12 mars 2020 4 12 /03 /mars /2020 10:50

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  DE L’AUTRE COTE DE LA FRONTIERE

 

 

C'est de qui ? Fromental et Berthet

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ?  Dargaud

 

 

Déjà lu chez nous? Oui, l'un comme l'autre.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? François, homme à femme et romancier à succès, réside à la frontière mexicaine avec femme, secrétaire/maîtresse et servante, s’offrant de temps à autre une petite virée au bordel du coin pour chercher l’inspiration.

Quand l’une des filles qu’il y a croisé se fait assassiner, puis qu’une autre connait le même sort, notre écrivain se prend à rêver qu’il est le héros d’un de ses romans et mène une enquête périlleuse sur ces crimes sordides !

 

A la lecture de ce généreux one shot j’ai pensé à l’excellente Soif du Mal d’Orson Welles pour cette atmosphère à cheval entre USA et Mexique, où, une fois la frontière franchie, toutes les certitudes et les assurances s’écroulent, mais également pas mal à l’ambiance glauque et très sombre de certains bouquins de James Ellroy.

 

 

Il s’avère que le film de Welles est d’ailleurs cité dans la postface de la BD, qui explique aussi que le protagoniste principal, romancier macho, parfois violent et plein de zones d’ombres, est clairement inspiré de Simenon qui, après la guerre, pour échapper à une vindicte peut être justifée, s’exila en Californie où il vécut pas mal dans l’excès tout en pondant certains de ses romans les plus marquants.

 

Je trouve que cela apporte une dimension supplémentaire à un polar déjà bien ficelé et ai presque regretté de ne pas avoir eu l’info en amont.

 

Coté graphismes le style hérité de la Ligne Claire toujours très sensuel de Berthet est, une fois encore, très adapté à un récit noir à l’ancienne auquel il donne une personnalité manifeste.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : BLOOD SIMPLE

 

 

C'est de qui ? C. Burwell

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Première d’une longue et fructueuse collaboration entre les frères Cohen et Carter Burwell, la B.O de Blood Simple a connu une gestation peu habituelle.

 

Le compositeur, qui n’a jamais bossé pour le cinéma auparavant, débarque à l’entretien avec la fratrie les mains dans les poches, après visionnage de rushes sur le banc  de montage il couche des idées, au départ pour synthés et samplers qui semblent plaire aux Cohen.

 

Plus de news pendant des semaines puis voilà que Burwell doit retourner fissa aux states pour écrire toute une partition. Exit l’électronique au profit d’un piano quasi solo limite minimaliste – qui deviendra d’ailleurs une sorte de marque de fabrique dans les œuvres communes du trio- auquel le compositeur arrive aussi bien a faire passer les moments de suspense qu’un certain coté burlesque macabre d’un scénario qui reste à ce jour l’un des plus intéressants du duo de réalisateurs.

 

Une B.O plus marquée hispanisante aurait pu tout aussi bien faire  l’affaire mais le coté underscoring de Blood Simple va bien je trouve à l’album de Fromental et Berthet.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

 

 

Repost0
24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 12:33

 

Petite innovation pour la  chronique du jour réalisée à quatre mains avec deux avis quelque peu opposés:

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  L’ART DE MOURIR

 

 

C'est de qui ? Raule & Berthet

 

 

La Couv':

 

Un nouvel art?  /  L'Art de Mourir  Vs.  Ascenseur pour l'échafaud

 

Déjà croisés sur le site? Oui, les deux mais pas ensemble.

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Une planche:

 

Un nouvel art?  /  L'Art de Mourir  Vs.  Ascenseur pour l'échafaud

 

Ca donne Quoi ? Philippe a l’habitude de passer ses vacances à Barcelone chaque année, pourtant cette fois ce n’est pas par plaisir qu’il se rend dans la cité catalane. Il y a été appelé par la police locale pour identifier le corps de sa fille, dont il ne soupçonnait même pas l’existence, qui s’est suicidée.

Rapidement, l’instinct de flic de Philippe reprend le dessus et il découvre que sa fille, experte en art, a été mêlée à un trafic qui aurait pu lui couter la vie.

 

Gen:

Philippe Berthet attaque ferme de son trait fin et élégant une histoire policière complexe dans la ville de Barcelone. Il faut avouer que la couverture avec une "Ophélie" brune dans une au rouge (du sang?) avec un homme à la tête rasée mais entièrement tatouée penché sur elle (pour l'embrasser?) a eu sur moi l'effet d'un aimant sur du fer. Je ne suis pas amatrice à 100% des thrillers urbains, mais celui-là m'a passionnée.

 

Déjà, il y a le côté qui manipule qui? Philippe Martin, le flic français, est-il ou pas le père de la morte de la couverture? Pourquoi son ex-femme aurait-elle menti?

Puis il y a le côté méchant très méchant! Avec tous ces tatouages, San Pedro Sila, le chef de bande, a un petit côté diabolique et impitoyable et il l'est totalement!

 

Il y a un autre personnage primordial dans cette histoire : c'est Barcelone elle-même avec tous les souvenirs que Philippe y a et sa connaissance des lieux. De quoi donner envie aux lecteurs d'y aller… en espérant ne pas y croiser d'hommes aux cranes tatoués!

 

Raule a livré ici à Berthet un scénario taillé au scalpel avec des personnages denses et intéressants. Philippe Berthet les a représentés avec un art consommé bien servi par la colorisation plutôt classique de Dominique David.

N'oublions pas pour les dialogues français, le travail de traduction de Geneviève Maubille… même si je regrette de ne pas en savoir plus sur les quelques termes non traduits (peut-être trop grossiers pour être transcrits?)

 

Fab:

Si ce polar barçelonais (qui est aussi une lettre d’amour à la ville par son scénariste !) est nerveux et pas mal mené, j’ai trouvé que sur ce one-shot assez classique Raule a trop « écrit » certaines parties son scénario.

J’entends par là que certaines petites scènes où dialogues sonnent assez peu réalistes (quelles sont les chances qu’un agent de police lambda connaisse des techniques et produits de peinture spécifiques ? Qu’un conducteur de taxi philosophe soit spécialiste de voiture de collection ?), et, si elles ne sont que des points de détails enlèvent un peu de corps à l’histoire à mon goût.

 

Pour le reste l’intrigue tient la route (et ce malgré une ellipse étrange quand on découvre le pourquoi du comment) et le final n’est pas forcément celui auquel on s’attend.

 

De son coté Berthet illustre bien ce polar espagnol dans son trait semi réaliste, avec des parti-pris originaux (le fait par exemple de ne jamais voir le visage de l’ex-femme du héros).

Un nouvel album de la collection Ligne Noire qui ne devrait pas déplaire aux amateurs des précédents.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? ASCENSEUR POUR L'ECHAFAUD

 

 

C'est de Qui ? Miles Davis

 

 

La couv' 

Un nouvel art?  /  L'Art de Mourir  Vs.  Ascenseur pour l'échafaud

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ça donne Quoi ? Voilà une BO qui est mythique. Il suffit d'entendre quelques notes de la trompette de Miles Davis pour la reconnaître. On dit que ce génial compositeur et instrumentiste a improvisé sa musique en visionnant le film!

 

C'est devenu un archétype pour les musiques de films noirs : un accompagnement à la fois saisissant et descriptif mais qui sait se faire discret quand il le faut. Une musique idéale pour accompagner toutes sortes de déambulations en ville, mais dont le côté sombre peut porter à la mélancolie en cas d'écoute en boucle.

 

En tout cas, parfait selon moi pour accompagner l'album de Berthet et Raule.

 

 

---------------

 

 

 

 

Une Chronique de Gen et  Fab

 

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags