Ca donne Quoi ? Revoilà notre inspectrice de choc pour deux enquêtes. Si la première, sur un crime dans un club de jazz, est un peu expéditive et plus matière à bons jeux de mots que vraiment prenante, la seconde, elle aussi pleine d’humour et de réparties qui font mouche, a plus de matière.
Louise y part à la recherche d’une paire de gants religieux qui vont se révéler être la clé d’une énigme vieille de plusieurs siècles, carte au trésor convoitée par la pègre.
Ce second volet confirme le bien que laissait présager le premier et fait de Louise Petitbouchon une série qui rend hommage autant aux classiques de la ligne claire qu’aux films noirs français d’après guerre (on a même droit à un cameo de Lino Ventura!)
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE KILLERS
C'est de qui ?J. Williams
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? A mon humble avis d'afficionado ces Tueurs là ne valent pas ceux de Siodmak, de vingt piges son aîné, pas plus que la partition de John « Star Wars » Williams, n'a la force d'évocation de celle de Rosza.
Néanmoins, ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit, le score de Williams, qui s'inscrit dans la tradition jazzy du film noir, popularisée par des B.O comme Man with the golden Arm (Bernstein) ou Anatomy of a Murder (Ellington) est une réussite du genre avec ses cuivres endiablés, des rythmiques aux percussions dignes d'une partition de Mancini et ses passages en underscoring pleins d'un suspense chaloupé typique du Noir.
Pour l'un de ses premiers efforts pour le grand écran, la superstar de la discipline rendait un hommage appuyé à ses glorieux ainés tout en laissant entr'apercevoir ce qui allait faire de lui un incontournable de la musique de film.
Une très bonne cuvée pour ce second volet de Louise Petitbouchon !
Ca donne Quoi ? Drôle d'idée quand on vient d'être diplômée avec mention de l'école de police de choisir Limoges comme affectation ! Mais il s'avère que Louise Petitbouchon, jeune enquêtrice à la répartie cinglante et au caractère bien trempée et qu'elle est originaire du coin.
La voilà donc confrontée à une poignée d’enquêtes plus tortueuses que son supérieur, bas du front s'il en est, semble le croire, mais dont elle se tire avec brio et malice et avec l'aide de sa copine qui tapine et de son pote journaliste débrouillard et rondouillard qui en pince pour elle.
Outre le style graphique, directement hérité de la ligne claire de Maurice Tilieux , le look de Louise fait beaucoup penser à celui de Queue de Cerise, faire valoir s'il en est de Gil Jourdan du Tilieux en question, et la période historique renforce les similitudes.
Néanmoins cette nouvelle série a sa propre identité et pas mal d'atouts pour plaire aussi bien aux fans de BD old school qu'à un nouveau lectorat amateur de polar fun et bien faits.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :DERNIER DOMICILE CONNU
C'est de qui ?F. De Roubaix
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Quelques fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Promis à un avenir glorieux dans la profession, François de Roubaix, fauché dans un accident de la route, n'aura pas le temps de connaître la consécration qu'une fructueuse décennie d'expérimentations et innovations diverses laissaient entrevoir.
Le thème principal de Dernier Domicile Connu parlera forcément aux plus mélomane d'entre vous puisqu’il a été samplé plus de 20 fois depuis, (entre autre dans le Suprême de Robbie Williams), essentiellement par des rappeurs se copiant les uns les autres, mais passons,
Cette utilisation de violons quasi mélos sur une rythmique jazzy secondés d'une batterie et d'une guitare saturée en fond est un exemple du sens musical novateur de De Roubaix.
Le reste de la B.O ne dépareille pas : des passages seulement aux percus qui ne sont pas sans faire penser au Gainsbourg du Pacha, des mélodies soignées ultra présentes, élément souvent moteur du film.
L'alternance d'ambiances, du suspense à la mélancolie voire à un certaine gaieté est très raccord avec ce premier album de Louise Petitbouchon qui lui aussi alterne sourire et tensions !
:
Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
:
"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)