14 juin 2018
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06:44
LA BD:
C'est quoi ? CONTES SAUMÂTRES
C'est de qui ? Yann et divers artistes
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui quasiment tous.
C’est édité chez qui ? Dupuis
Une planche:
Ca donne Quoi ? On sait Yann friand de pastiches, d’humour potache et autres caricatures. On le retrouve donc tout à fait dans son élément dans cette « compilation » d’histoires courtes parues à l’époque en deux tomes consacrés à Andersen et Perrault et réunis aujourd’hui sous le titre Contes Saumâtres.
Et de contes il est bel et bien question puisque, à l’aide d’une poignée de collègues dessinateurs (et non des moindres) il brocarde allègrement une poignée de classiques mais pas que, puisque on a même droit à la bio de leurs créateurs.
Si les récits ont un intérêt variable, certains sont bien funs (la vie d’Andersen revue et corrigée par exemple) et le mash-up entre Reservoir Dogs et Barbe Bleue avec ses femmes (…à barbe !) est un régal !
Au final, c’est un vrai plaisir de retrouver des pointures comme Wendling, Rossi, Hermann ou encore Boucq se prêter à l’exercice.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :SCROOGED
C'est de qui ? D. Elfman
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Fort souvent oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si l’on s’est beaucoup intéressé aux grands succès de sa carrière on a finalement assez peu couvert les débuts de Danny Elfman.
Et c’est d’autant plus dommage que la décennie qui l’a vue s’imposer peu à peu au cinéma est également l’une de celle qui recèle les choses les plus intéressantes.
En effet, fort de déjà deux collaborations avec celui qui allait devenir son réal fétiche – Tim Burton- Elfman en est encore à rechercher ce qui va définir son style.
Dans cette comédie américaine où Richard Donner adapte le Conte de Noel de Dickens (tiens encore un conte), Elfman reprend les formules qui ont tant plus sur Pee Wee et, surtout, Beetlejuice : chœurs enfantins qui semblent tout droit sortis d’une chorale d’halloween de noël, cuivres et cordes virevoltants dignes d’une bande son classe de film d’animation et parodie des B.O d’épouvante old school.
En substance ce sont déjà les thèmes de Batman (l’année suivante) ou encore Edward aux mains d’argent qui prennent forme ici et entendre le compositeur faire preuve d’une fraicheur encore intacte est un vrai plaisir, surtout pour lire des contes détournés.
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Une Chronique de Fab
11 juin 2018
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06:59
LA BD:
C'est quoi : ULYSSE
C'est de qui ? Lob - Pichard
La Couv':
Déjà lu sur B.O BD? Oui
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche
Ça donne Quoi ? Ayant connu d'autres albums de Pichard en couleurs (vives), j'ai été ravie de pouvoir profiter au mieux de ses dessins par l'utilisation du N&B.
Quand on connait un peu les œuvres des 2 compères Lob et Pichard, on ne s'étonne pas des tenues (dé)couvrant les personnages féminins variés de l'histoire, ni de leurs plastiques avantageuses!
Lob a un peu détourné le récit original de l'Odyssée puisqu'il fait d'Homère un des personnages participant au retour de Troie, devenant aveugle à cause du cyclope et seul survivant avec Ulysse.
La plupart des étapes du voyage mythologique sont présentes, mais les dieux sont des extra-terrestres immortels qui suivent Ulysse dans leur Olympe volant. Pourquoi toutes ces épreuves pour le pauvre Ulysse? Tout simplement parce que les dieux s'ennuient et que seule Athéna va le défendre tout au long du périple.
Le sex-appeal et les tenues très légères des nymphes et déesses ont pu choquer à la sortie des 2 albums originaux, mais sont bien anodins de nos jours tout comme le contexte érotique et les scènes de sexe.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? BARBARELLA
C'est de Qui ? Bob Crewe & Charles Fox
La couv'
Déjà entendu chez nous? non
On peut écouter?
Ça donne Quoi ? La musique composée pour ce film délicieusement kitch (même à l'époque) correspond bien aux accompagnements des films de SF des années 1960/1970.
Difficile de trouver dans cette BO des extraits sans chansons, mais cela s'explique sûrement par le fait que Bob Crewe est plus créateur de chansons que de musique instrumentale. C'est donc Charles Fox qui a dû composer ces perles de la reine noire.
Débauche de percussions, cuivres, synthétiseurs sur des rythmes syncopés dominent dans ce morceau… pas le temps de rêver, c'est l'action qui prime.
Donc une musique idéale pour accompagner un album aux multiples rebondissements… et aux personnages mythologiques dont les tenues sont très "barbarelliennes" (certaines devant leurs apparences à la patte de Paco Rabanne).
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Une Chronique de Gen
3 juin 2018
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15:43
LA BD:
C'est quoi ? ACHILLES. LA BELLE HELENE
C'est de qui ? C. Ferri
La Couv':
Déjà lu chez nous? Non
C’est édité chez qui ? Tabou
Une planche:
Ca donne Quoi ? Alors je sais, vous allez me dire que l’histoire de la Guerre de Troie on la connaît pas cœur, notamment depuis la version ciné grand spectacle avec Bradounet d’il y a quelques années, et que, en BD, c’est même une thématique qui revient cycliquement.
J’avoue, vous n’avez pas tort, mais cela étant, avec son fort potentiel de situations érotiques, citez-moi une seule version qui se soit positionnée sur ce créneau (hormis, c’est vrai, le récent Cœur des Amazones).
On ne boudera donc pas notre plaisir à (re)découvrir cette version de l’Iliade, pour laquelle l’auteur italien est allé s’inspirer non pas d’une mais de trois sources littéraires, proposant ici une sorte de préambule où l’on voit l’implication divine dans le conflit, la nature de la supposée passion d’Hélène pour Pâris, de l’attrait d’Achilles pour Patrocle et la chose en général.
Si l’on pourra regretter que Ferri donne à son héros un look de bodybuilder (dans l’esprit de celui de Brad Pitt dan le film mentionné ci dessus d’ailleurs), le reste de la partie graphique est réussie, dans un style ultra réaliste, qui n’est parfois pas sans faire penser à celui de Nicolas Guénet (dessinateur –chez Tabou également- du sensuel diptyque Inguinis) pour la sensualité exacerbée des corps et un soucis du détail coté décors.
Les scènes hot sont nombreuses et explicites mais surtout justifiées la plupart du temps et, détail amusant, il existe une version « grand public » de l’album dont sont absentes toutes les scènes en question (mais également quelques retouches « costumes » !)
LA MUSIQUE:
C'est quoi :ULYSSE
C'est de qui ? Alessandro Cicognini
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Prévu pour Pabst au départ qui passera finalement la main, cette version de l’Odyssée d’Homère voit son personnage principal passé de rusé et sage à avntureux et déconnant. Kirk Douglas, qui était déjà en train de creuser un sillon remarquable à Hollywwod, donne la réplique à Anthonny Quinn et Sylvana Manganao (dans un double rôle) et le film se révèlera un succès avéré incitant l’adaptation d’un autre mythe antique, Hercules trois ans plus tard (alors que Kirk Douglas s’illustre dans Les Vikings), qui lancera la folie du péplum.
Pour la musique, on retrouve le vétéran Alessandro Cicognini, fort de ses deux décennies de B.O dans des genres aussi divers que variés avec de belles choses à son palmarès - du Voleur de Bicyclette de De Sica à la série des Don Camillo- et dont l’une des particularités est d’écrire pour des ensembles assez réduits et de choisir des instrumentations plutôt inhabituelles avec des résultats parfois surprenants et originaux.
Le compositeur italien, malgré sa formation classique, se démarquait de la mode de l’époque pour les films historiques, héritées de l’Age d’Or qui voulait que la musique soit imposante voire magistrale et de ce fait impliquait souvent un orchestre au grand complet.
Décalage garanti avec la version X de la légende d’Achilles mais plutôt sympa du coup.
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Une Chronique de Fab
22 mai 2018
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07:09
LA BD:
C'est quoi ? LA TRAGEDIE BRUNE
C'est de qui ? Cadène & Gaultier
La Couv':
Ca donne Quoi ? Alors que le national socialisme, le parti d’Hitler, se nourrit assidument du sentiment de défaite et de la situation économique catastrophique de l’Allemagne du début des années 30, Xavier de Hautecloque, reporter de terrain et de conviction y réalise plusieurs enquêtes et reportage, tentant assez vainement d’alerter une France pacifiste sur les risques imminents.
Las, nul n’est prophète en son pays, son acharnement et sa quête vont surtout hélas lui attirer les foudres de la gestapo qui, en 1935, va l’éliminer en l’empoisonnant.
Des témoignages du journaliste Thomas Cadène a tiré un scénario de BD qui se lit comme un récit d’espionnage où hélas les faits ne sont que trop vrais.
Les passages sur les camps de concentration notamment font froid dans le dos quand on sait ce qu’ils deviendront quelques années après.
Christophe Gaultier a opté pour un trait plus précis, plus proche d'une certaine Ligne Claire, sans pour autant se départir de ce qui fait l’originalité de son style, dans des tons d’ocre et de brun pour mettre en image cet album aussi poignant qu’haletant.
A une époque où les extrémismes de tout bord sont terriblement d’actualité, La Tragédie Brune est un ouvrage d’utilité publique qui aurait tout à fait sa place dans les programmes d’Histoire tant les faits d’hier sont pleins d’enseignement.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :CORNERED
C'est de qui ? Roy Webb
La Couv':
Déjà entendu sur le site? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Réalisé juste après la guerre et exacerbant le sentiment patriotique et antifasciste ce film de vengeance américain lorgne bien plus sur le Film Noir que sur le film de guerre à proprement parler.
C’est en partie grâce au travail de Roy Webb, habitué au genre et, surtout, à s’adapter à n’importe quel scénario ou presque.
Rappelons que le bonhomme a assuré avec brio le score de Murder My Sweet l’année précédente, déjà réalisé par Dmytryk, dont il reprend ici quelques ficelles attendues : cuivres menaçants, thèmes simples sans être simplistes et sentiment de fatalité écrasante…
La B.O de Cornered, plus accessible que le film lui-même un rien plombé par ses multiples retournements, est un contrepoint parfait au suspense dramatique sous-jacent de La Tragédie Brune.
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Une Chronique de Fab
18 mai 2018
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17:17
LA BD:
C'est quoi ? GAGNER LA GUERRE. 1
C'est de qui ? Genêt
La Couv':
Déjà croisé dans le coin? Non
C’est édité chez qui ? Le Lombard
Une planche:
Ca donne Quoi ? Assassin réputé, membre de la guilde, Bienvenuto et embauché pour se débarrasser d’une cible anonyme dans un contexte tout ce qu’il y a de plus facile.
Mais la cible va s’avérer préparée et notre héros en est pour ses frais, poursuivi par des hommes d’armes et un sorcier.
Se croyant doublé il va vite réaliser qu’en fait il fait partie d’un complot à plus vaste échelle qui va le remettre en présence d’importants personnages croisés des années plus tôt lors du siège désastreux d’une cité.
Si je lis de moins en moins de fantasy c’est essentiellement parce que, pour en avoir lu pas mal dans ma prime jeunesse, j’en ai depuis un bail fait le tour et il est rare que je tombe sur une œuvre qui me fasse vraiment changer d’avis.
Si le roman Gagner la Guerre de Jaworski est un best seller et considéré par beaucoup comme une œuvre marquante, ce n’est néanmoins pas son adaptation par Fréderic Genêt, tant réussie soit-elle, qui me fera changer d’avis.
Néanmoins reconnaissons le l’univers est riche, le mélange d’un background travaillé et d’une intrigue où action et manigances ont le beau rôle fonctionnent fort bien, et le trait précis et détaillé de l’artiste, très à l’aise dans la mise en scène et la narration, en font un fleuron du genre qui devrait emballer les amateurs.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :EATERS OF THE DEAD
C'est de qui ? G. Rewell
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après avoir un temps espéré Poledouris vu les connivences entre le film et le Conan de Milius, Mc Tiernan, après le refus de son ancien collaborateur, se rabat sur Graham Revell dont il a bien aimé le travail sur The Crow.
Le compositeur écrit une partition aux thématiques épiques et assez dark, aussi iconoclaste qu’impressionnante, utilisant, comme à son habitude un mélange inattendu de sonorités et d’instruments, on a droit par exemple à toute une variation de flutes : de Pan, ney, shakuhachi … ainsi qu’une cornemuse et tout un tas de percussions, le tout renforcé par un orchestre au complet et, un peu d’électronique pour mixer le tout.
Coté mélange de cultures et d'influences musicales on est servi surtout que tout cela ne sonne jamais indigeste mais fait au contraire preuve d’une belle unité pour une B.O d’aventures fantasy de qualité pas loin parfois du Conan sus-cité.
Si Crichton qui reprendra hélas les rênes de la production (et modifiera même le titre en Le 13° Guerrier) jettera le score de Rewell aux oubliettes pour embaucher Goldsmith (moins inspiré en plus pour le coup), tout cela n’est pas perdu puisque avec Gagner La Guerre ça sonne très bien !
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Une Chronique de Fab