Ca donne Quoi ? Après avoir fait faire un formidable bond en avant aux alliés en craquant Enigma, le générateur de codes des nazis, Pacôme et Blair sa chère et tendre (au caractère bien trempé cela dit !) s’envolent pour l’Allemagne où ils vont tenter de délivrer deux amis du scientifique, retenus contre leur gré par les sbires d’Hitler.
Dans un Berlin aveuglément dévoué à la folie du furher nos héros vont découvrir que les nazis ont développé une drogue capable de transformer leur peuple en surhommes et vont tout faire pour essayer de contrecarrer leurs sombres desseins.
C’est assez impressionnant de voir le niveau qualitatif de la production de David Etien qui, en plus de ce second volet, sort également un nouveau tome de l’excellente série Les Quatre de Baker Street (dont nous reparlerons bientôt) ! Loin de bâcler ses planches, le dessinateur propose des compositions aux décors riches, aux personnages détaillés et dynamiques et à la narration savamment travaillée.
Inutile de dire que cette maestria est partie intégrante de la réussite de Champignac qui, si elle met en scène un des personnages récurrents de l’univers de Spirou, a d’ores et déjà su trouver sa propre personnalité.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :DUNKIRK
C'est de qui ? Malcolm Arnold
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? 60 ans avant Christopher Nolan, l’opération Dynamo avait déjà eu droit à une version cinéma certes moins gargantuesque (époque et moyen obligent) mais non moins méritante.
Sa B.O, écrite par Malcolm Arnold, l’année après avoir été récompensé d’un oscar pour le Pont de la rivière Kwai, est un modèle du genre de l’époque, glorifiant le patriotisme des alliés à grands coups de thèmes héroïques joués par des sections de cordes et de cuivres fournies.
Le compositeur, en marge d’une riche carrière dans le classique, s’est quasiment fait une spécialité des scores de films de guerre et n’hésite pas à enrichir des portions de ses partitions martiales d’arrangements symphoniques qui magnifient les mélodies.
Dunkirk, outre ses pistes d’action hautes en couleur, regorge de moments de bravoure pleins de suspense qui donnent à ce second tome de Champignac des airs de films d’espionnage des années 50 qui lui vont fort bien.
Ca donne Quoi ? Trahi par leur supposé ami, Stanislas se retrouve sujet forcé d'expériences douloureuses tandis que Joseph le recherche frénétiquement dans une sorte d’hôpital désaffecté où il va découvrir une partie de l'explication de l'existence des créatures mi hommes mi machines qui ont failli leur coûter la vie.
La machination s'avère de plus grande envergure que prévue et nos deux frères de lait vont avoir a faire à forte partie.
Une conclusion riche en émotions fortes pour ce triptyque steampunk horrifique au style graphique hybride, lorgnant vers le manga, des plus efficace.
Une ambiance tendue et originale, une action menée tambour battant et un univers riche, pour leur première série le duo d'auteurs de Métamorphoses 1858 confirme qu'ils ont les atouts pour percer dans le milieu ; c'est en tout cas ce qu'on leur souhaite !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :DRACULA
C'est de qui ?David Arnold & Michael Price
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui, ensemble même.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Le duo derrière l'adaptation ambitieuse et réussie de Sherlock Holmes dans le présent remet le couvert en se frottant au classique des classiques de la littérature gothique, le Dracula de Bram Stoker !
Si la réussite est peut être un peu moins au rendez vous à mon goût, Gatiss et Moffat ayant choisi de rendre plutôt hommage aux classiques de la Hammer voire du Giallo qu'au roman d'origine, la B.O est de son coté intéressante.
C'est également un duo qui est aux commandes, et qui a aussi sévi sur Sherlock, sauf que là Arnold et Price poussent le vice jusqu'à créer des instruments à partir d'objets relatifs à la mini série : un cercueil devient un instrument de percussions, des cris de nourrissons sont arrangés comme une mélodie (hum!) ; le tout bien entendu renforcé par une section de cordes fournie qui n'hésitent pas à jouer dans le registre des aigus.
Beaucoup de pistes, à l'image du gore de l'adaptation, faisant dans le grandiloquent, l'atmosphère générale s'en ressent, penchant souvent dans l'outrancier mais sur cette fin de série c'est de bon ton !
Ca donne Quoi ? Aves les milliers (facile !) de variations qu’a connues le personnage de Conan Doyle, difficile aujourd’hui de proposer quelque chose d’encore original sur lui.
Et pourtant, les auteurs de Holmes, en revenant sur les origines du mythe, arrivent à le dépoussiérer avec élégance et talent.
Dans cet avant dernier chapitre de cette série de longue haleine, Brunschwig mêle Mycroft Holmes (le frère ainé de Sherlock pour les néophytes) à la construction psychologique de son cadet, tout comme aux évènements politico-historiques de son époque.
L’alternance des flash-backs avec l’enquête de Watson fonctionne toujours aussi bien, l’écheveau se déroulant petit à petit avec son lot de surprises, promettant une conclusion que l’on espère de haut vol.
Conclusion pour laquelle il faudra probablement être patient vu que le premier tome de Holmes date tout de même d’il y a … 13 ans. Mais au vu de la partie graphique, au réalisme aussi frappant que ce qu’il est détaillé et riche, le tout dans des bichromies fort belles, différentes selon les époques, ces délais s’expliquent d’eux même et même si cette attente entre chaque tome peut être frustrante, vous savez ce qu’on dit…plus c’est long…
LA MUSIQUE:
C'est quoi :WICKED AS THEY COME
C'est de qui ? M. Arnold
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? L’année précédent son Oscar pour le Pont de la Rivière Kwai, Sir Malcolm Arnold enchaine les scores de films de genre avec comme constante une qualité d’écriture qui en fait l’un des composeurs britanniques les plus demandés de la profession.
Nourrie par un sérieux bagage classique sa partition pour Wicked as they come, qui se concentre sur le périple d’une arnaqueuse arriviste et croqueuse d’hommes, sonne certes comme de la musique de film noir, mais avec des arrangements variées et recherchés avec des instruments des divers corps qui se répondent sur des thèmes riches et expressifs parfois même en canon.
Sa musique a un coté certes désuet mais qui, pour le coup, colle bien à l’ambiance tantôt mélancolique tantôt pleine de suspense de ce nouvel album de Holmes.
Ca donne Quoi ? Stanley est ce qu'on pourrait communément appeler un branque, un bras cassé ; le genre de mec qui a la poisse, toujours plein de magouilles mais qui n'a jamais réussi à s'en sortir que ce soit dans sa vie professionnelle comme sentimentale.
Alors que l'age le rattrape, à 50 balais passés, notre ex-boxeur décide de se racheter une conduite en tirant d'affaire son ex et en tentant de regagner l'affection de son fils qu'il a abandonné alors qu'il était gamin.
Mais une embrouille de plus ou de moins va elle vraiment changer la donne ?
Si ce résumé de Slots peut paraître larmoyant, le comics de l'américain Dan Panosian, seul aux manettes sur ce projet, ne l'est pas une seconde.
C'est plutôt le genre de série B qu'aurait pu écrire un Guy Ritchie à ses débuts où un anti héros fort en gueule et cabochard tient la vedette, entouré d'une galerie de seconds rôles aussi hauts en couleur.
Ajoutez à cela un trait catchy expressif plus cartoony que ce à quoi l'auteur nous avait habitué et vous obtenez une lecture fort divertissante pas prise de tête pour un sou !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : FOUR BROTHERS
C'est de qui ?D. Arnold
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui,
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Une fois passé « dans la cour des grands », David Anold a quelque peu perdu ce qui faisait son charme et son originalité. Heureusement le savoir faire lui est toujours là ; c'est ce qu'on constate à l'écoute de la musique de Four Brothers, un énième film noir de série B comme les states nous en pondent par douzaines chaque année.
Arnold y suit consciencieusement les codes rabattus du cinéma d'action mâtiné de comédie noire/buddy movie en ajoutant -dieu merci- un petit peu de ce groove jazzy dont il a le secret même si là il est trop souvent fondu dans la masse (et éclipsé par les morceaux soul présents dans le film)
Reste un score de bonne facture, un peu plus original que la moyenne et, surtout, qui va bien à l'ambiance de Slots.
Ca donne Quoi ? Ne vous laissez pas tromper par le titre faussement romantique de ce troisième volet de la série animalière de Desberg et Recule, l’album n’a rien d’une balade amoureuse.
Si elle commence comme telle – avec notre héros roucoulant à Cracovie avec Antoinette dont il tombe lentement mais surement amoureux – la chute n’en sera que plus dure quand il surprend sa belle en plein assassinat d’un magnat polonais.
Si cela met un terme brutal à leur amourette, Jack n’a pas le temps de se morfondre (enfin un peu quand même, en voix off, de temps à autres, mais passons) et le voilà chargé par Langley de se rendre en Egypte où il va devoir enquêter sur une sombre affaire d’humains et animaux nostalgiques du temps où les hommes dominaient les bêtes !
Un nouveau tome très « bondien » pour le critique gastronomique slash agent secret anthropomorphe, au scénario qui aligne quelques ficelles classiques du genre plutôt bien arrangées et toujours joliment mises en images dans un style semi réaliste coloré qui fait le charme de la série.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : QUANTUM OF SOLACE
C'est de qui ?David Arnold
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Bon, j’entends déjà les remarques du genre « ah ouais, la facilité ! Un score de James Bond pour Jack Wolfgang ! Y a du laisser aller chez B.O BD ! » ; et j’avoue que je n’ai pas eu à aller chercher loin pour le conseil musical du jour, mais, d’une part, ce cinquième opus pour Arnold sur la franchise se démarque franchement et agréablement du reste de la série et, d’autre part, je suis chez moi, je fais un peu ce que je veux !
Trève de plaisanterie, le compositeur britannique, issu, rappelons-le de la scène électro des années 80/90, décide d’éviter l’écueil d’une énième variation sur le mythique thème de l’Agent Secret et préfère reprendre des morceaux de son précédent effort, le très bon Casino Royale, auxquels il ajoute une paire d’ambiances plus exotiques.
Si Quantum Of Solace souffre parfois de la comparaison avec son prédécesseur, il a pour lui une plus grande variété, une utilisation plus raisonnée de l’électronique et, surtout, une ambiance générale plus subtile et moins rentre dedans qu’à l’accoutumée.
Pour cette troisième aventure du loup de la CIA c’est une bande son assez appropriée dans son changement assez fréquent d’atmosphères, de son évocation au cordeau du suspense et de passages plus romantico-sombres également bienvenus.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)