8 juillet 2017
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LA BD:
C'est quoi : COMME UNE ODEUR DE DIABLE
C'est de qui ? L. Lefeuvre adapte C. Seignolle
La Couv':
Déjà lu chez nous? Oui.
C’est édité chez qui ? Mosquito
Une planche:
Ca donne Quoi ? Cinq courtes histoires où l’on va croiser pêle-mêle un menuisier médium à ses heures pour son plus grand malheur, un paysan qui a eu le malheur de se frotter à la mauvaise personne, un dentiste trop peu regardant sur les canines qu’il pose ou encore un malheureux muet victime d’une populace trop superstitieuse.
Entre autres choses, grâce soit rendue à Laurent Lefeuvre, qui, via ses adaptations, m’a fait découvrir Claude Seignolle parfait chainon manquant entre Edgar Alan Poe et Maupassant.
Et puisque l’on en est au rayon des comparaisons, arrêtons nous donc sur la partie magistrale de cet album : les graphismes ! De son trait réaliste sur-expresif, maniant les noirs et blancs de fort belle façon et utilisant le médium à bon escient avec autant d’astuce que de réussite, Laurent Lefeuvre livre à mon sens son travail le plus abouti à ce jour, se plaçant comme l’égal des cadors old school du genre, de Gene Colan où Bernie Wrightson (à qui l’album est d’ailleurs dédié) aux figures marquantes du comics indés actuel, Eric Powell en tête.
Nous voilà à la moitié de l’année et je crois bien que je viens de lire l’un des albums les plus aboutis de 2017.
Lefeuvre a su faire siens ces récits d’épouvante tout en gardant leur saveur d’origine, du grand (9° ) art !
LA B.O:
C'est quoi :TALES OF TERROR
C'est de qui ? Les Baxter
La Couv':
Déjà croisé chez nous? Plus d’une fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si l’on excepte les cadors de la Hammer, peu de compositeurs des 60’s peuvent se targuer d’avoir su mettre en musique l’horreur gothique comme Les Baxter.
Fort d’une grosse poignée de précédentes musiques de films du genre, dont, déjà, des adaptations de Poe, Baxter mélange ici avec science des éléments de pure terreur musicale opposant force retentissement de cuivres et glissements de cordes plus sournois, voix aériennes discrètes ponctuées de mélopées à la flute ou au hautbois.
Les pincées d’humour noir instillées par le réalisateur dans les trois contes adaptés (jugés autrement trop sombres) sont également évoquées musicalement par le compositeur mais de manière plus subtile, en gardant toujours cette tension sourde constante.
Bref du grand art, surtout quand on connaît le rythme de tournage de Corman qui, d’ailleurs, produisait en même temps que ces Tales Of Terror un film de SF dont la B.O était écrite simultanément par…Les Baxter !
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Une Chronique de Fab
28 mai 2016
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L’épouvante, Bernie Wrightson ça le connaît. C’est par là qu’il a débuté, dans le mythique House Of Mystery chez DC et dans les publications similaires du principal concurrent (Marvel pour ceux qui ne suivent pas au fond !). c’est dans l’épouvante encore qu’il s’est fait un nom, avec la co-création de Swamp Thing popularisé ensuite par Alan Moore, (on y reviendra) et enfin c’est là qu’il a persisté et signé via l’illustration magistrale du Frankenstein de Mary Shelley (dont nous avons d’ailleurs chroniqué la suite, parue il y a peu en VF). Consacrons donc notre cycle L’Artiste Du Mois à ce grand monsieur du comics, avec des ouvrages à l'inverse de la chronologie pour une fois, et que, sans plus attendre, le spectacle commence :
LA BD:
C'est quoi : FREAKSHOW
C'est de qui ? Jones & Wrightson
La Couv':
Déjà croisés par ici? Oui.
Une planche:

Ca donne Quoi ?Inspiré par des artistes comme Frank Frazetta, avec qui il partage une science du rendu du mouvement et de la dynamique des postures, Wrightson a notamment fait les grandes heures des anthologies Creepy et Eerie. Quelques années plus tard, il retrouve son compère de toujours, le scénariste prolixe Bruce Jones, pour une histoire comme les deux hommes en ont le secret.
Freakshow, comme son nom l’indique, parle d’un spectacle ambulant de créatures difformes, humains rejetés par la société qu’un brave homme recueille afin de leur donner une vie et, histoire de gagner de quoi manger, expose brièvement aux badauds des villes et villages qu’ils traversent. Une jeune femme croise la route de la caravane et fait un bout de route avec eux, bientôt une idylle nait entre nos deux tourtereaux et mère nature leur offre un bébé. Las, notre bon samaritain est un ex-alcoolique qui, en proie à un intense stress durant l’accouchement de sa belle, se laisse aller à la boisson. Ivre mort, il va commettre l’irréparable, et, comme dans toute bonne histoire d’horreur qui se respecte, son crime ne restera pas impuni.

Développer le concept des histoires courtes à chute, classique du genre, sur plus de 50 pages pouvait paraître risqué mais le métier de nos deux compères fait la différence. Jones, bien moins bavard qu’à l’époque des récits des anthologies citées ci-dessus, pousse son scénario dans les retranchements de l’épouvante et du tragique permettant à Wrightson de livrer une de ses œuvres les plus abouties que ce soit en matière de réalisme des décors, de précision du trait ou encore d’expressivité corporelles et faciales. Tout dans Freakshow respire le malsain et la peur, l’artiste, qui assure dessin, encrage et couleur, se surpasse littéralement et le résultat ravira tout lecteur d’horreur qui se respecte.
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LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LA MASCHERA DEL DEMONIO
C'est de Qui ? L. Baxter
La couv'

Déjà entendu chez nous? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Le film qui fit connaître Mario Bava au grand public, à qui pas mal de réalisateurs vouent un véritable culte, est sorti aux States un après sa diffusion en Europe, dans une version édulcorée (comprendre que la censure avait fait disparaître les scènes trop explicites niveau violence) et, fait plus rare, avec une B.O différente.
En effet, le public américain étant à l’époque (mais je ne pense pas qu’il ait beaucoup évolué, loin de là) considéré comme peu enclin à l’originalité, le distributeur fait appel à Les Baxter, qui sort tout juste de la composition du House Of Usher de Corman, pour écrire un score moins alambiqué et « artistique » que celui qui accompagne le film (et que l’on doit à Nicolosi).
Baxter applique sciemment les codes du genre, à base de cordes qui n’hésitent pas à se faire stridentes, de cuivres sourds et menaçants, de percussions qui déboulent, et autres passages obligés. Une poignée de pistes plus calmes et mélancoliques atténuent un peu le sentiment général d’une B.O fort calibrée mais on ne peut plus évidente sur une lecture comme Freak Show.
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Une chronique de Fab
23 avril 2016
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LA BD:
C'est quoi : CARMILLA
C'est de qui ? Crocy
La Couv':
Déjà lu chez nous? Oui
C’est édité chez qui ? EP éditions
Une planche:

Ca donne Quoi ? Après avoir livré ses versions du Dracula de Stoker et de la légende D’Elizabetht Bathory on n’est pas surpris que Pascal Crocy s’attaque à l’un des textes fondateurs du mythe du vampire dans la littérature populaire, le Carmilla de Sheridan Le Fanu.
Cette histoire de la relation licencieuse et interdite entre une jeune fille de bonne famille et une étrangère à l’étrange pouvoir dont l’influence touche toute la population environnante est rendu ici via un ballet entre les deux protagonistes qui n’est pas sans faire penser à…un clip de Mylène Farmer (comparaison à prendre comme telle avec tout ce qu’elle peut impliquer de bon comme de moins réussi n’est ce pas !)auquel on aurait rajouté des intertitres narratifs.
En effet si le style séraphin de Crocy trouve là, une fois encore, matière à s’exprimer au mieux, et que la mise en couleur est fort belle, on lui reprochera peut être une adaptation bavarde, tronquée et finalement bien plus sage que par exemple celle sortie il y a quelques années par l’italienne Sofia Terzo, clone graphique de Manara mais qui redonnait au texte sa suavité et son atmosphère perverse.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE CURSE OF DRACULA
C'est de Qui ? Divers (Les Baxter, Joe Harnell entre autres)
La couv'

Déjà entendu sur le site? Certains très probablement.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Quand Keneth Johnson écrit le scénario de son Dracula pour la série TV Cliffhangers (1979 sur la NBC), il fait appel à son vieil ami et collaborateur Joe Harnell avec qui il a entre autre bossé sur The Incredible Hulk (et avec qui il remettra ça sur V l’année suivant ce Dracula).
Compositeur versé autant dans la variété haut de gamme que dans l’illustration musicale à long terme Harnell se charge des thèmes de début et de fin et laisse à Les Baxter (que les habitués du coin connaissent bien) le soin de fournir des pistes de remplissage bon teint qui, si, pour certaines, pompent allègrement les travaux de James Bernard pour le Dracula de la Hammer, sont un intéressant mélange du classicisme du genre dans les années 50 et 60 et de la modernité en matière de B.O héritée de la décennie suivante.
Un cocktail varié qui a apporté une touche d’originalité décalée à une version un peu timide d’un classique intemporel.
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Une chronique de Fab