2 juin 2021 3 02 /06 /juin /2021 07:56
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA MACHINE NE FERME JAMAIS LES YEUX

 

 

C'est de qui ? Greenberg, Canlas, Patterson.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? A l’heure des réseaux sociaux où toute une génération pense que « influenceur » ou « youtubeur » sont des métiers – à part entière, si, si ! -d’avenir, quid du phénomène de surveillance de masse qui, loin d’être nouveau, irait même en s’amplifiant, vivier souvent fantasmé de ses développements à venir ?

 

La Machine ne ferme jamais les yeux, est une somme assez subjective de ce phénomène et de ses conséquences sociales et politiques.

 

 

Dire que cet album est en effet ouvertement partisan semble une évidence ; on n’écrit pas 140 pages de BD sur un sujet aussi délicat et d’actualité que la surveillance du peuple par ses dirigeants (et pas que) sans avoir un avis bien arrêté sur le sujet.

 

 

Mais à mon avis là où Greenberg dessert son propos c’est à la fois dans le ton alarmiste continuel de l’album mais aussi dans des maladresses de narration et d’exposé, que ce soit dans le personnage fictif à qui il donne le rôle de narrateur et qui fait limite conspirationniste excité, ou dans la « justification » historique qu’il cherche à trouver au phénomène, le faisant remonter aux calendes grecques –et c’est le cas de le dire puisqu’il débute son historique avec le cheval de Troie avant d’évoquer la Bible ou le mythe de Godiva.

 

 

 

Après le scénario contient des passages informatifs intéressants mais qui au final ne nous apprenne pas grand-chose que l’on ne sache déjà; la partie graphique, quant à elle,  à 4 mains, est réalisée dans un style semi réaliste simple mais efficace quoiqu'un passe partout, en noir et blanc, et son  rôle est clairement de soutenir le propos.

 

 

L’Express de la semaine dernière titrait d’ailleurs« Tous surveillés, et alors ? », et en effet, au-delà de la question volontairement provocatrice d’un journaliste en mal de sensationnel, aujourd’hui la vidéosurveillance est partout sans pour autant que l’on ne se sente pas libres de nos mouvements, où que cela nous choque.

 A titre d’exemple j’habite dans une petite commune très tranquille, où l’on a pourtant un ratio de caméra par habitants supérieur à celui de Marseille ou de Nice. Personne néanmoins ne s’en plaint ouvertement.

 

 

Dans le même esprit, la majeure partie des gens savent plus ou moins qu’une fois connectés sur internet tout ce qu’ils y font peut être tracé, retrouvé, épluché, mais au-delà des rares cas où cela peut servir la justice on reste dans l’esprit consumériste et capitaliste-libéral qui dirige notre société depuis des décennies et, au-delà des grands discours comme celui de Greenberg, les mentalités et les comportements ne sont –hélas- pas prêts d’évoluer vers une amélioration.

 

 

Mais bon, c’est sûr, ce n’est jamais inutile d’en remettre une couche.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LOVE STORIES

 

 

C'est de qui ? Stone Giants

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non, mais si en fait.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Le talent aux multiples facettes d’Amon Tobin n’en finit pas, plus de deux décennies après ses débuts dans la musique, à évoluer à chaque nouveau projet.

 

Loin des facéties d’un Prince, quand le pionnier de l’électro expérimental change d’identité c’est pour explorer, de son propre aveu, les univers parallèles mais intrinsèques de son paysage musical.

 

Sus l’alias Stone Giants, Tobin se penche sur la relation de la machine et de la voix, fonctionnant en duo sur des compositions toujours aussi envoutantes et inattendues où l’organique et le mécanique, l’électronique et le viscéral, se mélangent avec réussite, proposant un cheminement dans un passé commun, rendant hommage à quelques défricheurs célèbres tout en gardant une identité artistique inaliénable.

 

 

Si le thème de l’album –love stories donc - est loin de celui de La Machine ne ferme jamais les yeux, il fait lui aussi une bande son décalée à la fois oppressante et porteuse d’un espoir contradictoire et addictif.

 

  

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

 

 

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12 janvier 2018 5 12 /01 /janvier /2018 15:14

 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

 

 

C'est quoi : LES ENFANTS DE L’ARAIGNEE

 

 

C'est de qui ? M. Tamura

 

 

La Couv':

 

Dans la Toile  /  Les Enfants de l'Araignée  Vs.  Out from Out Where

 

Déjà lu chez nous? Non

 

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

 

Une planche:

 

Dans la Toile  /  Les Enfants de l'Araignée  Vs.  Out from Out Where

 

 

Ca donne Quoi ? Dans un Japon futuriste ravagé par une guerre nucléaire, au sein de Gothic Town, une ville construite sur des ruines et autres amas, un groupe de jeunes garçons promis à un sombre avenir dans un centre de redressement va s’enfuir et découvrir un programme d’épurement dramatique qu’ils vont tenter d’éradiquer.

 

Ce résumé aussi incomplet que succinct des Enfants de l’Araignée ne lève qu’une partie du voile glauque et malsain qu’est cet haletant récit fleuve de plus de 400 pages.

Paru il y a une quinzaine d’années sous forme d’épisodes dans un magazine underground japonais, ce récit post-apocalyptique parsemé d’un érotisme malsain, aborde en sous-texte quelques sujets plus profonds que l’on ne penserait, même si parfois très rapidement.

 

Dans la Toile  /  Les Enfants de l'Araignée  Vs.  Out from Out Where

 

 

L’intrigue va vite, on est happé par le rythme et la narration de Tamura dont le trait précis et sensuel, à mi chemin d’influences multiples, finit de rendre la lecture de ce pavé clairement addictive.

Certains passages sembleront peut être manquer de développement mais la nature même du manga et son atmosphère très particulière n’en souffrent à mon sens pas.

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

 

C'est Quoi ? OUT FROM OUT WHERE

 

 

C'est de Qui ?  A. Tobin

 

 

La couv' 

 

Dans la Toile  /  Les Enfants de l'Araignée  Vs.  Out from Out Where

 

Déjà entendu sur B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Après quatre albums faits de bricolage (c’est le cas de le dire et titre de son premier d’ailleurs), et une aura et une reconnaissance publique et critique grandissante le brésilien magicien des platines et autres bidouillages sonores produit son premier LP tout en studio.

 

Avec Out From Out Where s’annoncent déjà les prémices de l’excellent Foley Room, avec entres autres ambiance sanxiogènes et rythmiques syncopées, un vrai sens de la mélodie triturée mais descriptive, viscérale mais illustrative.

 

Ce n’est pas un hasard si deux des pistes de cet album seront employées pour des B.O de jeux vidéo, ouvrant à Tobin les portes de cet univers qui lui permettra de développer à loisir ses possibilités tout en faisant ses armes sur de la musique en tant que bande originale de …quelque chose.

 

Un univers délicieusement panaché qui passe d’un froid chirurgical à une langoureuse chaleur hypnotique, un vrai bain sonore que l’on recommande pour accompagner la lecture des Enfants de l’Araignée.

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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