21 septembre 2017
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07:17
LA BD:
C'est quoi : LE ROY DES RIBAUDS LIVRE 3
C'est de qui ? Toulhoat & Brugeas
La Couv':
Ca donne Quoi ? L’heure des règlements de comptes à sonné dans les bas fonds du Paris de Phillipe Auguste, alors que le Roy des Ribauds, prèt à tout pour reprendre sa place dans le cœur du souverain et à la tête des confréries, prépare sa vengeance contre le Rouennais et sa troupe sanguinaire, de son coté, Saïf, poussé par les femmes fortes de la cour du Grand Coësre, se voit déjà roi des souterrains.
Une fin de cycle en apothéose, où les scènes d’action dignes d’un film hollywoodien (mais un bon hein, pas le King Arthur de Ritchie par exemple –private joke, on y reviendra !) et les manigances à faire pâlir d’envie un G. R.R. Martin rivalisent sans cesse.
Coté narration graphique et dessin là aussi c’est assez bluffant de constater une vraie évolution au fil des albums du talent de Ronan Toulhoat. Un trait anguleux, nerveux et dynamique, des trouvailles de mises en page inventives et des couleurs et effets d’ombrage qui renforcent l’ambiance qui terminent de faire du Roy des Ribauds une réussite sans conteste.
(Allez, un petit bémol tout de même, j’ai trouvé le « chapitrage » un peu trop haché, avec des parties parfois trop courtes, mais c’est un détail)
Un mix aussi inventif que réussi entre les Roi Maudits et Assassin’s Creed ; le pari n’était pas forcément gagné au départ, il est admirablement rempli !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? SPARTACUS LEGENDS
C'est de Qui ? J. Lo Duca
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Depuis quelques temps, je croise de plus en plus de « conseils » ou d’annotations dans les notes et avant-propos des albums concernant un éventuel accompagnement musical à la lecture du dit-album.
De là à dire que les auteurs me coupent l’herbe sous le pied, ou me mâchent le travail c’est selon, il n’y a qu’un pas que je ne saurais franchir. Je préfère à penser que le concept de lecture en musique se développe quelque peu, sans pour autant m’attribuer en quoique ce soit ce fait (encore que, je me souviens d’une note fort sympathique à l’attention de votre serviteur par Patrice Buendia dans Les Enragés du Normandie Niemen qui conseillait des ambiances musicales à sa série…).
Alors par contre, pas de bol que ce soit Wardruna (sur, entre autre, le premier tome du Roy des Ribauds d’ailleurs !) ou la (très réussie) B.O du (très mauvais quoi qu’en dise Toulhoat ^^) King Arthur de Guy Ritchie, tout ceci a déjà été utilisé chez nous.
Une qui était passée sous mon radar par contre de B.O, c’est celle du jeu vidéo éphémère dérivé de la série TV Spartacus et sobrement intitulé Legends.
Joseph LoDuca, composeur hautement mésestimé malgré (ou à cause remarquez) son boulot plus qu’intéressant sur divers séries de genre (Xéna, Hercules,…) et quelques longs métrages pas dégeu (Le Pacte des Loups, Saint-Ange), quasiment tous entendus dans le coin d’ailleurs, s’est également fendu de la musique de ce jeu de baston qui surfe honteusement sur la réussite de la série TV.
Il reprend peu ou prou les même recettes que sur les 3 saisons et demi, avec un peu moins de moyen (et hélas parfois ça s’entend) : thèmes épiques, mélange d’orchestration classique et de sonorités et instrument métal (guitares saturées, batteries qui avoinent)…moins subtil que ses grands frères (et pour cause, ici tout est dédié aux combats de gladiateurs), le score de ce jeu vidéo fait néanmoins bon effet sur la conclusion du Roy des Ribauds, riche également en sang versé et violentes batailles.
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Une Chronique de Fab
25 juin 2017
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07:32
LA BD:
C'est quoi : RUSSIAN OLIVE TO RED KING
C'est de qui ? K et S. Immonen
La Couv':
Déjà croisé chez nous? Oui.
C’est édité chez qui ? Akiléos.
Une Planche :
Ca donne quoi ? Olive et Red vivent une relation compliquée, Olive doit s'absenter pour réaliser un reportage, Red est anxieux de ce départ.
Ses craintes vont se révéler hélas fondées quand le pilote du petit avion qu'Olive a pris fait un malaise fatal. L'appareil se crashe au milieu de nul part, dans une foret enneigée loin de toute civilisation.
Le couple Immonen s'offre un nouvel interlude dans leurs riches carrières respectives dans le comics de super-héros pour les "big two" et nous proposent cette étude de couple aussi étrange qu'intéressante, choisissant comme principaux protagonistes deux adultes aussi dysfonctionnels l'un que l'autre même si dans des genres différents.
Olive est celle qui porte la culotte mais, perdue en milieu hostile, seule, elle n'a de cesse de réciter des passages de Tchékov ou les paroles d'une vieille chanson folk.
Red, grand gaillard impressionnant, semble complètement désemparé de l'absence de sa moitié, persuadé qu'elle l'a quitté, incapable de reprendre sa vie ou sa carrière en main, se bornant à promener le chien de temps à autre.
La narration alternée des deux points de vue est bien pensée, insistant sur l'opposition des caractères du couple. Néanmoins on a du mal parfois à accrocher à un rythme très particulier, à s'identifier à ces héros (trop?) atypiques.
La conclusion du récit, en prose et ponctuée de fenêtres brisées d'un immeuble désaffecté, finira probablement de dérouter le lecteur qui n'aurait pas réussi à entrer dans le scénario.
Le dessin de Stuart Immonen est plus réussi, dans des couleurs pastels bien choisies, des répétitions de cases et autre alternance de plans détaillés et autres bien plus esquissés, il exprime le désarroi et le sentiment de solitude et d'abandon des personnages via de grandes cases aussi précises et réussies qu'il s'agisse des vastes espaces de foret ou de l'exiguïté d'un appartement new-yorkais.
Le duo d'auteur accouche d'un album peut être un peu trop conceptuel par moment mais indéniablement poétique et à l'alliance fond et forme indéniable.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? JUSTE LA FIN DU MONDE
C'est de Qui ? G. Yared
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Pas mal oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Seconde collaboration entre Xavier Dolan et Gabriel Yared qui permet à ce dernier de renouer avec une certaine veine douce amère où romantisme et nostalgie se disputent sans cesse la place de choix.
On retrouve avec plaisir dans Juste la fin du monde aussi bien le Yared des débuts, celui des films de Beinex par exemple, que celui de ceux avec Minghella, une parfaite somme de trois décennies de pratique et d’écriture.
Dolan a du un peu changer son fusil d’épaule face à un compositeur qui n’avait pas envie de creuser la piste du minimalisme proposée par le réal’, parti de la base d’un morceau classique (du Bach si vous voulez tout savoir), Yared va néanmoins essayer de contenter au mieux Dolan avec qui il va beaucoup échanger pour que la musique soit partie intégrante du film.
Une B.O toute en retenue, très travaillée, qui se marie plutôt pas mal avec ce récit intimiste (mais si !) hors normes.
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Une Chronique de Fab
7 juin 2017
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10:53
LA BD:
C'est quoi : L’EXTRABOURIFFANTE AVENTURE DES SUPER DELTAS.
C'est de qui : E. Cour
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Oui
C’est édité chez qui ? Akiléos
Une planche:
Ca donne Quoi ? Alors qu’une créature maléfique venue de la planète Aristeria vient de mettre une déculottée mémorable aux (ex) Super Deltas, JH’NS, entité gardienne des mondes (un demi-visage géant dans une sorte de diamant) se voit contraint de former une nouvelle équipe de héros.
Manque de bol, le téléporteur bug pas mal et, en lieu et place des « élus », ce sont cinq autres personnages qui sont sélectionnés…sans possibilité de faire marche arrière.
Et coté team de vengeurs, entre deux gamins mal dégrossis, une jeune fille, une grand mère acariâtre et…un piaf, Axios est plutôt mal barré coté sauvetage.
Pourtant cette équipe de bras cassés va se révéler moins manche que prévu !
On retrouve une fois de plus Edouard Cour là où on ne l’attendait pas. Après une relecture novatrice d’un mythe grec et la bio d’un maître des arts martiaux, le voici, une fois encore scénariste et dessinateur, aux commandes d’un hommage débridé aux jeux vidéos old-school et autres animes japonais (les connaisseurs apprécieront les caméos de Sangoku, Naruto,…)
Comme dans ces derniers, après une séance d’intro délirante et la présentation des protagonistes, l’essentiel de ce tome 1 réside dans un affrontement haut en couleurs (et en baston of course) entre les héros et leur ennemis.
Une œuvre intergénérationnelle décalée de plus pour Edouard Cour qui prouve une fois encore qu’il est probablement l’un des auteurs les plus inventifs et intéressants de sa génération
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LEGEND OF SANCTUARY
C'est de Qui ? Yoshihiro Ike
La couv'
Déjà entendu chez nous?
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Il y a quelques mois de ça, zappant nonchalamment sur les innombrables chaines de TV du câble (chose que je n’avais pas faite depuis bien 10 ans et qui m’a vacciné de recommencer), je tombe sur le générique d’un long métrage sur les Chevaliers du Zodiaque.
Ayant beaucoup aimé les premières saisons de la série animé, que je regardais avec ma jeune sœur il y a de ça plus de 20 ans, je m’apprêtais donc à retrouver avec plaisir ces héros d’une autre époque.
De plaisir il n’y eut point à la découverte de cette version numérique ridicule, digne de cinématiques de jeux vidéo du siècle dernier, qui m’ont promptement fait éteindre la télévision sans pousser plus loin l’hérésie.
Néanmoins, c’est avec un certain intérêt que je me suis penché sur la musique du film, que l’on doit à Yoshihiro Ike qui, avant de bosser intensément dans ce domaine (on lui doit les scores des adaptations de Blood ou encore d’une reboot de Cobra), était un musicien de jazz à la renommée internationale.
Il est agréable de voir que le compositeur nippon a su marier ses influences en dehors du monde de l’Anime et les codes de ce dernier.
Oscillant entre de la B.O de films d’action classique mais efficace et le travail d’un Harry Gregson Williams sur Metal Gear Solid, avec cuivres martiaux et cordes lyriques, la partition de ce Saint Seya insiste bien sur le décalage héroico-comique du premier tome des aventures des Super Delta.
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Une chronique de Fab
1 octobre 2016
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07:13
Un week-end "victorien" sur B.O BD avec deux séries qui sont de belles variations sur le thème du détective le plus célèbre de l'époque (en littérature).
LA BD:
C'est quoi ? CLUES
C'est de qui : Mara
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Oui
Une planche:

Ca donne Quoi ? Une jeune femme fait équipe avec un inspecteur dur à cuire, peu enchanté de cette association, afin de venger la mort de sa mère, meurtre lié à un terrible gang faisant régner la peur sur le Londres Victorien.
Suspense, aventure et humour sont au rendez-vous de cette série au style graphique anguleux et coloré des plus disneyens (influence flagrante confirmée par les cahiers de croquis qui accompagnent et chacun des 4 tomes).
L'étau et les relations entre nos protagonistes se resserrent dés le second volet riche en course poursuite, attentats et autres révélations.
Le troisième tome revient quant à lui sur la jeunesse de l'inspecteur Hawkins , jeune policier féru de sciences criminelles, en faisant un alter-ego d'un autre célèbre détective londonien, et sur sa rencontre avec Mylena, la mère de notre héroïne, chef avérée du gang des Red Arrows.

Changement de technique graphique pour le tome de conclusion, qui tranche nettement avec le reste mais sans que cela ne soit dérangeant non plus (et le résultat m'a bien plus plu d'ailleurs). Un dernier volet, placé sous le signe des révélations et des règlements de comptes, mené tambour battant (un peu vite même parfois mais rien n'est laissé en plan).

Mara s'est révélé être une artiste complète avec sa série victorienne et a plutôt confirmé sur le dernier Sept en date, et l'on attend ses prochaines productions avec impatience!
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE TESTAMENT OF SHERLOCK HOLMES
C'est de Qui ? Oleksandr Dudko
La couv'

Déjà entendu sur B.O BD ? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Dieu sait que le héros de Sir Arthur Conan Doyle a été arrangé à toutes les sauces depuis sa création, tout média confondus. Un nouvel exemple avec ce jeu vidéo d’aventures alternant enquêtes et d’énigmes où le détective penche dangereusement vers le coté obscur.
Oleksander Dudko s’est déjà frotté à Sherlock Holmes une paire de fois avant de composer cette B.O mais semble préférer les ambiances sombres à la limite du film d’épouvante (il a également une poignée de Dracula vidé-ludiques à son actif) aux influences victoriennes.
Qu’à cela ne tienne, avec forces cordes virevoltantes, piano menaçants et autres chœurs éthérés (le tout probablement interprété par des claviers mais passons) le compositeur écrit quelques pistes intéressantes et variées. Même si l’ensemble fait tout de même très « déjà vu », c’est une galette tout à fait en concordance avec la série de Mara.
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Une chronique de Fab
10 juillet 2016
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17:32
LA BD:
C'est quoi : O SENSEI
C'est de qui : E. Cour
La Couv':
Déjà croisé sur B.O BD ? Oui
C’est édité chez qui ? Akileos
Une planche:

Ca donne Quoi ? Après un Heraklès aussi original que réussi, Edouard Cour s’attaque avec O Senseï à une bio de Ueshiba Morihei, fondateur de l’Aikido. S’il ne cherche pas à être exhaustif dans son propos, l’auteur évoque néanmoins avec brio et respect une figure de la philosophie orientale et des arts martiaux qui, expériences aidant, élèvera sa pratique à des niveaux vertigineux.
La narration enchaine les flash-backs, n’hésite pas à s’arrêter sur des précisions et explications plus « techniques » et fait la juste part entre action et réflexion.
Si l’auteur a pu déplorer d’avoir livré quelques informations erronées, seuls les puristes connaisseurs s’en offusqueront, les autres apprécieront à sa juste valeur une unité entre le fond et la forme impressionnante de maîtrise, Edouard Cour, tel un Bill Sienckiewicz, faisant un usage de différentes techniques graphiques assez remarquable, le tout au service d’un hommage que l’on sent sincère.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? GANRYU ISLAND
C'est de Qui ? Zorn & Michihiro
La couv'

Déjà entendu chez nous ? Zorn oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? On l’a vu à maintes reprises John Zorn est un musicien aussi éclectique que doué. Certes ses compositions atteignent parfois des degrés d’abstraction qui ne sont pas faites pour toutes les oreilles mais sa discographie contient de véritables perles conceptuelles.
Ganryu Island est un peu la rencontre surréaliste de la musique traditionnelle japonaise et du jazz le plus free. Tandis que Satoh Michihiro, maître du shamisen (instrument folklorique à cordes) délivre une base rythmique et mélodique quasi hypnotique, Zorn improvise au saxo, imitant des cris d’oiseaux, des cliquettements de métal, des envolées stridentes et autres bizarreries sonores.
Parfois amusant, souvent déroutant, l’album est d’une originalité manifeste et apporte un second degré sonore décalé à O Senseï.
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Une chronique de Fab