Ca donne Quoi ? Un sixième tome de ce cabinet de curiosités en BD, toujours initié par Patrick Baud
Si tout n’est pas égal, que ce soit coté intérêt des anecdotes ou graphismes, une poignée de récits sortent du lot.
L’acte de bravoure du jeune soldat Kennedy - oui, celui qui deviendra plus tard l’un des plus malchanceux président des Etats Unis- l’ex URSS qui payait les bouteilles de cola à la firme PEPSI en … engins de guerre ou encore la tête de Haydn séparée de son cadavre pour être vendue…sont parmi celles qui m’ont le plus plu.
Côté graphismes quelques mentions spéciales également, notamment à Pierre Place dont j’apprécie le style.
Les passages en BD sont complétés par des anecdotes sous formes de textes courts aux superbes illustrations. Delcourt a, comme pour les précédents volets, soigné l’édition de ce nouveau cabinet de curiosités version bédéphiles.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LE 3° HOMME
C'est de qui ? A. Karas
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Le réalisateur de cette adaptation virtuose d’un roman de Graham Greene (qui n’est PAS, comme on le croit souvent à tort, Orson Welles, même si l’influence du bonhomme sur le résultat final est indéniable) décida, contre toute attente et par le plus grand des hasards, que ce serait un musicien de café qui composerait la B.O de son film d’espionnage.
Joueur de cithare accompli et inspiré, Anton Karas va donc subir probablement l’expérience la plus traumatisante de sa carrière en se faisant littéralement enfermer plus de 12 heures par jour pour écrire une poignée de mélodies pour le Troisième Homme de Carol Reed (mais sa vie en sera définitivement changée ensuite, dû au succès du long métrage).
La musique du film est décalée et entraînante, tour à tour survoltée ou langoureuse, accrocheuse et réussie, fort loin en tout cas du sujet brûlant du scénario.
Une ambiance bon enfant de qualité pour ses histoires extraordinaires.
Ca donne Quoi ? On le sait Patrick Baud est amateur (pour ne pas dire spécialiste!) de l'étrange sous toutes ses formes qu'il décline depuis des années sur de multiples supports : Web, romans, BD...
Après l'anthologie Axolot parue chez Delcourt voici que sort cette série de portraits de personnages hors du commun et pourtant quasi inconnus du grand public.
Et pourtant, que ce soit ce gradé américain qui a traversé deux guerres avec un sabre et un arc, cette infirmière polonaise qui a sauvé des milliers d'enfants juifs de la déportation , cette prostituée chinoise devenue la plus terrible des pirates ou encore cet homme brisé par le chagrin d'avoir perdu sa femme qui va littéralement ouvrir une montagne en deux (et qui donne son nom à l'album), tous ont eu des destins dignes de Hollywood.
Le style anguleux et dynamique de Fred Druart, pas sans faire penser à celui de certains auteur Outre Atlantique finit de faire de cette adaptation du roman de Baud une bd des plus divertissantes.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : AMAZING STORIES
C'est de qui ? Divers
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Certains oui forcément.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si je vous dis John Willimas, Jerry Goldsmith, James Horner, Georges Delerue, Danny Elfman, Alan Silvestri,...et pléthore d'autres noms marquants de la B.O, je ne suis pas en train de vous dresser la liste des compositeurs que l'on a croisés ces 7 dernières années sur B.O BD (et encore que!) mais celle des illustres artistes à avoir mis en musique la série TV de Steven Spielberg Amazing Stories (qui comptait, évidement, un casting all stars devant la caméra).
Un véritable vivier d'illustrations musicale que ces deux saisons, dans un registre forcément pas mal axé sur le fantastique mais avec une variété d'ambiances au moins égale au nombre de compositeurs concernés.
Ces derniers n'ont pas résisté à la possibilité de ce bac de sable créatif avec un grand orchestre à disposition et pour un travail finalement assez court et les résultats sont pour la plupart très convaincants.
Chacun piochera à loisir dans la compil des B.O, mais je ne saurais que trop vous conseiller celles du vétéran Fred Steiner et celle de John Addison qui se démarquent du lot et sont assez dans l'esprit de l'anthologie du jour.
Ca donne Quoi ? Nouvelle collection d’histoires farfelues, surprenantes, drôles voire surréalistes pour ce quatrième volet d’Axolot où l’on retrouve des artistes plus ou moins connus (chez nous du moins) comme Loic Secheresse à qui reviennent les Destins Hors du Commun, Grégory Mardon, B-Gnet, Charlie Poppins qui s’occupe des Objets Extraordinaires (comme cette échelle dans une église que personne n’a osé toucher depuis des décennies !), Edouard Cour qui lui nous parle d’un viking hors du commun, etc…
Mais pour moi la véritable découverte de ce nouvel album, c’est Yannick Grossetete qui propose ici de se pencher sur de Drôles de Guerre avec un trait minimaliste coloré et un humour décapant dont je suis fort client ! Je vais suivre sa prod de près !
Encore un bon cru que cet Axolot tome 4, complément idéal du reste de la production multimédia de Patrick Baud qui développe de plus en plus de choses en relation avec son concept.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? FAMIILY PLOT
C'est de Qui ? J. Willimas
La couv'
Déjà entendu sur le site? Oui pas mal de fois.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Tout juste auréolé de son Oscar pour Jaws, John Williams devient la coqueluche des studios et se voit confier la musique de ce qui sera le dernier film d’Alfred Hitchcock, Familly Plot.
Le réalisateur, si sa santé est déclinante, reste le control-freak qu’il a toujours été et supervise la composition ; ainsi c’est lui qui demande des chœurs éthérés pour le thème de l’héroïne, fausse médium, ou encore qui suggère à Williams de penser sa B.O comme celle d’une comédie (ce qu’est le film) plutôt qu’un film noir.
Williams, qui succède à des gens comme Goodwin ou Jarre (Hitchcock s’étant brouillé avec Herrmann, responsable de ses plus grands succès, a depuis changé de compositeur à chaque film), reste sagement dans les clous, proposant un score à l’ancienne, sans grands coup d’éclats mais très évocatif, et considèrera l’expérience comme enrichissante.
Son utilisation du calvecin, des vents (hautbois et basson entre autre) et des percussions légères est des plus agréables et l’on décèle déjà les prémisses de travaux à venir (Les Sorcières d’Eastwick notamment).
Tout ce qu’il fallait de légèreté classe pour aller avec les sketchs du dernier Axolot.
Ca donne Quoi ? Plus tôt dans l’année, Lio nous vantait lesdeux premiers tomes de cette anthologieinspirée par l’émission de Patrick Baud consacré aux étrangetés en tout genre.
Chaque volume compile une grosse poignée de faits extraordinaires, souvent délirants, parfois effrayants, mais toujours vrais. Ainsi on croise ici un sculpteur tellement obsédé par sa création qu’il en perd son épouse, des villages habités par des sourds ou des gens qui voient en noir et blanc, des spirites pas très honnêtes, j’en passe et des meilleurs.
Si peu client en général de l’exercice – l’anthologie- j’ai tout de même sauté le pas pour ce troisième volet, et ce sur un seul nom : Stéphane Fert. En effet, souvenez-vous, j’avais été littéralement enthousiasmé par son Morgane, version féminine et inspirée du mythe de la Table Ronde réalisée avec Simon Kansara.
En toute objectivité (hum !) son histoire est probablement la plus réussie de ce troisième opus, talonnée de près par celles de Margaux Saltel, David Combet ou encore Steve Baker.
Je suis beaucoup moins client des styles de Boulet, Geoffroy Monde ou encore El Diablo mais évidement tout n’est que question de goûts artistiques, je vous l’accorde, et le bouquin se lit avec beaucoup de plaisir même si je conseillerai d’y piocher à plusieurs reprises plutôt que d’une traite histoire de, justement, ne pas être rebuté par les différences de graphismes.
LA MUSIQUE
C'est Quoi? IBERIA
C'est de Qui ? Debussy
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Composées sur trois années, les trois pièces d’Iberia, partie elle-même du triptyque Images Pour Orchestre, étaient prévues au départ pour deux pianos. Rapidement Debussy réalise que sa vision de l’œuvre ne peut être magnifiée que par un orchestre plus conséquent, à la manière de ses pièces plus fameuses.
Développant à loisir les idées germées dans L’Après-midi d’un Faune, mais en insistant sur le coté rythmique (Iberia, vous l’auriez deviné sans peine, a été inspirée par un voyage en Espagne), le compositeur livre donc trois morceaux qui se suivent où l’on retrouve la quintessence de la musique impressionniste qui aura rarement mieux mérité son nom qu’ici.
Si l’on reprochera éventuellement à ce choix le manque d’atmosphère, disons, « lugubre », on lui reconnaîtra sans peine une variété apte à accompagner quasiment l’ensemble des récits de cet Axolot troisième du nom, et ce quasiment sans fausses notes (c’est le cas de le dire !)
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)