LA BD:
C'est quoi ? DE L’AUTRE COTE DE LA FRONTIERE
C'est de qui ? Fromental et Berthet
La Couv':

C’est édité chez qui ? Dargaud
Déjà lu chez nous? Oui, l'un comme l'autre.
Une planche:

Ca donne Quoi ? François, homme à femme et romancier à succès, réside à la frontière mexicaine avec femme, secrétaire/maîtresse et servante, s’offrant de temps à autre une petite virée au bordel du coin pour chercher l’inspiration.
Quand l’une des filles qu’il y a croisé se fait assassiner, puis qu’une autre connait le même sort, notre écrivain se prend à rêver qu’il est le héros d’un de ses romans et mène une enquête périlleuse sur ces crimes sordides !
A la lecture de ce généreux one shot j’ai pensé à l’excellente Soif du Mal d’Orson Welles pour cette atmosphère à cheval entre USA et Mexique, où, une fois la frontière franchie, toutes les certitudes et les assurances s’écroulent, mais également pas mal à l’ambiance glauque et très sombre de certains bouquins de James Ellroy.

Il s’avère que le film de Welles est d’ailleurs cité dans la postface de la BD, qui explique aussi que le protagoniste principal, romancier macho, parfois violent et plein de zones d’ombres, est clairement inspiré de Simenon qui, après la guerre, pour échapper à une vindicte peut être justifée, s’exila en Californie où il vécut pas mal dans l’excès tout en pondant certains de ses romans les plus marquants.
Je trouve que cela apporte une dimension supplémentaire à un polar déjà bien ficelé et ai presque regretté de ne pas avoir eu l’info en amont.
Coté graphismes le style hérité de la Ligne Claire toujours très sensuel de Berthet est, une fois encore, très adapté à un récit noir à l’ancienne auquel il donne une personnalité manifeste.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : BLOOD SIMPLE
C'est de qui ? C. Burwell
La Couv':

Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Première d’une longue et fructueuse collaboration entre les frères Cohen et Carter Burwell, la B.O de Blood Simple a connu une gestation peu habituelle.
Le compositeur, qui n’a jamais bossé pour le cinéma auparavant, débarque à l’entretien avec la fratrie les mains dans les poches, après visionnage de rushes sur le banc de montage il couche des idées, au départ pour synthés et samplers qui semblent plaire aux Cohen.
Plus de news pendant des semaines puis voilà que Burwell doit retourner fissa aux states pour écrire toute une partition. Exit l’électronique au profit d’un piano quasi solo limite minimaliste – qui deviendra d’ailleurs une sorte de marque de fabrique dans les œuvres communes du trio- auquel le compositeur arrive aussi bien a faire passer les moments de suspense qu’un certain coté burlesque macabre d’un scénario qui reste à ce jour l’un des plus intéressants du duo de réalisateurs.
Une B.O plus marquée hispanisante aurait pu tout aussi bien faire l’affaire mais le coté underscoring de Blood Simple va bien je trouve à l’album de Fromental et Berthet.
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Une Chronique de Fab