20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 09:18




 

LA BD:





 

C'est Quoi ? SHIN ZERO

 

 

C'est de Qui ?   Bablet & Singelin

 

 

La couv' 


 



 

Déjà lus chez B.O BD? Oui, les deux, souvent.




 

C’est édité par? Rue de Sèvres



 

Une planche

 

 

 

Ca donne Quoi ? Dans un Japon uchronique, des compagnies de sentai -justiciers incarnés par monsieur et madame tout le monde et affublés de costumes bariolés-- proposent leurs services pour toutes sortes de missions, des plus dangereuses aux plus anodines.

Si deux décennies plus tôt les sentais combattaient les kaijus (monstres gigantesques et dévastateurs) ils sont aujourd’hui une pâle copie de leur ancienne gloire, ce qui n’empêche pas les jeunes ayant besoin d’argent ou de reconnaissance de s'engager dans le métier.

 

C’est le cas de cinq d'entre eux, trois filles et deux garçons, qui vivent en coloc et remplissent différents jobs tout en essayant de se découvrir eux même et de trouver leur place dans une société en perpétuel changement.

 

Les exemples de manfra n’ayant pas à rougir de la comparaison avec leurs cousins orientaux ne manquent pas. Ces dernières années, des œuvres réussies, chacune dans leur genre, comme Lastman, Radiant ou encore Save me Pythie ont prouvé que les auteurs français avaient parfaitement assimilé les codes du manga et pouvaient proposer des choses fort intéressantes.



 

Shin Zéro, que l’on doit à deux des wonder boys du label 619, transfuge d’Ankama passé il y a peu et avec réussite sous la houlette de Rue de Sèvres, vient enfoncer le clou de la réussite du manga/hommage à la française en allant s’aventurer avec talent sur le territoire des Sentais, ce genre à lui tout seul dont l’exemple le plus parlant en France est probablement la série déjà kitchissime à l’époque Power Rangers.



 

Alors pour être tout à fait franc je dois tout de même vous avouer que si le premier tome - sur trois- de Shin Zéro est pétri de qualités, j’ai tout de même eu du mal à y adhérer. Je ne saurais dire si c’est générationnel ou culturel (j’ai quand même un gros doute sur ce dernier point et pencherais donc plutôt pour le premier) mais je n’ai pas réussi à ressentir de l’empathie pour ce quintet de jeunes héros, post-ados en recherche d’eux même au sein de leur monde uchronique.



 

Mathieu bablet est plus ici dans la veine de The Midnight Order / Midnight Tales que de ses ambitieux Shangri-La ou Carbonne et Silicium mais arrive à proposer un équilibre entre tranche de vie introspective et action débridée.



 

De son coté Guillaume Singelin, s’il sacrifie à quelques codes du shonen (avec de -rares- visages et expressions kawai/chibi qui sont à mon sens plus à prendre comme un clin d’oeil) ne se départit pas de son style si personnel, à la fois dynamique et détaillé.



 

Au final j’ai trouvé que ce tome prenait peut être un peu trop son temps côté introduction de l’univers et des personnages, qu’il est difficile de dire à qui il s’adresse vraiment (je dirais grands ados/ jeunes adultes, une paire de scènes impliquant l’héroïne bleue le faisant déconseiller à un public plus jeune) mais qu’il est cependant réussi grâce à la somme des talents de ses deux auteurs.




 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : OUT FROM OUT WHERE



 

C'est de qui ? A. Tobin




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Après quatre albums faits de bricolage (c’est le cas de le dire et titre de son premier d’ailleurs), et une aura et une reconnaissance publique et critique grandissante le brésilien magicien des platines et autres bidouillages sonores produit son premier LP tout en studio.

 

 

Avec Out From Out Where s’annoncent déjà les prémices de l’excellent Foley Room, avec entre autres ambiances anxiogènes et rythmiques syncopées, un vrai sens de la mélodie triturée mais descriptive, viscérale mais illustrative.

 

 

Ce n’est pas un hasard si deux des pistes de cet album seront employées pour des B.O de jeux vidéo, ouvrant à Tobin les portes de cet univers qui lui permettra de développer à loisir ses possibilités tout en faisant ses armes sur de la musique en tant que bande originale de …quelque chose.

 

 

Un univers délicieusement panaché qui passe d’un froid chirurgical à une langoureuse chaleur hypnotique, un vrai bain sonore qui a beaucoup aidé ma lecture de ce premier volet de Shin Zero.



 

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19 septembre 2020 6 19 /09 /septembre /2020 08:06
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CARBONE ET SILICIUM

 

 

C'est de qui ? M. Bablet

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Ankama

 

 

Déjà lu sur le site? Oui quasiment toute sa prod.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Un des leitmotiv des récits de SF de ces dernières décennies, au grand écran, en littérature comme en BD, c’est la prise de contrôle par les I.A de l’humanité, généralement avec perte et fracas.

Mathieu Bablet, auteur complet original et inspiré, poursuit ici sur les thématiques qui ont fait la réussite du très beau Shangri-La, à savoir, la folle course en avant de l’humanité directement vers sa perte, la peur de la différence, l’appréhension (aux deux sens du terme !) du futur… Le tout via le prisme d’un couple de robots qui, chacun à sa façon, refuse l’emprise de leurs créateurs.

 

Pourtant pas de révolte armée ou de rébellion sanglante ici, non, loin de là même. Une émancipation pacifique mais radicale : nos droïdes, malgré leurs apparences, sont finalement terriblement humains.

Silicium veut découvrir le monde, il parvient à tromper la surveillance des humains et s’enfuit parcourir le globe, retrouvant Carbone à intervalles plus ou moins réguliers, au fur et à mesure de leur histoire. Cette dernière trouve l’échappatoire via la connexion au réseau global, vivant des millions d’expériences et de vies au fur et à mesure de ses pérégrinations digitales.

 

 

Beaucoup d’aspects de cet album aussi hors du commun que captivant font un écho douloureux à l’évolution que nous sommes en train de vivre : surpopulation, inconscience de l’humain face à la catastrophe écologique, alternative néo-bab’ à l’uber captalisme… et si quelques dialogues sont peut-être un peu maladroits, le propos général est édifiant et réaliste.

 

Bablet est un artiste qui sait mettre la forme au service du fond, et inversement. Ses trouvailles graphiques, notamment pour personnifier les avatars de ses robots, l’utilisation d’images en « négatifs » et, évidemment, son trait hybride fouillé, à la fois anguleux et précis, est un vecteur idéal pour cette parabole de l’humanité et de son avenir ô combien incertain.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :DUNKIRK

 

 

C'est de qui ? H. Zimmer

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Si vous venez depuis un moment chez B.O BD vous devez vous dire que je suis maso. En effet, alors que je considère Hans Zimmer comme l’une des pires choses qui soit arrivé à la musique de film ces dernières décennies, de loin en loin, j’écoutes (et vous propose) un de ses travaux en accompagnement musical de mes lectures.

 

Je n’ai pas vu Dunkirk, n’étant as un afficionado des films de guerre, mais en est entendu pas mal de bien. Je me suis donc penché sur son score, écrit par le boss de Remote Control où l’on retrouve, en plus des tics du compositeur que sont les bourdonnements de drones et autres cliquetis stressants, le procédé appelé gamme de Sheppard et qui, pour faire simple, est une superposition de suites de gammes à des hauteurs différentes, superposées en boucles infinies qui donnent une fausse impression de montée en puissance continue.

Ce n’est pas une nouveauté, loin s’en faut, puisque les Pink Floyd par exemple l’avait utilisée dans les années 70.

 

Couplé aux ambiances sourdes et menaçantes électroniques du reste de la B.O, ce choix se révèle payant même si un brin redondant et parfois un brin synthétique.

De par des choix faits en étroite concertation avec le réal, la partition métronomique millimétrée et omniprésente de Zimmer s’avère aussi anxiogène qu’hypnotique et si elle manque peut-être un peu de mélancolie parfois pour coller parfaitement à Carbone et Silicium elle en fait un contrepoint

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 10:29

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MIDNIGHT TALES 4.

 

 

C'est de qui ? Bablet, Neyef, Secheresse,...

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés chez nous? La plupart oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Ankama

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Le premier épisode de ce nouveau tome est très d'actualité puisqu'il aborde en toile de fond le harcèlement au féminin (ici décliné dans une version évidement horrifque) puis on enchaîne sur une variation écologique glaçante avec un lac hanté où nos sorcières vont avoir des choix cornéliens à faire. 

 

La troisième histoire est une sorte de mix hasardeux mais prenant entre un épisode des Contes de la Crypte et du film The Wariors le tout dans une fête foraine abandonnée, et on terminera  sur la suite de Devil's Garden, fil rouge des autres albums.

Ce quatrième opus de Midnight Tales proposent une conclusion solide à cette saison 1, l'anthologie, si elle a les atouts et les défauts de feu sa grande sœur DoggyBags, tient néanmoins bien ses promesses.

 

Mathieu Bablet et sa dream team gèrent leur univers avec métier, le développant petit à petit pour tisser une toile qui a pris une belle ampleur au fil des tomes.

Graphiquement, si les styles sont toujours assez disparates - d'aucuns diraient inégaux-l'ensemble ne manque pourtant pas d'unité et sert plutôt bien son propos.

 

On sera bien entendu présents pour une seconde saison qui s'annonce dores et déjà aussi palpitante qu’effrayante !

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LEVRES DE SANG

 

 

C'est de qui ? D. Lepaw

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Ah, Jean Rollin ! Pourvoyeur de films d 'épouvante lascifs et gentiment sulfureux, et responsable de nombreux émois adolescents (non pas les miens, je suis de la génération d'après!).

 

Ce Lèvres de Sang est peut être un de ses plus réussi, et ce malgré une coupe budgétaire de dernière minute ; il recèle d'intéressants passages onirico-cauchemardesques que Didier Lepauw met en musique avec une économie de moyen intelligente dont le dépouillement instrumental permet des changements d'ambiances d'autant plus frappants.

 

L'ensemble pourrait sonner daté, il est intéressant de noter que la date du film et des histoires de ce quatrième tome de Midnight Tales est la même !

 

Pour info, notez qu'une version bien plus hardcore du film est également sortie peu après, pour des raisons bassement commerciales, que Rollin considérera comme le chant du cygne de sa production vampirique.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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bobd - dans Ankama Fantastique Bablet
11 juin 2019 2 11 /06 /juin /2019 07:57

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MIDNIGHT TALES 3

 

 

C'est de qui ? Bablet, Bordier, Maudoux, The Neb Studio…

 

 

La Couv':

 

Soeurs ennemies  /  Midnight Tales 3  Vs.  Only lovers left alive

 

Déjà lus chez nous? Tous, sur les précédents tomes notamment.

 

 

C’est édité chez qui ? Ankama

 

 

Une planche:

 

Soeurs ennemies  /  Midnight Tales 3  Vs.  Only lovers left alive

 

Ca donne Quoi ? Dans le Japon de 1945 à aujourd’hui, on suit la destinée de Makoto - qui s’est sacrifiée pour détruire la créature responsable de l’explosion d’Hiroshima, ainsi que de sa fille kyoko - mais aussi de la rivalité entre les Filles de Sélène et les Midnight Girls qui, à coups d’affrontements entre Yokai gigantesques et autres Kaiju, vont précipiter l’archipel dans diverses catastrophes.

 

L’anthologie Midnight Tales, bébé prospère de Mathieu Bablet, s’enrichit d’un troisième volet à nouveau chargé en symbolique, en « lore », en personnages charismatiques, le tout intelligemment emballé dans un parallèle fort entre la magie, les créatures monstrueuses et la délicate histoire du Japon avec le nucléaire (de Hiroshima à Fukushima).

 

Si le fil conducteur chronologique est une idée intéressante, qui fonctionne bien, j’ai un peu tiqué sur les différences de styles graphiques assez disparates, les deux premiers étant ceux qui m’ont le moins emballé (il faut dire que The Neb Studios et Maudoux placent la barre fort haute).

Après je conçois qu’il en faut pour tous les goûts et que le graphisme typé manga parlera probablement plus à un lectorat différent.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : ONLY LOVERS LEFT ALIVE

 

 

C'est de qui ? J. Van Wissem

 

 

La Couv':

 

Soeurs ennemies  /  Midnight Tales 3  Vs.  Only lovers left alive

 

Déjà croisé sur B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Le cinéma de Jarmusch a toujours été étroitement lié à ses B.O. Des débuts avec son alter ego à l’écran John Lurie, acteur et compositeur des longs du réal’, jusqu’à les derniers en date où il participe activement à la musique avec son combo Squrl.

A la tête de cet énigmatique groupe on retrouve Jozef Van Wissem, l’homme qui a remis au goût du jour, et à plus d’un titre, le luth, prouvant qu’un instrument médiéval pouvait tout à fait trouver sa place dans la musique d’aujourd’hui.

 

A l’écoute de la B.O de Only Lovers Left Alive, variation vampirique signée Jarmusch, on ne peut qu’abonder dans son sens. Mélangeant sonorités du passé et du présent, mariant le luth à l’électricité et travaillant le tout en post prod avec force effets inspirés, Van Wissem produit une musique organique hybride aux sonorités fraiches (voire glaçantes si je peux me permettre le raccourci facile).

 

Ajoutes quelques voix à ce mélange déjà réussi et vous obtenez une B.O baroque, oscillant entre hypnose, mélancolie et tragique qui surprend souvent, surtout en l’écoutant avec ce troisième Midnight Tales.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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7 novembre 2018 3 07 /11 /novembre /2018 15:40

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MIDNIGHT TALES 2

 

 

C'est de qui ? Bablet, Bauthian, Maudoux, Morse,…

 

 

La Couv':

 

Les douze coups, 2°  /  Midnight Tales tome 2  Vs.  Men who hate women

 

Déjà lus chez B.O BD? La majorité oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Ankama

 

 

Une planche:

 

Les douze coups, 2°  /  Midnight Tales tome 2  Vs.  Men who hate women

 

 

Ca donne Quoi ? De la mythique maison Winchester aux bas fonds de Bangkok en passant par la campagne anglaise et l’Egypte mystique, les récits des midnight girls, jeunes sorcières luttant contre les forces de l’ombre.

Qu’elles aient à rendre sa forme originelle à un homme rétréci, à recruter une jeune rebelle dépassée par son pouvoir ou encore à empêcher les esprits d’emporter les vivants, nos héroïnes hors du commun arrivent toujours à se sortir de terrifiantes situations.

 

Pour ce second volet de son anthologie Mathieu Bablet s’entoure de dessinateurs aux styles variés mais tous marquants dont Florent « Funérailles » Maudoux, qui fait littéralement revivre la Maison Winchester ou Da Coffee Time qui donne au Caire une personnalité prenante.

On retrouve, comme dans le premier volet, de courtes nouvelles et des docus sur la sorcellerie, l’addiction au féminin ou encore le colonialisme en Egypte.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : MEN WHO HATE WOMEN

 

 

C'est de qui ? J. Groth

 

 

La Couv':

 

Les douze coups, 2°  /  Midnight Tales tome 2  Vs.  Men who hate women

 

Déjà entendu sur le site ? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? La première adaptation filmique du best seller de Larsson, bien meilleure que sa version U.S à mon goût, a une B.O racée qui fait la part belle au suspense sans pour autant se départir d'une vraie richesse mélodique.

 

Groth, actif depuis 3 décennies dans sa Suède natale, accède à la notoriété internationale avec la trilogie sur grand écran et a même eu l'occasion de percer aux States depuis.

 

Sa partition est très influencée par le bagage nordique avec un certain minimalisme froid qui transpire le mystère, une atmosphère adéquate au second volet du The Craft version Bablet/Ankama.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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bobd - dans Ankama Fantastique Bablet

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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