22 septembre 2019 7 22 /09 /septembre /2019 14:58

 

Suite et fin de notre cycle sur le adaptations shakespeariennes en bd du week end.

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MACBETH ROI D'ECOSSE

 

 

C'est de qui ? Sorel & Day

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, les 2.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Shakespeare a eu maintes fois les honneurs de l'adaptation en BD et Macbeth est la pièce qui revient le plus souvent ; du coup, comme on a pu le voir déjà chez nous (et même pas plus tard qu'hier), ce qui fonctionne le mieux sont les versions personnelles, originales, décalées et j'en passe.

 

Je vous avoue donc que, attiré au départ par le trait de Sorel, j'ai tout de même ouvert ce premier tome avec quelques craintes, connaissant plutôt bien le texte d'origine. Le vent froid de la lande a néanmoins vite balayé ces peurs, la pièce écossaise revue par Thomas Day est -oui je sais elle est facile- pleine d'un bruit et d'une fureur digne d'une œuvre de fantasy !

 

Si on entend parfois que traduire c'est trahir, adapter, je pense c'est s'approprier. Ce que le scénariste fait ici fort bien, modifiant certains passages, redonnant à la terrible Lady Macbeth (dont une « origine » est ici proposée d'ailleurs) la place de choix qui lui revient et faisant de l'anti héros Macbeth guère plus qu’un pion dans les griffes de sa machiavélique épouse.

 

 

 

Le talent de Guillaume Sorel fait le reste, visiblement inspiré par la vision de son scénariste, le dessinateur n'a rien perdu de ce qui a fait sa réussite, j'irai même jusqu'à dire qu'il se surpasse par moments dans ce premier tome épique où les couleurs et les teintes choisies en fonction des passages et des scènes font toujours mouche que ce soit dans le bucolique, le tragique ou le sanglant.

 

Macbeth renaît donc encore une fois sous ces quatre mains expertes dans une version épique et ténébreuse qui devrait parler à la génération actuelle nourrie à Game Of Thrones et Vikings.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :SYMPHONIE N°2

 

 

C'est de qui ? S. Prokoviev

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Dans une veine barbare qui annonce les grands scores que Prokoviev écrira la décennie suivante pour Eisenstein, cette seconde symphonie (genre que le compositeur abordera peu et de façon assez disparate dans sa carrière) est inspirée de Pacific 231 de Honnegger, où les instruments personnifient les rouages et parties d'une machine (une locomotive dans le cas du Suisse).

 

Volontairement grandiloquente, limite agressive par moments voire peu représentative de ce que Prokoviev écrivait à l'époque, cette symphonie s'inscrivait dans la mouvance d'un certain renouveau de l'écriture classique en vogue au début du XX° siècle. Les cuivres y sont imposants et les cordes flirtent parfois avec la dissonance pour un effet assez efficace.

 

Certains passages ont sans nul doute inspirés les compositeurs de cinéma du siècle dernier, John Williams en tête, et le caractère expressif et illustratif de la partition apporte une dimension épique au Macbeth de Day et Sorel.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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21 septembre 2019 6 21 /09 /septembre /2019 13:14

 

Il y a une paire d'années, alors que B.O BD croulait sous les participations externes, nous avions proposé un cycle dédié aux adaptations de Shakespeare en BD, aussi multiples que diverses.

 

A l'occasion de cette rentrée BD, le Barde fait toujours recette chez les auteurs, la preuve ce week-end avec deux nouvelles adaptations aussi réussies qu'originales.

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  PRINCE OF CATS

 

 

C'est de qui ? R. Wimberly

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lu chez nous? Non

 

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? New York, le milieu des années 80 ; une révolution culturelle est en plein essor, celle du hip-hop qui se traduit par les grafs, la musique, le style vestimentaire...

Au sein des quartiers défavorisés de la Grosse Pomme deux clans s'affrontent, les Montague et les Capulet, pour des questions -entre autre- de territoire.

 

Quelques personnages vont s'élever dans cette rivalité tragique : Tybalt, le bretteur redouté, revenu de son école de riches et prêt à en découdre au nom des Capulet. Mercutio, trublion redoutable n'appartenant à aucune famille mais de mèche avec les Montague, Juliette, fille du chef des Capulet à l'esprit indépendant et Roméo, qui vient de prendre la première place du classement des escrimeurs en tuant Petruchio.

 

La passion interdite qui va naître entre Juliette et Roméo va précipiter les deux clans dans une suite de duels sanguinaires et fatals.

 

 

Comme Baz Luhrman l'avait compris il y a presque 25 ans en modernisant la pièce de Shakespeare, les protagonistes les plus intéressants de ce drame ne sont sûrement pas les amants de Vérone mais bel et bien ceux qui évoluent autour.

 

La version de Ronald Wimberly met sur le devant de la scène le « Roi des Chats », Tybalt le beau gosse, grande gueule à la lame aiguisée.

L'auteur, marqué par Kurosawa dans sa jeunesse et bercé par la culture hip-hop, livre une adaptation furieusement originale, colorée et dynamique.

 

Soyons honnêtes connaître le texte d'origine est un plus à l'appréciation (voire à la compréhension) de Prince Of Cats dont la narration -avec ses dialogues à mi chemin entre la poésie et les lyrics de rap- est parfois freestyle, mais qui quoi qu'il en soit reste un album hors norme à la croisée des arts !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : PLUNKETT & MACLEANE

 

 

C'est de qui ? C. Armstrong

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Fort de son expérience sur la scène rock-pop mais surtout électro internationale, Craig Armstrong se lance dans la bande originale de film à la fin des années 90 pour rien moins que... le Romeo + Juliet de Baz Luhrmann.

 

Mélange de symphonique héroïque, d'adaptations des morceaux pop sauce atmosphérique, sa B.O est une petite révolution du genre, à l'image du film. Si au fil du temps il va composer des choses bien plus mainstream, sa carrière est néanmoins parcourue de scores originaux comme celui de cette comédie historique noire plutôt foutraque où, là encore, il se lance dans des mariages étonnant de passages orchestraux chargés juste ce qu'il faut et d'électro léchée.

 

Si la partition de Armstrong ne sauve pas le long métrage un rien bancal, elle est fort intéressante sur ce Roméo et Juliette Hip Hop.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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20 septembre 2019 5 20 /09 /septembre /2019 11:56

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  PRINCESSE SARA 12. COUPABLE.

 

 

C'est de qui ? Alwett & Moretti

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Soleil

 

 

Déjà croisées sur le site? Oui sur les précédents.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Pour la sortie de ce douzième épisode de la saga de Princesse Sara, revue et corrigée façon steampunk par Audrey Alwett et le trait hybride soigné de Nina Moretti, laissons donc la parole pour cette chronique à la grande fan de la série chez B.O BD, ma fille !

 

« Dans ce tome Sara est à New York avec James son chéri qui a perdu un bras, ils se cachent dans les quartiers pauvres. Larcan est à leur recherche et c’est dur pour eux, mais ils décident d’arrêter de se cacher pour affronter leurs ennemis »

« Ce que j’aime toujours autant dans Princesse Sara c’est qu’on a tout le temps des surprises, qu’à un moment on a peur pour les personnages et que le moment d’après les choses peuvent s’arranger, on revoit plein de personnages des précédents albums dans celui ci. J’ai manqué Audrey Alwett au début du mois au festival de Fuveau j’aurais bien aimé lui poser plein de questions et lui dire à quel point j’aime la série ! Une prochaine fois j’espère ! »

« Encore un super tome ce Coupable, et en plus, j’ai même eu une planche de stickers offerte dedans ! »

 

De quoi la consoler de cette occasion manquée !

 

 

 

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LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? LA PENSION MOREAU TOME 3. LA CHASSE A L'ENFANT.

 

 

C'est de qui ? Broyart et Lizano

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? La Gouttière

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui sur les précédents également.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Nos quatre amis ont réussi à s'enfuir de la terrible pension où les professeurs anthropomorphes font disparaître les enfants. Les voilà réfugiés dans la forêt avoisinante mais c'était sans compter sur la vindicte de leurs bourreaux qui partent en chasse.

 

La conclusion de la trilogie de Broyart et Lizano, vaguement inspirée d'une histoire vraie, est aussi tendue que sanglante ; si la fin est peut être un peu abrupte, le scénario fait la part belle au suspense et à l'action et le dessin atypique et fort sombre participe en plein à l'ambiance quasi gothique du titre.

 

Fait amusant, ma grande de 10 ans est terrifiée par la Pension Moreau alors que mon cadet de 5 ans s'est régalé (à se faire peur).

 

 

 

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Des Chroniques de Fab et sa fille.

 

 

 

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19 septembre 2019 4 19 /09 /septembre /2019 07:27

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CONAN LE CIMMERIEN. LES CLOUS ROUGES.

 

 

C'est de qui ? Hautière, Vatine & Cassegrain.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, tous.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Les Clous Rouges est la dernière histoire du cimmérien qu’écrira Howard ; c’est également – du propre aveu de l’auteur comme le rappelle Patrice Louinet dans sa postface- la plus chargée en érotisme et en scènes gore. C'est également la septième adaptation de la collection de chez Glénat qui, décidément, tient ses promesses.

 

On y retrouve notre barbare à la poursuite de Valéria, recherchée par la Fraternité, mais pas pour ramener la guerrière, au contraire, pour faire route (et plus si affinités !) avec elle.

Leur retrouvailles sont rapidement écourtées par l’arrivée d’une créature gigantesque, sorte de lézard dont Conan aura bien du mal à venir à bout.

 

Notre duo attérrit ensuite dans une immense ville complètement fermée du monde extérieur où ils vont bientôt découvrir les derniers survivants d’une civilisation dont les trois factions se livrent une guerre fratricide depuis des décennies.

 

 

Huis clos oppressant et sauvage, critique, une fois encore, de la nature humaine, Les Clous Rouges est ici plutôt bien adapté par un Régis Hautière assez loin de ses domaines habituels et, surtout, superbement mis en image par Didier Cassegrain, sur un storyboard de Vatine excusez du peu !- dont le trait si personnel, qui sait faire de la moindre institutrice une bombe sexuelle, donne une nouvelle identité graphique a ce classique de la fantasy.

 

Les indécrottables fans du Conan version comics d’antan (et ce malgré toute l’admiration que j’ai pour Barry Windsor Smith), auront peut être du mal à apprécier à sa juste valeur cette nouvelle version (comme ils en auront eu avec une autre réussite aux graphismes atypiques de cette collection : La Reine de la côte noire d’ Alary), mais c’est tant pis pour eux.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :ON THE SHOULDERS OF GIANTS

 

 

C'est de qui ? P. Graham

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pas sur.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Des grands compositeurs classiques russes comme Prokofiev ou Moussorgski à leurs « élèves » de la musique de film du XX° siècle, Basil Poledouris et John Williams en tête, tous ont bien compris que la dimension épqiue, notament dans la fantasy, passait par les cuivres.

 

Peter Graham, qui s'est fait une spécialité dans l'écriture pour grands ensembles de cuivres, emprunte dans ce On the shoulders of giant, autant aux incontournables du genre dans le 7° Art qu'à ses compatriotes -contemporains ou non- voire aux romantiques allemands du siècle précédent.

 

Le résultat est pour le moins impressionnant sans jamais sonner barnum ; original dans le sens où certaines parties, que l'auditeur lambda s'attend à entendre jouer par d'autres tessitures, le sont exclusivement par les cuivres et résolument héroique malgré quelques thèmes plus posés.

 

Une musique toute aussi originale que l’appropriation de Conan par le trio d'auteurs responsables de cette version des Clous Rouges.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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17 septembre 2019 2 17 /09 /septembre /2019 09:58
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE FANTOME DE L’OPERA

 

 

C'est de qui ? Gaudin, Picaud.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Soleil

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Gaudin.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? L’Opéra Garnier est en émoi ! Alors que la salle vient d’être reprise par un nouveau duo de directeurs, ces derniers entendent bien faire fi des bruits qui courent sur la présence d’un fantôme au sein de l’opéra.

Pourtant, après qu’un technicien ait été retrouvé pendu et que d’autres évènements troublants se soient déroulés, force est de reconnaître que quelqu’un hante les lieux.

 

Le fantôme va jeter son dévolu sur une jeune cantatrice que seul l’amour et la détermination de l »élu de son cœur, le vicomte de Chagny, vont sauver des griffes du monstre…mais est-ce vraiment un monstre ?!

 

Troisième adaptation d’une aventure de Rouletabillle…qui n’en n’est en fait pas une ! En effet, si le Fantôme de l’Opéra est probablement l’œuvre la plus connue de Gaston Leroux, son personnage fétiche n’y apparaît pas.

Jean Charles Gaudin a su contourner ce point en faisant enquêter Rouletabllle sur l’affaire, bien des années après.

 

L’adaptation est fidèle et bien rythmée, le dessin, semi réaliste de Christophe Picaud assez classique est de bonne facture et rend bien l’atmosphère du Paris de l’époque, mais dans ce domaine j’avais cependant préféré la version de Christophe Gaultier parue il y a quelques années.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE GHOST

 

 

C'est de qui ? F. De Masi

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? The Ghost, réinterprétation des Diaboliques de Clouzot version gothique, partage quelques éléments clés avec le Fantôme de l’Opéra : voix d’outre tombe, esprit vengeur, scènes chocs, victime de complot…

Réalisé au début des années 60, à l’époque où la Cinecitta connaît l’effervescence d’une bouteille de coca dans laquelle on aurait versé un tube de menthos, le film possède une B.O qui allie le savoir faire italien et l’efficacité des classiques de la Hammer, avec force glissandos de cordes et alternance de passages romantiques et de pistes dédiées à l’épouvante.

 

Notons que la paternité de la partition reste floue, en effet si le générique du film l’attribue à Franco Manino, une réédition tardive en cd affiche Francesco de Masi comme auteur.

Les compositeurs compatriotes ayant été de vrais stakhanovistes de la discipline et comptant des centaines de scores à leur actif (avec parfois des dizaines de réalisations en une seule année), il y a fort à parier qu’à un moment donné, même les deux intéressés auraient été bien incapables de dire s’ils avaient écrit cette B.O de série B honnête mais, reconnaissons le, assez passe-partout !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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