Ca donne Quoi ? Dans une ville médiévale, une créature enlève des enfants pour les revendre au marché des ogres, qui les cuisinent de mille et une façon.
Une fillette enlevée avec ses compagnons parvient néanmoins à tromper les monstres à 3 reprises et va même prendre les ogres à leur propre jeu afin de parvenir à sauver ses camarades.
L'association de Fabien Vehlmann et Jean Baptiste Andreae semblait évidente à la lecture de cette Cuisine, tant le scénario du premier se prête au trait si personnel du second.
Le bestiaire est fantastique, au sens propre comme au figuré et les décors sont fouillés et de toute beauté, apportant à ce conte, aux ingrédients certes assez classiques dans l’ensemble, un fumet et une saveur tout particuliers.
Lecture multi-générationnelle, l’album du duo magique est une des sorties marquantes de ce printemps, à n’en pas douter.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : L’EPEE ENCHANTEE
C'est de qui ? Markowitz
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Pas sur
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans les années 60 mine de rien, les films de fantasy n'étaient pas légion ; d'aucun diraient (probablement à raison) que c'est à l'aube des années 80, avec l'adaptation du Conan de Milius, que le genre a vraiment décollé.
Cette version de l'affrontement entre St Georges et le Dragon, plutôt axée jeunesse, tire plus du Merlin version Disney que du Jason et les Argonautes qui sortira l'année d'après.
Cela s'entend assez clairement dans la musique de Markowitz pour qui le genre est une nouveauté et qui recycle les gimmicks du score de films d'aventure plutôt que de s'inspirer, comme le fera assez outrageusement Basil Poledouris par exemple, d’œuvres classiques plus épiques.
C'est plus vers les travaux d'Herrman et de Rozsa qu'il faut chercher les influences, avec des thèmes hauts en couleur qui fleurent bon les classiques de l'Age d'Or d'Hollywood à grands renforts de cuivres et de cordes. Ambiance qui, cela étant, est plutôt de rigueur ici.
Ça donne Quoi ? Comme les tomes précédents, c'est une petite merveille de complicité entre Lupano et Andreae. Ils nous entrainent dans leurs mondes fous mais totalement maitrisés que ce soit au scénario ou dans les graphismes et couleurs. J'aime beaucoup la lumière qu'Andreae arrive à mettre dans ses planches : chaude et dorée pour le désert, froide et glacée pour les paysages glacés.
Je regrette un peu que nous ne voyons pas Aristide(s) dans ce tome car ce(s) personnage(s) ajoute(nt) un plus pour comprendre la nature de ces mondes étranges.
À propos d'Aristide Breloquinte, je veux dire toute l'admiration que j'ai pour les auteurs qui offrent aux lecteurs des pages de garde consacrées aux chronoptères, sujet d'étude favori d'Aristide, et modifiées à chaque tome. Leurs dessins délicats en crayonnés rappellent les livres anciens sur la faune et la flore (il y a même des taches d'humidité)… C'est un vrai bonheur de les lire en détail à chaque fois.
La détresse de Polo laisse présager un 5e tome mouvementé… dans un peu moins de 2 ans j'espère!
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LA BELLE EXCENTRIQUE
C'est de Qui ? Erik Satie
La Couv:
Déjà entendu chez nous? oui
On peut écouter?
Ça donne Quoi ? Le début de cette pièce est très connu… Certains y reconnaîtront le générique d'une ancienne émission de télévision animée par Jacques Martin : Le petit rapporteur.
Erik Satie avec son humour habituel a sous-titré ce morceau fantaisie sérieuse… De quoi plaire à Lupano qui est un spécialiste de ce genre de rapprochements!
Au départ ce morceau a été écrit pour orchestre de théâtre. Donc une formation réduite à : 1 piccolo, 1 hautbois, 1 clarinette, 1 cor, 1 trompette, 1 trombone, des percussions (2 instrumentistes) et des cordes… Donc bien loin d'un orchestre symphonique moderne comme celui du Capitole de Toulouse proposé en écoute.
Plus tard, Erik Satie l'a arrangé pour 2 pianos, mais il est plus souvent joué à 4 mains sur un unique piano.
Les noms des 4 parties du morceau sont dans la lignée de la plupart des titres de Satie : ironiques et décalés. Il y a : Grande ritournelle, puis Marche franco-lunaire, puis Valse du mystérieux baiser dans l'œil et Cancan Grand-Mondain. Parfois une reprise de la Grande Ritournelle est faite à la fin.
Ca donne Quoi ? C’est la guerre au royaume de…de où déjà ? Peu importe finalement, vu qu’on a perdu le Nord (qui s’avère être un lapin, parti après sa belle !) nos aventuriers du temps n’ont de cesse de trouver du sens à leurs périples respectifs. Manie a dépassé les limites, sa génitrice la traque tandis que les deux Aristides (qui ne sont qu’un ?) courent après le temps perdu. Personnages hauts en couleurs, jeux de mots truculets, situations cocasses…Entre loufoquerie poétique et comédie déjantée digne des meilleurs Monty Python, Lupano continue d’explorer l’univers de ce qui est probablement l’une de ses meilleures créations (et ce n’est pas peu dire !) et a clairement trouvé en Jean Baptiste Andreae l’artiste parfait pour mettre sa folie en image. La sensualité de son trait n’a en effet d’égale que son expressivité et le tout est fort bien mis en couleurs, un must que cette série (dont deux tomes sont encore attendus) !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?THE CORPSE BRIDE
C'est de Qui ? Danny Elfman
La couv'
Déjà entendu chez nous? Je pense que d’ici peu on aura même exploité toute sa discographie !
On peut écouter? En live même!
Ca donne Quoi ? Film d’animation dans la lignée de l’Etrange Noël de Mr Jack, les Noces Funèbres partage avec son ainé une atmosphère délicieusement gothique et un quota de chansons horripilantes (vous ai-je déjà dit que je ne supportais pas les comédies musicales ?). Et le pire c’est que le reste de la B.O, la partie purement instrumentale de Burton, est quasi moins réussie que les dites chansons. Après, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce n’est pas mauvais, loin s’en faut. Mais on sent tellement que Danny Elfman est quasiment en mode automatique, avec ses mélodies à l’orgue ou au clavecin (pour l’ambiance !), ses thèmes éthérés et joliment mystérieux, que c’en est presque frustrant. Pourtant, avec ce troisième volet d’Azimut, un rien plus sombre que les précédents, c’est une B.O qui ne dénote pas.
:
Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
:
"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)