26 avril 2022 2 26 /04 /avril /2022 08:11

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? KESSEL. LA NAISSANCE DU LION

 

 

C'est de qui ? Mailliet & Charpentier

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes

 

 

Déjà croisés sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Joseph Kessel, l’homme aux mille vies, personnage plus grand que nature, écrivain doué doublé d’un aventurier insatiable qui a bourlingué des immensités glacées de Russie aux déserts d’Afrique, méritait bien une bio dessinée à sa hauteur.

 

On peut dire que le duo derrière ce généreux album réussit à rendre hommage à l’auteur du Lion (probablement son œuvre la plus connue –merci l’éducation nationale d’une certaine époque- mais loin d’être la plus représentative).

 

Mélangeant éléments biographiques et passages de romans, entrecoupant intelligemment le récit de notes explicatives, ils retracent quelques unes des nombreuses expériences de Kessel en en faisant un roman d’aventures historiques passionnant.

 

Coté graphisme c’est également très réussi,  on navigue entre une certaine école franco-belge née dans la mouvance des Sfar et Oubrerie au Corto Maltese de Pratt, l’époque évoquée étant la même que celle dans laquelle se déroulent les aventures du marin romantique qui aurait tout à fait pu croiser Joseph Kessel lors de ses pérégrinations de papier.

 

Un biopic enthousiasmant comme on aimerait en lire plus souvent.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE HORSEMEN

 

 

C'est de qui ? G. Delerue

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Delerue est à l’apogée de sa carrière américaine quand John Frankenheimer le préfère à Jerry Goldsmith ou son compatriote Maurice Jarre pour mettre en musique son ambitieuse adaptation du roman de …Joseph Kessel.

Précurseur en quelque sorte ici de l’utilisation de ce qu’on appellera plus tard la world music (dont Peter Gabriel sera le héraut via son label de prod), Delerue marie avec un talent indéniable l’exotisme des déserts d’Afghanistan et le classicisme du haut du panier de la B.O du cinéma d’aventure de l’époque.

 

Nous avons d’un coté une cithare folklorique qui apporte une touche de mystère et de dépaysement associée à une alternance entre chœurs masculins dans les basses et cuivres profonds qui évoquent les dangers et le suspense et de l’autre des passages plus romantiques, qui ne sont as sans faire penser à d’autres œuvres du compositeur, notamment ses scores historiques puisque l’on retrouve une orgue aussi inattendue qu’efficace.

 

Une B.O qui a traversé avec brio l’épreuve du temps et qui est à la hauteur du sujet de la bd du jour.

 

 

 

 

 

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28 mars 2022 1 28 /03 /mars /2022 09:56

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? FRITZ LANG LE MAUDIT.

 

 

C'est de qui ? Delalande & Liberge

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble même, déjà aux Arènes BD d'ailleurs.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Les lecteurs de B.O BD qui viennent depuis un petit moment par ici savent que votre serviteur est un amateur (éclairé ?) de cinéma, surtout old school.

 

A l’époque aussi bénie que lointaine où j’étudiais le cinéma sur les bancs de l’école, la filmo de Fritz Lang était un passage obligé – M le Maudit est d’ailleurs resté au programme du bac audiovisuel un moment- et la découverte de l’expressionisme allemand sur grand écran m’a durablement marqué ; les Docteur Mabuse (surtout le premier, muet) ont clairement été une de mes premières grandes révélations, autant que les Ivan le Terrible d’Eisenstein, de l’autre coté de la Volga.

 

C’est donc avec un plaisir non dissimulé que j’ai dévoré cette « bio » de l’un des plus grands réalisateurs allemands, voire mondiaux, sous la plume d’Arnaud Delalande, féru d’Histoire que l’on a croisé sur de très bonnes choses chez nous et qui retrouve ici Eric Liberge, déjà illustrateur de la Jeunesse de Staline et du Cas Alan Turing.

 

Le scénario s’intéresse à la jeunesse et à la période germanique du réalisateur, évoquant son expérience comme soldat, la mort de sa première épouse, nimbée d’un certain mystère et élément important dans l’œuvre future du cinéaste… époque qui voit également la montée du nazisme en Allemagne que Lang finira par fuir pluytôt que de se retrouver embrigadé dans du cinéma de propagande aussi dégradant que dangereux (le sus-cité Eisenstein n’aura d’ailleurs pas cette chance et en fera quelque peu les frais).

 

 

On assiste aussi à sa rencontre explosive avec Théa Von Harbou, écrivaine et scénariste qui, elle, succombera aux sirènes du fascisme ; à ses premiers revers, ses premiers succès, la mégalomanie du tournage de Métropolis, chef d’œuvre visionnaire s’il en est.

Et en constante parallèle à l’avènement des doctrines d’Hitler et ses conséquences sur l’Europe.

 

 

L’évocation est aussi réussie que fascinante, à l’image du sujet, et donne l’occasion à Liberge de livrer de superbes planches où, dans un Berlin redue avec conviction,  il reprend l’iconographie expressionniste des films de Lang, mais pas que puisque l’on croise aussi pèle mêle le Nosferatu de Murnau, le docteur Caligari de Wiene ou encore le Golem de Wegener que l’artiste superpose à la figure du futur dictateur.

 

Il capte à merveille le style de l’époque et s’approprie les images sans pour autant faire dans le photoréalisme sur lequel j’ai parfois tiqué dans certains de ses ouvrages précédents.

 

 

Au rayon des bémols j’ai moins aimé le fil rouge de l’inspecteur qui s’acharne sur Lang par rapport à la mort de sa première épouse mais rien qui ne vienne entacher le plaisir de (re) découvrir le début de la carrière du cinéaste sous un forme qui lui rend clairement hommage.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LES BOURREAUX MEURENT AUSSI

 

 

C'est de qui ? Hanns Eisler

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Tout comme Lang, Bertolt Brecht a fui l’Allemagne Nazie pour trouver refuge aux States. Les deux hommes collaborent sur ce film d’espionnage, seul scénario du dramaturge pour le grand écran hollywoodien (seul tourné en tout cas), dont la musique est confiée à Hanns Eisler, lui aussi exilé germanique qui, durant les années 20 et 30, a composé pas mal de musiques de scène pour Brecht.

 

Pour ce scénario d’espionnage tendu, modèle du genre qui sait aussi bien jouer des codes et passages obligés que prendre son temps là où l’on s’attendrait à une action bien plus soutenue, Eisler, élève de Schönberg et adepte entre autre du dodécaphonisme, écrit une partition qui, elle aussi, sait faire la part belle au suspense tout en l’exprimant via des phrasés, des arrangements et autres thématiques souvent bien plus complexes que ce qu’on a l’habitude d’entendre sur du fim d’espionnage.

 

Son travail lui vaudra d’ailleurs une nomination à l’Oscar cette année là (qui échouera à Alfred Newman).

 

Un panaché d’ambiances souvent sombres mais aux tessitures captivantes que cette B.O qui, dans l’ensemble, se marie bien avec ce Fritz Lang en BD..

 

 

 

 

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9 décembre 2021 4 09 /12 /décembre /2021 14:12

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA TRILOGIE BERLINOISE. L’ETE DE CRISTAL.

 

 

C'est de qui ? Boisserie & Warzala

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes.

 

 

Déjà croisés sur le site? Le scénariste oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que la capitale allemande se prépare à accueillir les Jeux Olympiques de 36 (et, accessoirement, à se prendre un beau camouflet de la part de Jesse Owens), Bernard Gunther, ancien policier qui a quitté l’uniforme dégoutté par l’influence grandissante des national socialistes, s’est reconverti en détective privé.

 

Un puissant industriel l’engage pour découvrir ce qui est arrivé à sa fille et son gendre, morts carbonisés dans leur lit, ainsi qu’aux diamants dérobés dans leur coffre-fort.

 

Notre privé cynique va vite se perdre dans un imbroglio où nazis et mafieux se trient dans les pattes et n’hésitent pas à jouer qui des poings qui du Mauser.

 

 

Féru d’histoire, Pierre Boisserie s’attaque ici au best seller de Phillip Kerr, dont le héros, selon la description de son papa, est l’équivalent du Marlowe de Chandler mais dans l’Europe des années 30/40.

 

Le background historique est évidement riche et fort propice au mélange des genres. D’ailleurs, j’ai eu récemment l’occasion de lire un « vrai » livre, lors d’un voyage à l’étranger (ces deux faits étant quasiment aussi rares l’un que l’autre pour votre serviteur !), l’Ange de Munich, autre best seller mais plus récent, qui lui aussi prend la montée du III° reich comme toile de fond.

 

La tension historico-politique ne fait qu’ajouter au suspense de l’intrigue, même si, dans le cas de ce premier tome de la Trilogie Berlinoise, la multiplication des protagonistes aux noms à consonances germaniques, m’a un peu perdu à un moment donné, jusqu’à ce que le héros récapitule les faits à son employeur.

 

La partie graphique, dans une ligne claire aussi classique que réussie, amène une distanciation intéressante et originale à cette adaptation qui aurait été peut-être plus passe partout avec un trait réaliste.

 

Les amateurs de polar historique en auront pour leur argent avec ce petit pavé auquel les Arènes ont apporté un soin tout particulier avec un dos toilé du meilleur effet.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LA MORT AUX TROUSSES

 

 

C'est de qui ? B. Herrmann

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Cinquième collaboration entre l’un des duos réal/compositeur les plus marquants du 7° Art, la Mort aux Trousses, si peut être pas la plus marquante des œuvres de son auteur, reste un modèle du genre.

 

 

Le générique donne le ton sur un rythme soutenu et hypnotique que l’on retrouve plus ou moins modifié tout au long du score.

 

Amateur d’expérimentations sonores, Herrmann enchaine les motifs musicaux inhabituels, évoquant le suspense via les vents (dont le hautbois et des flutes dans les aigus) tandis que l’action est laissée aux cuivres et aux cordes sur des roulements de batterie dignes d’un Prokoviev.

 

De beaux changements d’atmosphère mais toujours amenés subtilement font l’originalité d’une partition qui, à contrario d’opus futurs du compositeur, aurait sinon manqué d’une certaine musicalité, préférant l’illustration sonore à la mélodie.

 

 

On est néanmoins sur le haut du panier du genre et l’ensemble BD/B.O fait souvent monter la tension à son paroxysme.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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4 août 2020 2 04 /08 /août /2020 07:06
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  PHILBY NAISSANCE D’UN AGENT DOUBLE.

 

 

C'est de qui ? P. Boisserie & C. Gaultier.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, pour le scénariste comme pour le dessinateur.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Qui est Kim Philby, agent secret britannique ayant succombé aux sirènes de Moscou et jouant sur les deux tableaux pendant deux décennies avant de devoir fuir pour la capitale soviétique quand les masques tombent ?

Eh bien c’est lui-même qui va le raconter à un compatriote venu le rencontrer à l’automne de sa vie, n’omettant aucun détail de sa carrière dangereuse…mais, avec un espion –doublé d’un traitre- on ne sait finalement jamais si tout est vrai !

 

Pierre Boisserie, en spécialiste de la BD d’Histoire, passé maître dans l’art de raconter des faits réels en les rendant aussi prenants qu’un bon scénar de fiction, livre ici une bio en flashback pour laquelle il n’a pas eu besoin de trop enjoliver ou romancer la réalité tant celle-ci est riche à l’origine.

 

Christophe Gaultier de son côté, comme sur le précédent ouvrage qu'il a signé aux Arènes,  rend une copie plus sobre que ce à quoi il a pu nous habituer, avec un encrage marqué sur une ligne claire soignée que Marie Galopin, comme à son habitude, embellit d’une palette bien choisie.

 

Un one shot qui plaira aux amateurs d’Histoire pas didactique pour un sou et aux fans de romans d’espionnage.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : UNDER FIRE

 

 

C'est de qui ? J. Goldsmith

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Fort souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Goldsmith, alors au pinacle de sa carrière, sait choisir ses projets et, surtout, les travailler avec soin. Sur ce film de guerre où des journalistes ricains couvrant l’évènement tombent amoureux le maestro varie l’instrumentation et opère des mariages payants.

 

Aux pistes axés suspense –domaine dans lequel Goldsmith est passé maître- il oppose des thèmes limite surréaliste sur les paysages dévastés par les combats, limite atmosphérique, loin des clichés du genre habituels.

 

Alors c’est sur l’utilisation de la flute de Pan (et d’un peu de synthés très années 80) de ci de là est à zapper à la lecture de l’album de Boisserie et Gaultier mais la guitare de Pat Metheny (excusez du peu) amène une couleur aussi inattendue qu’originale et un petit côté léger qui colle pas mal à la personnalité de Philby tel que croqué par le duo d’auteurs.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 10:23

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  FOUCHE. 3. L'HOMME D'ETAT.

 

 

C'est de qui ? Juncker & Mallet

 

 

La Couv':

 

Puissants de l'ombre  /  Fouché. L'Homme d'Etât  Vs.  Lacenaire

 

Déjà croisés sur le site? Oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes BD

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? L'opportuniste par excellence Fouché, sert les intérêts de Napoléon, tout autant que les siens en agissant à sa guise alors que l'Empereur n'a de cesse d'affronter l'Europe entière (ou presque).

Puissant et craint, il sent néanmoins le vent tourner quand Napoléon apprend sa tentative de rapprochement avec l'ennemi anglais et le limoge.

 

Retombant toujours sur ses pattes notre homme va ourdir le retour de la royauté et la chute de l'empereur.

 

Avec ce troisième tome Juncker et Mallet concluent leur évocation d'une des figures ô combien importante de tout un pan de l'Histoire de France. La vie et la carrière du père de la police moderne, intriguant né et génie politique est un terreau riche que Juncker, féru d'Histoire qui n'en n'est pas à son coup d'essai, raconte avec une passion communicative.

 

Le dessin de Mallet, si moins original que celui de son scénariste, fait néanmoins fort bonne impression dans la retranscription historique.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LACENAIRE

 

 

C'est de qui ?L. Petitgirard

 

 

La Couv':

 

Puissants de l'ombre  /  Fouché. L'Homme d'Etât  Vs.  Lacenaire

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ?Choisir la musique d’un biopic sur un célèbre malfrat pour accompagner celui du père de la police moderne peut paraître cavalier mais, à la lecture de la trilogie de Juncker et Mallet on aura bien saisi que Fouché n’est pas un perdreau de six semaines.

 

Laurent Petitgirard compositeur à la solide formation classique, auteur de nombreux opéras, pièces de chambre et symphonique, collabore à nouveau avec Francis Girod et choisit de mettre en avant cuivres et vents pour sa partition.

 

S’il est venu au grand écran autant par hasard que pour l’aspect lucratif, la richesse de son écriture est manifeste et n’est pas sans faire penser à d’illustres prédécesseurs des débuts du cinéma quand les grands du classique s’essayaient à l’exercice de la musique de film.

 

Mariant avec savoir faire les possibilités de l’orchestre et l’illustration musicale pure, Petitgirard livre une B.O bien au dessus du film pour lequel elle a été écrite (et qui ne sera pas un succès d’ailleurs) dont les qualités sont des plus appréciables ici.

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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