LA BD:
C'est quoi ? LA PRINCESSE DE CLEVES
C'est de qui ? Catel & Bouilhac
La Couv':
Ca donne Quoi ? Adapter La Princesse de Clèves en 2019 est une entreprise osée tant le décalage entre le propos de l’œuvre et les moeurs actuelles semble infini.
Notez que je n’ai aucun problème avec les classiques, dans un genre plus ou moins approchant (étude sociétale, drame romantique, œuvre féministe) j’aime beaucoup Madame Bovary et Les Liaisons Dangereuses est un de mes dix romans préférés.
Mais chez Laclos ça trompe, ça manigance, ça couche, ça abandonne avec fracas, ça meurt de façon relativement dramatique voire violente.
Dans La Princesse de Clèves, tout est plus doux, plus alangui, l’on observe et l’on parle plus que l’on n’agit. Travaillant avec des adolescents et jeunes adultes depuis plus de 16 ans j’ai même le souvenir d’une remarque de l’un d’entre eux qui avait étudié des extraits du roman en cours de français que je vous ressors verbatim : « Putain, c’est l’hallu, y se passe rien ! »
Bon, bref, donc, vous l’aurez compris je n’ai pas été transporté par l’intrigue de La Princesse de Clèves mais j’ai cependant apprécié cette version en bandes dessinée à quatre mains à plus d’un titre (les deux artistes ont co-écrit le scénario, Catel dessine l’introduction et la conclusion où l’on retrouve Madame de Sévigné, tandis que Claire Bouilhac illustre le roman lui même).
L’effort apporté à la narration et au découpage arrive à faire passer des textes assez fournis sans aucune pesanteur, et à rendre l’histoire prenante. La partie graphique quant à elle, au style semi-réaliste intemporel, emprunte autant au franco-belge classique qu’à l’illustration jeunesse, avec des couleurs douces et des visages expressifs.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE TUDORS SEASON 4
C'est de qui ? Trevor Morris
La Couv':
Déjà croisé dans le coin? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? A l’écoute des musiques des Tudors, on a du mal à imaginer que c’est le même compositeur qui a collaboré extensivement avec Hans Zimmer et écrit des B.O de séries comme Vikings ou de jeux comme Castlevania.
On regretterait presque que Trevor Morris ne soit pas plus sollicité pour des scores historiques purs tant son travail sur la série est remarquable.
De son propre aveu, le canadien a tenté de marier les sonorités et spécificités de l’époque avec une certaine modernité dans l’écriture et l’exécution. Ainsi, la cohabitation d’instruments traditionnels dans des modes parfois inhabituels et de boites à rythme ne choquent pas un instant.
Morris ne cherche pas à être un puriste et assume ses choix, souvent payants, exprimant avec une certaine puissance évocative le drame historique et la passion qui habitent cette reconstitution. Une B.O contemporaine de la Princesse de Clèves (nous noterons pour l’anecdote, même si ce n’a a pas de relation historique avec le personnage-fictif- du roman, que la quatrième épouse d’Henry VIII dans cette saison des Tudors est Anne de Clèves) et souvent très à propos sur cette version BD inspirée.
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Une Chronique de Fab