7 octobre 2019 1 07 /10 /octobre /2019 11:05
 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LE CHATEAU DES ANIMAUX. 1

 

 

C'est de qui ? Dorison & Delep

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le scénariste.

 

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman.

 

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Le Château a été abandonné par les hommes, malheureusement pour les animaux, certains d'entre eux ont décidé de prendre la relève et, avec le taureau Sylvio et ses redoutables chiens sbires à leur tête, fait de leur vie un calvaire.

 

Un jour un rat raconteur d'histoires fait étape dans ce microcosme et tente de réveiller les consciences. Si l'expérience ne le laisse pas sans séquelles elle a au moins le mérite d'ouvrir les yeux de certains qui vont commencer à organiser la sédition.

 

On l'a souvent dit chez B.O BD, Xavier Dorison est l'un des scénaristes les plus doués de sa génération, et l'a prouvé dans pas mal de genres. Il s'attaque ici à l'un de ses romans favoris (de son propre aveu) la Ferme des Animaux d'Orwell, dystopie toujours cruellement d'actualité, et propose peut être l'un de ses travaux les plus aboutis.

 

S'il reprend le principe d'utiliser des animaux comme personnages, il s'éloigne du texte d'origine tout en restant dans la thématique ; sa progression scénaristique, ses protagonistes attachants, ses scènes fortes bien amenées participent à créer une narration sans failles.

 

Au dessin, pour sa première excursion dans la cour des grands de la BD Franco-Belge, Félix Delep rend une copie à couper le souffle, participant pleinement à l'excellence de ce premier tome.

 

 

L'expressivité de ses personnages anthropomorphes n'a d'égale que la beauté de ses décors, le tout parfaitement mis en couleur.

La filiation avec les grands classiques Disney est évidente et, comme dans les dessins animés du grand Walt, Delep sait faire passer tout un panel d'émotions avec une efficacité redoutable.

 

Vous l'aurez compris Le Château des Animaux est un des meilleurs albums de cette rentrée voire de cette année, qui m’a emballé au point qu’aussitôt terminé, je l’ai fait à lire à ma fille (presque 11 ans) qui ne l’a pas lâché avant de l’avoir terminé et s’est également régalé.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE LAST VALLEY

 

 

C'est de qui ? J. Barry

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Dans The Last Valley une troupe de mercenaires pendant la Guerre de Trente Ans, découvre un village caché du monde ; si au début tout se passe bien, la situation dégénère rapidement et de façon fort tragique. (les habitués du coin auront fait le rapprochement avec un album chroniqué le mois dernier qui s’inspire de la même histoire).

 

John Barry, en pleine série des 007, enchaîne les scores, et vient d’ailleurs de remporter un Oscar pour celui du Lion en hiver.

Il reprend peu ou prou la formule de ce dernier en y injectant une bonne dose de gothique notamment via des chœurs plein d’emphase que n’aurait pas renié un Prokoviev période Ivan le Terrible.

 

Quelques chants vaguement militaires – qui passent bien pour ceux du Château des Animaux d’ailleurs-, une ou deux pistes romantiques et quasi religieuses, tous superbement écrits dans une inspiration médiévale mais simplifiée au maximum.

 

Les passages plus épiques sonnent peut être moins bien malgré des mélodies accrocheuses et tout un attirail de percussions et de cuivres, du coup les deux atmosphères de la partition ne tiennent parfois pas la comparaison.

Néanmoins on sent que Barry a eu du temps et des moyens et l’ensemble véhicule un panel d’émotions et d’ambiances aussi variées qu’intéressantes ; certaines pistes sonennt peut être un peu trop décalées sur le magnifique premier volet de la série du jour mais le reste est plutôt de circonstance.

 

 

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

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30 septembre 2019 1 30 /09 /septembre /2019 09:00
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  JOHN TANNER 1

 

 

C'est de qui ? Pavlovic & Perrissin

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le scénariste.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? A la fin du XVIII° siècle, en Amérique, un jeune garçon est enlevé à sa famille par des indiens qui veulent remplacer le fils perdu de la femme du chef.

John Tanner, c’est son nom, va vivre dès ce moment une enfance et une adolescence  difficile au sein d’un peuple qui n’est pas le sien et dont la plupart des membres ne l’acceptent pas, jusqu’à être racheté par une autre indienne qui va l’emmener dans ses périples.

 

Un beau récit initiatique, dans la lignée de certains classiques du genre comme Jéremiah Johnson ou Le Dernier des Mohicans, tiré d’une histoire vraie que Christian Perrissin - qui s'y connait en biographies en BD -  rend attachante en appuyant sur son coté dramatique sans pour autant tomber dans le pathos.

 

Il peut compter sur le trait réaliste très old school de Boro Pavolovic qui fait partie de cette génération de dessinateurs slaves qui, depuis quelques années, emmenés par des gens comme Roman Surzhenko, percent en France pour notre plus grand plaisir.

 

Son dessin est par ailleurs fort bien mis en valeur par le travail d’Alexandre Boucq, coloriste original et talentueux qui a le mérite de garder sa personnalité dans une époque souvent formatée par le style digikore.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :UN HOMME NOMME CHEVAL

 

 

C'est de qui ? L. Rosenman

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Une poignée de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? La musique de Rosenman s’est imposée d’elle-même pour la lecture de ce premier volet de John Tanner ne serait-ce que par l’utilisation intensive et intelligente de chants indiens et d’instruments rythmiques et percussifs aux sonorités très tribales.

 

Le scénario du film évoque lui aussi le parcours initiatique d’un blanc qui embrasse la culture indienne, avec des passages de rites durs, moments forts dramatiquement, que Rosenman rend à merveille dans sa partition.

 

Innovante, voire audacieuse à une époque où les codes de la musique western aux States étaient encore très balisés dictés par ceux de la décennie précédente, la musique de A Man Called Horse est une réussite indiscutable dans sa forme comme sur le fond, apportant une vraie richesse aux images du film (et, le cas échéant, à l’album BD du jour) et ouvrant aux scores à venir des perspectives rafraichissantes.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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27 septembre 2019 5 27 /09 /septembre /2019 15:14

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CRIME ET CHATIMENT

 

 

C'est de qui ? B . Loukia

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lu sur le site? Non

 

 

 

C’est édité chez qui ? Philipe Rey éditions

 

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Après s'être persuadé que, pour le bien être de l'humanité (comprendre : le sien) il peut sans remords assassiner une  prêteuse sur gages dont l'avarice n'a d'égal que le grand âge, l'étudiant Raskolinov passe à l'acte.

Hélas pour lui la jeune sœur de sa victime est témoin de la scène et notre meurtrier improvisé doit s'en débarrasser aussi.

 

Bientôt rongé par la culpabilité, Raskolinov doit faire face à l'interrogatoire d'un enquêteur vicieux et à l'arrivée de sa famille.

 

Décidément cette rentrée BD est placée sous le signe des adaptations littéraires ! Rien qu'avec celle que nous avons croisées chez nous ce mois ci on aurait pu faire une semaine de cycle thématique ininterrompu.

 

Last but not least le chef d’œuvre  (si, si, j'insiste!)de Dostoïevski passe par la case bulles et cases sous le pinceau inspiré de Bastien Loukia. Si le jeune auteur français opère forcément quelques coupes franches dans le foisonnant matériau d'origine, sa version conserve l'intensité du roman intacte.

 

Il retrouve via un découpage et une mise en scène bien pensée cette alliance du fond et de la forme intrinsèque à la réflexion de Dostoïevski sur la société de son époque, le sens moral (et son absence), les liens familiaux ou encore le capitalisme.

 

L'album est réalisé dans un style semi réaliste tout à l'aquarelle et le choix  des couleurs et tons se révèle idéal pour évoquer le Saint Pétersbourg de la fin du XIX° siècle.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE RAIN HORSE

 

 

C'est de qui ?  J. Zorn

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Roi Midas de la musique, transformant ses centaines (si, si !) de projets en or pur, John Zorn ne pouvait pas ne pas se pencher sur la B.O de film.

 

Pourtant, en 25 années dans la discipline, et autant d’albums (tous intitulés Film Works et numérotés), ce compositeur hors norme n’aura jamais intéressé le cinéma mainstream. Qu’à cela ne tienne Zorn a enchainé les projets, dans des genres et domaines aussi divers que variés mais toujours avec une furieuse originalité.

 

The Rain Horse, dont on retrouve l’intégralité sur Film Works XIX a été écrite pour un moyen métrage d’animation russe sur la vie et la mort d’un …cheval.

Zorn propose une partition pleine de classe jazzy, qui se pare des influences juives de son auteur et oscille sans cesse entre un jazz soft descriptif et une mélopée folklorique digne de la série Masada, autre grand pilier de la carrière de Zorn.

 

L’alternance de sonorités slaves et d’ambiances sourdes amène un contrepoint parfois quelque peu déstabilisant mais non dénué de sens et de profondeur sur cette version en BD de Crime et Châtiment.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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25 septembre 2019 3 25 /09 /septembre /2019 09:12
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi : BRAM STOKER’S DRACULA

 

 

C'est de qui ? Mignola adapte Coppola (qui lui-même adapte Bram Stoker)

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt Comics

 

 

Déjà croisés chez B.O BD? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Si le roman de Bram Stoker, petite merveille d’horreur gothique, inspirateur de générations de suiveurs plus ou moins inspirés, a connu moult adaptations au grand écran, peu ont la teneur de celle de Francis Ford Coppola sortie il y a déjà un quart de siècle!

 

Relativement fidèle au texte de Stoker, à quelques exceptions notables près, véritable lettre d’amour au 7° Art via des références multiples, fort d’un casting solide emmené par un Gary Oldman habité, le Bram Stoker’ s Dracula est unique en son genre.

 

Pour le passage au comics le futur papa d’Hellboy, avec son style graphique déjà unique peaufiné chez Marvel et DC, s’imposait.

 

 

C’est le vieux briscard Roy Thomas - qui s’est déjà frotté au personnage- qui s’attèle à l’adaptation.

Il suit à la lettre ou presque le scénario du film, en en gardant la substantielle moelle gothique ce qui permet à Mignola de livrer des compositions  magistrales aux grands à plats de noirs et autres zones d’ombres expressionnistes.

 

Pensées pour la couleur (quoique puisse en croire les lecteurs persuadés que le travail de l’artiste en noir et blanc), ses compositions sont superbement mises en valeur par Mark Charello.

A l’occasion du 25° anniversaire de cet album culte (et depuis longtemps introuvable), Delcourt en propose une version retravaillée fort soignée qui rend hommage au talent des artistes impliqués !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : DRACULA

 

 

C'est de qui ? W. Kilar

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Ce n’est qu’à soixante ans, dont plus de la moitié à composer des musiques de films dans sa Pologne natale essentiellement (avec une ou deux exceptions comme la musique du Roi et L’Oiseau, qui lui vaudra le prix Louis Delluc) que Wojciech Kilar connait enfin la renommée internationale grâce à la B.O du Dracula de Coppola.

Le réalisateur voulait au départ Witold Lutoslawski compatriote de Kilar, indisponible et malade qui conseillera son ami.

 

N’y allons pas par 4 chemins, la musique de Kilar, forte de trois thèmes aux variations infimes, est responsable d’une grande partie de la réussite du film. En effet son utilisation des cordes à la fois romantique et terrifiante, ses cuivres grondants aux montées en puissance  implacables, ses chœurs éthérés ou lyriques d’outre-tombe, le tout agrémenté de sons issus du film sur certaines pistes, est en quelque sorte la quintessence de 40 ans de bande son de film d’épouvante.

 

Mélangeant les influences des grands maîtres du genre, les James Bernard et autres Harry Robinson, à ses propres origines musicales, le compositeur écrit là ce qui reste parmi ses plus marquants opus, toutes catégories confondues, qui marquera quelques grands de la discipline, à commencer par Howard Shore.

 

Bonheur cinéphilique, la B.O de Kilar est ressortie il y a peu dans une version ultra complète de plus de 3h qui permet d’en apprécier les multiples variations et où l’on pourra piocher avec délice pour accompagner la lecture du comics de Thomas et Mignola !

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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22 septembre 2019 7 22 /09 /septembre /2019 14:58

 

Suite et fin de notre cycle sur le adaptations shakespeariennes en bd du week end.

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MACBETH ROI D'ECOSSE

 

 

C'est de qui ? Sorel & Day

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, les 2.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Shakespeare a eu maintes fois les honneurs de l'adaptation en BD et Macbeth est la pièce qui revient le plus souvent ; du coup, comme on a pu le voir déjà chez nous (et même pas plus tard qu'hier), ce qui fonctionne le mieux sont les versions personnelles, originales, décalées et j'en passe.

 

Je vous avoue donc que, attiré au départ par le trait de Sorel, j'ai tout de même ouvert ce premier tome avec quelques craintes, connaissant plutôt bien le texte d'origine. Le vent froid de la lande a néanmoins vite balayé ces peurs, la pièce écossaise revue par Thomas Day est -oui je sais elle est facile- pleine d'un bruit et d'une fureur digne d'une œuvre de fantasy !

 

Si on entend parfois que traduire c'est trahir, adapter, je pense c'est s'approprier. Ce que le scénariste fait ici fort bien, modifiant certains passages, redonnant à la terrible Lady Macbeth (dont une « origine » est ici proposée d'ailleurs) la place de choix qui lui revient et faisant de l'anti héros Macbeth guère plus qu’un pion dans les griffes de sa machiavélique épouse.

 

 

 

Le talent de Guillaume Sorel fait le reste, visiblement inspiré par la vision de son scénariste, le dessinateur n'a rien perdu de ce qui a fait sa réussite, j'irai même jusqu'à dire qu'il se surpasse par moments dans ce premier tome épique où les couleurs et les teintes choisies en fonction des passages et des scènes font toujours mouche que ce soit dans le bucolique, le tragique ou le sanglant.

 

Macbeth renaît donc encore une fois sous ces quatre mains expertes dans une version épique et ténébreuse qui devrait parler à la génération actuelle nourrie à Game Of Thrones et Vikings.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :SYMPHONIE N°2

 

 

C'est de qui ? S. Prokoviev

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Dans une veine barbare qui annonce les grands scores que Prokoviev écrira la décennie suivante pour Eisenstein, cette seconde symphonie (genre que le compositeur abordera peu et de façon assez disparate dans sa carrière) est inspirée de Pacific 231 de Honnegger, où les instruments personnifient les rouages et parties d'une machine (une locomotive dans le cas du Suisse).

 

Volontairement grandiloquente, limite agressive par moments voire peu représentative de ce que Prokoviev écrivait à l'époque, cette symphonie s'inscrivait dans la mouvance d'un certain renouveau de l'écriture classique en vogue au début du XX° siècle. Les cuivres y sont imposants et les cordes flirtent parfois avec la dissonance pour un effet assez efficace.

 

Certains passages ont sans nul doute inspirés les compositeurs de cinéma du siècle dernier, John Williams en tête, et le caractère expressif et illustratif de la partition apporte une dimension épique au Macbeth de Day et Sorel.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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