LA BD:
C'est quoi ? WILDERNESS
C'est de qui ? Ozanam & Bandini
La Couv':
C’est édité chez qui ? Soleil
Déjà croisés sur le site? Souvent pour le scénariste, au moins une fois pour le dessinateur.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Abel, ancien soldat de la Guerre de Sécession traumatisé par l’expérience, vit en reclus avec son chien.
Lassé de son existence misérable, alors qu’il décide de partir pour un dernier voyage, il est agressé par deux hommes qui lui volent l’animal pour le faire participer à des combats. Entre souvenirs douloureux où les visages et les faits se télescopent, et désir de vengeance, le vieil homme va traquer ceux qui l’ont laissé pour mort.
Wilderness s’inscrit dans la lignée de ces westerns anticonformistes qui ne cherchent pas à idéaliser une époque, un pays, les hommes qui y ont vécu et qui les ont subis. De Jeremiah Johnson à Impitoyable en passant par les deux films cités dans la partie musicale de la chronique, les héros solitaires en proie à la bassesse voire la haine de leurs congénères ont toujours été source de récits âpres et jusqu’auboutiste.
Celui-ci ne fait pas exception à la règle et Antoine Ozanam, pour sa seconde excursion dans le genre, s’en sort avec les honneurs, avec une adaptation au cordeau dont le rythme et la narration peuvent surprendre parfois mais tiennent le lecteur en haleine tout au long de cette vengeance quasi cathartique.
Pour l’occasion il retrouve Bandini, avec qui il avait déjà collaboré il y a plus d’une décennie maintenant. L’artiste rend une copie d’une beauté graphique impeccable, que ce soit pour rendre la sauvagerie de la bataille de la Wilderness, comme la mélancolie poétique des paysages du nord-américain, conférant à Wilderness une seconde vie doté d’une personnalité visuelle qui lui rend justice.
La rentrée BD 2020 débute sous de forts bons auspices !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : MAN IN THE WILDERNESS
C'est de qui ? J. Harris
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? En marge d’une prolifique carrière comme songwriter et producteur musical dans le show-biz, Johnny Harris –aucun lien de parenté avec Richard, star du film du jour- a aussi un bossé pour le grand écran avec une qualité manifeste.
J’en veux pour preuve le score de ce wetsern survival, ancêtre de l’ampoulé Revenant avec Di Caprio, pour lequel le compositeur britannique écrit une partition variée où, après un générique sous forme de marche un peu trop enjouée, il privilégie l’atmosphère avec l’utilisation d’effets électroniques aussi anachroniques que percutants, dont les sonorités étranges intensifient le suspense.
Econome dans ses thèmes, Harris met l’accent sur l’extrême noirceur du scénario qu’il contrebalance avec le motif dédié au personnage principal, joué par…une boîte à musique !
Une petite pépite que cette B.O aux ambiances variées, aussi originale que ce qu’elle est surannée par moments, et souvent surprenante de raccord avec l’adaptation d’Ozanam et Bandini.
---------------
Une Chronique de Fab