Ca donne Quoi ? Nos trois lascars fuyant la jalousie dangereuse d’Anton envers Katyusha se retrouvent au milieu de nulle part avant de tomber sur un cimetière d’un autre âge gardé par un ancien combattant et son ours savant. Celui-ci a un passé commun avec Ryabkhov et va donner un coup de main (façon de parler !) notre trio.
Entre un unijambiste mytho, un manchot comédien, un ours enrhumé et une poignée de gamins endoctrinés jusqu’au cou, le tout balancé dans une sorte de parcours du combattant à la gloire de Poutine, l’ambiance de cette suite et fin est, vous vous en seriez douté, des plus surréalistes !
Ducoudray joue sur du velours dans un registre d’humour décalé qu’il affectionne et son scénario bien barré est toujours superbement servi par le style hybride d’Anlor avec son casting plus grand que nature aux faciès taillés à la serpe qui empruntent certaines expressions au manga.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :A CLOSE SHAVE
C'est de qui ?J. Nott
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui, il y a peu même.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Troisième collaboration entre le compositeur Julian Nott et Nick Park sur autant d’épisodes de Wallace et Groomit, série que d’aucuns considèrent comme un petit bijou d’animation en stop-motion (à raison je dirais).
Nonobstant une expérience finalement encore peu révélatrice à l’époque (1995 et une petite dizaine de musiques de courts métrages en quasiment autant d’années) Nott peut s’appuyer sur un bagage d’études musicales solide et quelques incursions dans le documentaire
Si l’orchestration est assez classique, on apprécie l’originalité de certains ajouts, ainsi sifflets et autres cloches s’intègrent à merveille dans l’ensemble, rendant certaines parties quasiment diégétiques. Les ambiances sont variées et la bonne humeur générale est de mise.
Nott a clairement tout compris de la musique d’animation de qualité (héritée des Disney et autre Hanna Barbera) et a su y insuffler une vision moderne bienvenue.
Un score qui amène une touche supplémentaire de loufoquerie à cette fable soviétique déjà bien fun !
Ca donne Quoi ? Dans la Russie du tsar Poutine un groupe de préados soviétiques participe à un camp de vacances perdu au milieu de la nature qui ressemble plus à un entrainement militaire qu’autre chose, avec son lot d’épreuves corsées et autres privations et engueulades supposées les endurcir.
A la clé pour le meilleur du camp, la rencontre avec le dirigeant suprême en personne.
Mais dans l’adversité les alliances et affinités naissent et bientôt nos jeunes russes réalisent qu’ils ne sont peut-être pas tombés où ils pensaient mais plutôt dans une sorte de guet-apens à l’issue incertaine.
Aurélien Ducoudray est décidément comme le vin fin, il se bonifie avec l’âge (loin de moi l’idée de dire qu’Aurélien soit vieux vu qu’on est quasiment du même millésime !). Le mois dernier on avait eu droit à un fort sympathique premier volet de Maïdan Love, le voici qui revient avec ce Camp Poutine, aux côtés d’Anlor dont on avait beaucoup apprécié le trait anguleux semi réaliste sur Amère Russie (déjà avec Ducoudray).
Certains des thèmes chers au scénariste sont à nouveaux fort bien abordés dans ce huis-clos/battle royale toujours à la frontière entre le rire et les larmes dans une micro-société que l’on imagine à l’image de la Russie actuelle, sous le gouvernement d’une figure qui n’a pas grand-chose à envier à certains de ses sinistres prédécesseurs mais reste adulé par toute une frange de la population.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE RIVER KING
C'est de qui ?S. Boswell
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Pour cette nouvelle collaboration avec le réalisateur Nick Willing, Simon Boswell, qui vient de loin vu qu’il a tout de même commencé sa carrière en mettant en musique des giallo de seconde zone, sort le grand jeu et opte pour une approche mélancolique, voire parfois contemplative là où on ne l’attendait pas.
La distance qui s’installe avec un sujet aussi grave qu’intelligemment abordé (la mort d’un adolescent sujet à des brimades de camarades) renforce le propos et crée une ambiance parfois malaisante à l’image du thème principal, où l’on entend de la harpe, du banjo et même du ukulélé, et qui est à l’image du reste d’une partition originale au point de souvent prendre son auditeur au dépourvu.
Un goût de doux-amer qui sied, je trouve, plutôt bien à ce premier Camp Poutine.
Ca donne Quoi ? Bonne aubaine pour Amédée et ses deux compères SDF, voilà que sa tante vient de passer l’arme à gauche et lui lègue son pavillon de banlieue. Finie les nuits sous les ponts et les couvertures en carton de frigo…sauf qu’il y a une petite condition, pour profiter de la maison, faut s’engager à s’occuper du cousin trisomique qui va avec, Nicolas, qui rêve de devenir Youri Gagarine. C’est la douche froide, mais qu’à cela ne tienne, Amédée et sa bande vont faire de leur mieux…dans la mesure du possible.
Si je jetais des fleurs en veux-tu en voilà à Ducoudray il y a encore peu, je me dois d’être honnête, ce nouvel album est peut être l’un de ceux auquel j’ai le moins accroché.
Attention, n’allez pas me faire dire qu’A coucher dehors n’est pas une comédie sympathique pleine de passages forts amusants, c’est juste que j’ai trouvé que le scénariste s’aventurait sur le terrain de prédilection de ses confrères en vogue, de Lupano à Zidrou (que, cela dit, on apprécie en général beaucoup chez nous) et que, ce faisant, il laissait un peu de ce qui fait son charme sur le bas coté.
Si ça reste bien écrit, on a tout de même parfois l’impression de la recherche du dialogue qui fasse mouche ou du second rôle attendu. Cela étant, un bon point pour A Coucher Dehors c’est la présence coté graphismes de Anlor, déjà de mèche avec Ducoudray sur le très réussi Amère Russie, et notre artiste s’en tire aussi bien pour croquer les SDF parisiens que les chiens enragés tchétchènes.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?DON CAMILLO
C'est de Qui ? A. Cicognini
La couv'
Déjà croisé par ici ? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Avant de connaître la renomée que lui apporta la franchise des Don Camillo, Cicognini a écrit pour certains des plus fameux réalisateurs de son époque pusiqu’on lui doit, entre autres, les B.O du Voleur de Bicyclette de De Sica (dont il mettra en musique pas mal de films), de Pain, Amour et Fantaisie de Comencini ou encore A breath of Scandal de Michael Curtiz.
Adapté par Julien Duvivier (derrière la caméra également) et Barjavel, le Don Camillo de Guareschi est devenu, sous les traits de Fernandel, une véritable icone ( !) de cinéma. Des générations de téléspectateurs ont pu apprécier toute la finesse et la portée de ce portrait en modèle réduit de l’Italie de l’époque, partagée entre la peur de la religion et les sirènes du communisme.
La musique de Cicognini est un joli miroir des ambiances des films, souvent joyeuses, parfois mélancoliques ou plus rarement romantiques, le tout recomposé d’oreille pour les besoins de la sortie en CD (aucun enregistrement séparé n’ayant été réalisé à l’époque) et interprétée par un orchestre d’une quarantaine d’instruments qui rendent à merveille les différents thèmes : la marche pour Peppone et les communistes et une pastorale pour Don Camillo. Les deux sont utilisées à plusieurs reprises, incorporés dans des pistes plus longues.
A quelques exceptions près, une B.O joviale et légère qui rend A Coucher Dehors encore plus agréable.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)