scénario d’origine, qui date du film de 1933, et la rend en quelques dizaines de pages avec beaucoup de fidélité mais, forcément, quelques raccourcis.

 

Si c’est un bon moyen de faire découvrir l’histoire aux plus jeunes (expérience tentée avec succès chez nous) pour moi le véritable attrait de ce livre réside dans sa partie graphique, signée Christophe Blain.

 

 

Dans son style personnel si particulier (et du coup moins réaliste que sur la –bonne-reprise de Blueberry), Blain illustre de fort belles manières les scènes marquantes de l’intrigue, ponctuant des grandes images ténébreuses par des touches de couleurs fauves et ou fugaces d’un effet saisissant.

 

Au milieu de superbes dessins en pleines pages, l’artiste propose quelques planches qui font plus BD traditionnelle (comprendre : gaufrier avec cases) qui font grandement regretter qu’il n’ait pas choisi de faire de ce King Kong une vrai version en  Bande dessinée qui aurait rendu justice au mythe de façon magistrale

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : LEGEND OF THE WEREWOLF

 

 

C'est de qui ? H. Robinson

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Dans la pléthore de films sur le monstre du loup garou, celui-ci fait clairement partie de la catégorie des outsiders. Si son scénariste s’était déjà approché de la bête une quinzaine d’années auparavant chez la Hammer, il semble tout de même moins  inspiré ici et le film ne connaîtra les salles obscures qu’en Angleterre, et encore grâce à la présence au générique du grand Peter Cushing qui à l’époque enfilait les séries B de genre (Star Wars n’arrivera que deux ans plus tard pour redorer le blason de l'acteur).

 

Un aspect positif du film à mon goût est sa musique qui, contrairement à la mode naissante dans le milieu, se révèle d’un classicisme bon ton, juste milieu entre les B.O du studio suscitée (la Hammer pour ceux qui ne suivent plus) et la vague naissante du nouveau cinéma fantastique.

 

Harry Robinson qui vient de se frapper une dizaine de longs de la Hammer utilise une section de cordes tantôt hystériques tantôt romantiques, une poignée de cuivres jouant plutôt dans le graves et, pour le côté original, une flute et un clavier qu’il fait un peu sonner comme une orgue d’église.

 

Le résultat est certes assez passe partout mais l’ambiance de suspense surannée qui s’en dégage convient tout à fait à cette relecture de King Kong.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0
12 décembre 2019 4 12 /12 /décembre /2019 15:15
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  BLUEBERRY. AMERTUME APACHE.

 

 

C'est de qui ? Sfar & Blain

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ?Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble d'ailleurs.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Mike Blueberry, de retour de patrouille est témoin de l’assassinat de deux femmes indiennes par trois jeunes gens issus d’une communauté religieuse.

Agressé et laissé pour mort par les tueurs, notre lieutenant réalise que les deux victimes sont la femme et la fille d’Amertume un apache revanchard et sans pitié ; il rentre au fort pour annoncer la mauvaise nouvelle à son commandant, commandant dont il couche avec l’épouse et qui ne le porte pas dans son cœur.

 

Blueberry est missionné pour aller chercher les coupables afin d’éviter un bain de sang. Mais les apaches sont déjà sur le sentier de la guerre et l’escouade des soldats va en faire les frais.

La poudrière est en feu, Blueberry va avoir fort à faire pour éteindre la mèche.

 

J’ai beaucoup aimé les premières années de  Sfar entre Paris-Londres et autres Professeur Bell mais avais abandonné depuis quelques années, assez décontenancé par des choses comme ses introspections jetées sur papier ou chroniques de vampires ado. Je le retrouve avec  plaisir dans cet hommage où il mêle respect et modernité, où on retrouve sa patte scénaristique et sa gouaille de dialoguiste.

 

Double casquette pour Blain, coscénariste et dessinateur de cet Amertume Apache (non Amertume n’est pas du « féminin », c’est le nom de l’un des protagonistes indiens) pour laquelle il a quelque peu adapté son trait pour avoir une certaine homogénéité avec le reste de la série, le rendant plus réaliste que sur ses œuvres précédentes.

 

 

Si l’on pourra peut être tiquer sur la multiplication des fils scénaristiques, ils se révèlent tous intéressants ; tirés de situations classiques du genre, leur mélange apporte un intérêt constant au lecteur qui aurait par contre aimé en savoir un peu plus (sur la relation entre Blueberry et Ruth, sur l’origine de la communauté religieuse…).

 

Outre des personnages féminins forts, on appréciera aussi une certaine noirceur dans le ton, les deux artistes ayant mis de côté l’humour pince sans rire, leitmotiv de pas mal de leurs œuvres respectives, au profit d’une ambiance western moderne marquée. Profondément associée au 7° art, la série de Charlier et Giraud a plus ou moins suivi les tendances du western au cinéma. Amertume Apache ne déroge pas à cette règle, proposant un scénario sans concessions où la tragédie pointe à chaque page, à l’image des westerns des dernières décennies, très sombres. (on notera au passage quelques clins d’oeils comme la présence au « casting » de cet album de Claudia Cardinale, Paul Dano ou encore de Woody Strode).

 

Reprise intéressante pour ce premier tome dont la suite arrivera l’an prochain et devrait confirmer que le passage de flambeau a été réussi.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : L’HOMME SAUVAGE

 

 

C'est de qui ? F. Karlin

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Probablement une fois ou deux oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? L’Homme Sauvage aura eu le tort de sortir sur les écrans alors que la mode des westerns vivait ses dernières heures, et le film ne connaitra pas le succès qu’il aurait probablement mérité et ce malgré la présence de Gregory Peck et d’Eva Marie Saint au générique et d’une réalisation solide.

 

Musicalement, Karlin, qui officiera assez peu sur grand écran pour galvauder son talent pour le petit, propose quatre thèmes distincts où les cordes et la flute sont mis en avant et qui sont déclinés tout au long du score, avec des variations de rythmes intéressantes. Le ton a parfois tendance à tirer vers le film noir, joué par des instruments typiques de la musique western, ce qui donne un résultat efficace à défaut d’être toujours original.

 

Si l’on aurait pu choisir une B.O plus actuelle, voire plus sombre pour l’album du jour, les deux média partagent ce mélange de classicisme et de modernité panachée qui en fait un duo B.O/BD qui marche plutôt pas mal.

 

 

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0
12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 06:42

 

 

 

 

LA BD :

 

 

 


C'est quoi : SOCRATE LE DEMI-CHIEN, TOME 3 : OEDIPE A CORINTHE  

 


C'est de qui :  Christophe Blain et Joann Sfar

 

 

La Couv' :

 

Born to Lose / Oedipe à Corinthe Vs. Electric Ladyland

 

Déjà lu sur le site ?  Plusieurs fois. Deux liens vers les dernières rencontres avec Blain et Sfar

 

 

Une planche :

 

 

 

 

Ca donne quoi : Dernier tome, à ce jour, des aventures de Socrate le demi-chien, Œdipe à Corinthe recycle la formule initiée dans les deux épisodes précédents qui consiste à mettre dans un shaker des éléments empruntés ici et là à la littérature grecque antique (mythologie, épopée, tragédie…) pour voir ce qui en sort. Sfar et Blain s’attaquent maintenant à la figure d’Œdipe  - largement « popularisé » par la pièce de Sophocle – dont ils nous comptent la naissance et les nombreuses problématiques qu’elle implique.

 

Les premières pages restent fidèles à l’histoire originelle : le roi de Thèbes apprenant qu’une malédiction pèse sur son fils, qui deviendra un jour un parricide et un enculé de sa mère, charge l’un de ses soldats de l’emmener loin de sa cité pour le sacrifier. On connait la suite, le soldat, ne parvenant à se résoudre à exécuter lui-même sa sombre besogne, suspend le bambin par les pieds à un arbre pour le laisser mourir (procédé nettement plus humain, on en conviendra). A partir de là, Socrate va entrer en scène et n’aura de cesse d’essayer de faire sortir le mythe des rails de la Destinée, en assurant lui-même (avec l’assistance d’une prêtresse d’Athéna), et contre l’avis de Zeus, l’éducation de l’enfant.

 

 

La BD ayant dès lors bifurqué sur un arc narratif parallèle, Sfar s’en sert pour brasser différentes thématiques qui ont moins à voir avec l’Œdipe antique qu’avec son complexe psychanalytique théorisé par Freud des siècles plus tard. Evidemment toutes ces notions, largement survolées, sont abordées avec un humour et des dialogues bien sentis, parce qu’on n’est pas là non plus pour se prendre la tête ! Le scénario s’apparente donc à un joyeux foutoir qui n’hésite pas, dans son dernier tiers, à faire revenir Héraclès, maître de Socrate dont la personnalité bourrine et la misogynie débridée l’apparentent davantage au Beauf de Cabu sous testostérone qu’à un demi-dieu de l’Olympe.

 

Maline, bien emballée, Œdipe à Corinthe se boit donc comme du petit lait, même si elle donne parfois l’impression d’avoir été pondue à la va-vite, parmi les (trop ?) nombreux projets développés en parallèle par ses deux créateurs.         

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE :

 

 

 

 

C'est Quoi ? ELECTRIC LADYLAND

 

 

C'est de Qui ? Jimi Hendrix

 

 

La couv' :

 

 

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui

 

 

On peut écouter ? Oui, sans doute le morceau le plus emblématique de l'album...

 

 

 

Ca donne Quoi ? Evidemment, on pourrait se demander ce que vient faire la musique du génie gaucher dans les aventures d'un bambin aux pieds enflés... On répondra d'abord que la BD de Sfar et Blain ne se souciant pas vraiment de cohérence, ni de fidélité avec sa source d'inspiration, on en est donc plus à un anachronisme prêt.

 

Ensuite, il n'aura sans doute pas échappé au lecteur à l'oeil aiguisé qu'à la manière d'une note d'intention, la couverture d'Oedipe à Corinthe, avec ses prêtresses dépoilées sur fond noir n'est pas sans rappeler la pochette de l'album qui nous intéresse, le futur roi maudit de Thèbes ayant simplement remplacé le Dieu de la Stratocaster comme figure d'adoration.

 

Enfin, il s'avère que le blues électrique cosmique et inusable d'Electric Ladyland se combine tout à fait avec l'esprit très rock'n'roll qui anime cette relecture des textes antiques. Avec autant de signes concordants interprétés par nos augures, il aurait été périlleux de ne pas mettre en rapport ces deux créations fondatrices de la culture universelle. BOBD, réconciliateur de mythes pour le bien-être de ses lecteurs !    

 

     

.

--------------------------------

 

Une chronique de Lio

Repost0
19 décembre 2015 6 19 /12 /décembre /2015 16:11

 

 

 

Quand un auteur à part entière se met au western ça donne quoi? Réponse en musique:

 

 

 

LA BD :

 


 

C'est quoi : GUS. NATHALIE

 

 

C'est de qui ? Christophe Blain

 

 

La Couv':

 

Déja vu sur B.O BD? Oui.

 

Une planche:

 


Ca donne quoi ? L'idée avait de quoi séduire : le futur dessinateur et co-scénariste du génial Quai d'Orsay propose une série qui mêle western et atermoiements sentimentaux de cowboys trentenaires. Malheureusement dans les faits, le résultat n'est pas vraiment probant. L'aspect « western » est pourtant réussit et convoque habilement toute l'imagerie du genre (attaques de trains, parties de poker, saloons enfumés, aventurières en guêpières, gunfights, paysages désertiques…). Le dessin de Christophe Blain se prête très bien à l'exercice et évoque souvent, par son trait nerveux et dépouillé, celui des vieux strips publiés dans les journaux américains. Ce format en trois ou quatre cases, qui s'appuie sur des échanges de dialogues incisifs et des chutes percutantes, aurait peut-être mieux convenu à la BD. En étirant ses histoires sur huit à dix pages Blain peine à trouver, dans son écriture, le souffle nécessaire pour tenir le lecteur en haleine. Les répliques, qui devraient fuser comme des balles hors d'un colt 45, font souvent « long feu » et Gus, dans son ensemble, manque cruellement de rythme. Conséquence de tout cela, la BD ne parvient jamais à trouver un réel équilibre entre les deux concepts qui la sous-tendent, au point de se demander par moment où l'auteur veut nous emmener. Dommage. Il faudrait maintenant lire les deux tomes suivants pour voir si l'auteur rectifie le tir ou si c'est tout simplement moi qui ne prends pas à ce genre mayonnaise.

.

 


 

LA MUSIQUE

 


 

C'est Quoi ?  BLAZING SADDLES

 

 

C'est de Qui ? John Morris

 

 

La Couv' 

 

Déjà entendu dans le coin ? Oui

 

 

On peut écouter ? 

 

 

Ca donne quoi ? A BD de western décalée, BO de western décalée… Après Spaceballs, parodie de Star Wars (et de films de SF en général) dont il avait composé la musique, nous retrouvons John Morris, toujours au service de Mel Brooks et toujours pour les besoins d'une parodie. Sorti en 1974, Le Shérif est en prison (Blazzing Saddles en vo) fait partie de la série des « grands détournements » de genres cinématographiques orchestrés par le réalisateur de Frankenstein Jr. avant qu'il ne se fasse détrôner sur son propre terrain par les films des ZAZ (les « Y a-t-il… un pilote/un flic... », les deux Hot Shots, mais surtout Top Secret !, avec Val Kilmer, qui reste encore aujourd'hui un monument d'humour absurde). Le principe est toujours plus ou moins le même, conserver le cadre du genre parodié, ici le western, pour lui rendre hommage et greffer dessus des scènes comiques passablement décalées. Morris conserve cet esprit dans la composition de sa musique, puisqu'il reprend l'idée, très en vogue dans les westerns des années 50-60, de la chanson qui accompagne le générique de début ou de fin, en y injectant une succession de thèmes qui n'ont rien à voir avec l'ensemble (on entend même, à un moment, l'air des Looney Tunes !). Tout ça nous donne une BO bien barrée qui apportera, peut-être, à la lecture de Gus un peu de l'humour qui lui fait défaut.

 

 

--------------------

 

Une Chronique par Lio

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags