1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 11:28

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 


C'est quoi : LE MANGEUR D’AMES TOME 3.

 


C'est de qui   François Lapierre et Patrick Boutin-Gagné

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lu chez nous? Oui

 

 

Edité chez qui ? Glénat/ Vent D'Ouest.

 

 

Une  planche:

 

 

 

Ça donne Quoi ?  Dans le tome 1, les villageois de Lac-à-l'Ombre ont réussi à tuer Shoshaminissipeshimini, le monstre du lac et gardien de la porte. Dans le tome 2, ils ont ouvert la porte, croyant qu'elle cachait un trésor, et découvert une grotte. Pendant ce temps se renouait l'alliance entre indiens, chrétiens et celtes.

Voilà comment McChulainn, le prêtre du village et un vieil indien viennent à la rescousse d'Ovide et des villageois survivants pour détruire l'abomination de la grotte. Mais que contient la grotte : le "Graal" des chrétiens ou le "chaudron de renaissance" des celtes? Parce que les morts se relèvent…

François Lapierre et Patrick Boutin-Gagné referment cette série fantastique sur une fin heureuse… même si beaucoup de villageois ne la verront pas. Il faut dire qu'ils ont convoqué du lourd en invités surprises : reine gobelin, lutin, elfe… Heureusement le ton reste léger et humoristique et cela contribue à l'agrément de la série. Les dessins se sont affinés au fil de la série que ce soit pour les humains ou pour les créatures.

Fantastique et humour en scénario et en dessin donnent rarement des séries intéressantes (parce que trop bancales), alors autant profiter de celle-ci qui marie fort bien les deux.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE BLACK CAULDRON

 

 

C'est de Qui ? E. Bernstein

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD ? Souvent (et d’ailleurs déjà avec ce score ci mais là c’est un cas particulier, vous allez comprendre. Ndlr)

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Une seule musique m'a semblé pouvoir être associée à ce 3e tome : la BO du dessin animé "Taram et le chaudron magique" ou , en V.O, "The Black Cauldron".

Le côté inquiétant et même stressant des Ondes Martenot chères à Miklos Rozsa et intelligemment utilisée ici par Bernstein contribue à l'atmosphère du film : sans doute l'une des plus sombres et sinistres de tous les films d'animation de Disney. Il  n'a d’ailleurs pas vraiment trouvé son public à l'époque, mais je l'ai adoré immédiatement (pour être honnête, j'avais déjà 30 ans!) justement pour cette atmosphère différente et loin du ronron habituel des Disney. Et aussi pour les pauvres héros de l'histoire face à des "méchants" aussi grandioses que le Seigneur du Mal et ses vouivres ou aussi drôles que les 3 sorcières (3? Serait-ce un clin d'œil à Macbeth?).

Le film est tiré d'un livre (que je n'ai toujours pas lu) : "Les Chroniques de Prydain" de  Lloyd Alexander. Ce cycle de fantasy s'inspire de mythes celtiques comme celui des Tuatha Dé Danann, par exemple. Dans la mythologie celte, le chaudron de la Renaissance permettait de ranimer les guerriers morts. Tiens, comme dans le Mangeur d’Ames !

 

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Une chronique par Gen

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29 février 2016 1 29 /02 /février /2016 17:18

 

 

 

Retrouvez, après la chronique musicale, une interview du scénariste du Roy des Ribauds.

 

 

LA BD:

 

 

C'est quoi : LE ROY DES RIBAUDS. TOME 2.

 

 

C'est de qui ? Toulhoat, Brugeas

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lus chez nous Oui

 

 

C’est édité chez qui ? Akileos

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Tempête sur l’échiquier pour Phillipe Auguste, tiraillé par son ennemi de toujours, Richard Cœur de Lion, relâché par l’ancien allié du roi. Son fidèle serviteur de l’ombre, notre balafré héros, est là pour lui sauver la mise mais pendant ce temps, dans son dos, ses rivaux envieux et de nouveaux venus sapent son  autorité et attaquent ses gens. Alors que le plus dur des coups lui tombe dessus, il va devoir faire un choix d’alliance difficile, quitte à y laisser des plumes.

 

Après un premier tome qui mêlait avec bonheur  l’Histoire et la légende, remaniée par le duo d’auteurs, cette suite se concentre plus sur les affrontements et autres coups bas entre les factions en place, et notamment celles des bas fonds parisiens. Graphiquement c’est toujours aussi puissant et nerveux et la différence de colo (dûe à l’arrivée providentielle de J. Corgié) si elle donne une ambiance moins marquée que dans le tome 1 a aussi le mérite de rendre certains passages plus lisibles.

 

Tenez, question à 100 euros (facile pour ceux qui ont lu la postface du premier volet) : quel est le point commun entre la genèse de Game Of Thrones et celle du Roy des Ribauds ?  Et bien toutes deux ont été inspirées par l’excellente saga des Rois Maudits de Maurice Druon. Et en effet dans la série de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat on retrouve ces incessantes intrigues politiques, ces complots menés dans l’ombre, cette noirceur réjouissante des manigances…même si, dans ce nouveau tome, on sent aussi d’autres influences, de Frank Miller (la scène de l’orgie chez le beau père de Trsitan fait quelques clins d’œil à 300) au monde du métal (le Roi des Mendiants à physiquement un petit coté Rob Zombie). Un sacré condensé qui donne un résultat hautement recommandable, et qui se défend bien dans pas mal de catégories.

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

C'est Quoi ? ANCESTRAL SERBIA

 

 

C'est de Qui ?   Naakhum & Senmuth

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu par ici ? Non

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? C’est en cherchant des groupes proches de Wadruna (les norvégiens notamment présents sur la B.O de la série Vikings que l’on a entendu ici sur…le tome 1 du Roy des Ribauds ou encore sur un des derniers Thorgal) que je suis tombé sur Naakhum, concept dû à un artiste espagnol multitâche, musique métallo ambiante aux fortes influences folkloriques (ici d’Europe du Nord et de l’Est).

Si le résultat est moins original et efficace que les albums du groupe sus-cité, il faut reconnaître que Naakhum se défend bien sur le créneau. Sur cette collaboration avec le soviétique  Senmuth, autre individu à tout faire œuvrant plus ou moins dans le même délire, les deux artistes explorent le folklore serbe pour livrer leur interprétation du patrimoine musical du coin, le mâtinant de couleurs vikings bien sombres.

Une ambiance aussi lugubre et puissante que ce second volet des mésaventures de notre Roy des Ribauds.

 

 

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Bonjour  Vincent et merci d’avoir accepté de te prêter au jeu du questionnaire croisé B.O/BD.

 

 

Commençons par un classique :

 

Tes Cinq Cd de chevet ?

 

Question extrêmement difficile !! Je dois séparer mes « madeleines de Proust », que je n’écoute des fois quasiment plus, des découvertes plus récentes….

Korn avec « Issues » et Marylin Manson avec « Holywood » m’ont accompagné durant une très grande partie de mon adolescence. Tout comme Rammstein (« Mutter » ou « Reise, Reise »), que j’écoute encore régulièrement par contre. Noir Désir avec « Tostaky » me revient très souvent dans les oreilles.

Aujourd’hui, je suis volontiers un peu plus électro, avec des groupes comme M83… et je peux citer aussi l’album « The way » de Zack Hemsey, découvert récemment, mais qui tourne presque  en boucle ! Cependant, tout ceci n’est vraiment qu’une goutte d’eau dans l’ensemble des choses que j’écoute…

 

 

 

 

 

Et tes Albums de Bd ?

 

 

Humm, je vois qu’on aime les questions aux réponses simples !! Je vais plutôt m’attacher à des découvertes très récentes, plutôt que d’écumer les classiques…

La trilogie « La colère de Fantômas » de Bocquet et Rocheleau m’a beaucoup plus, de même que la réécriture de « Choc » par Colman et Maltaite. Moins récent, la série « Locke & Key » de Joe Hill et Rodriguez m’a scotché, de même que le manga « Poison City » de Tetsuya avec sa thématique très effrayante sur la censure.

Enfin, grand fan de cette période historique, le manga « Ad Astra » de Michachi Kagano comble mes attentes à chaque parution !!!

 

 

 

 

Les influences et les goûts :

 

Une musique de film qui t’a marqué, que tu affectionnes particulièrement (indépendamment du film) ?

 

 

La B.O de Braveheart fut l’une des premières à me scotcher, j’avais dix ans. Puis Gladiator est arrivée ensuite. Aujourd’hui, j’en écoute énormément, mais si je devais en retenir une, ce serait celle de Tron Legacy, par les Daft Punk… une B.O que j’ai beaucoup écouté, mais dont je n’ai jamais vu le film !!! 

 

 

 

 

 

Qui sont tes maîtres à penser en BD, ceux qui t’ont donné envie d’en faire, quelles sont tes influences ?

 

Je n’ai pas particulièrement de maître à penser en BD. J’ai beaucoup d’auteur que j’affectionne, mais aucun ne m’a « pousser » à en écrire. À vrai dire, avant de connaître Ronan, j’écrivais un roman. J’ai toujours voulu raconter des histoires, peu importe leur forme. C’est ma rencontre avec Ronan qui m’a fait venir à la BD. Ensuite, j’ai puisé mes influences un peu partout, en BD, au cinéma, etc.

 

 

 

Ton travail :

 

 

Ecoutes tu de la musique quand tu écris/dessine, et plutôt quoi ?

 

 

J’écoute systématiquement quelque chose lorsque j’écris et la plupart du temps, ce sont des musiques de films, de séries ou encore de jeux vidéo. Dans le cas contraire, il faut que ça chante anglais, ou allemand… enfin pas en français en fait. Aucun anti-chauvinisme là-dedans, les paroles ne doivent simplement pas interférer avec mon écriture. Et si je peux « oublier » facilement l’anglais, j’ai plus de difficultés avec le français… donc je réserve Noir Désir, les Cowboys Fringants, etc pour quand je n’écris pas.

Bien entendu, le type de musique et les albums changent suivant les projets ou les scènes !!

 

 

 

 

Morceau que, d'après les confidences du dessinateur, le duo a pas mal écouté durant la conception de l'album

 

 

 

 

Ce sur quoi tu travaille actuellement, tes prochains projets (si tu as la liberté de les évoquer bien sur) ?

 

 

Mis à part le troisième tome du Roy des Ribauds, pour l’instant je travaille exclusivement à des projets « top secret »….

 

 

Et si…

 

…en lieu et place de la Bande Dessinée tu avais fait de la musique tu aurais été qui, tu aurais joué quoi ?

 

 

Alors là !! Pour moi, faire de la musique, c’est de la pure science-fiction !! Le solfège révèle pour moi de la sorcellerie et un grave manque de coordination avec mes doigts font de moi un piètre musicien… mais bon, à choisir, je serais le batteur de Metallica, qui fait toujours des tronches de malade en concert !

 

 

Ce sur quoi tu travaille actuellement, tes prochains projets (si tu as la liberté de les évoquer bien sur) ?

 

 

Mis à part le troisième tome du Roy des Ribauds, pour l’instant je travaille exclusivement à des projets « top secret »….

 

 

Et si…

 

…en lieu et place de la Bande Dessinée tu avais fait de la musique tu aurais été qui, tu aurais joué quoi ?

 

Alors là !! Pour moi, faire de la musique, c’est de la pure science-fiction !! Le solfège révèle pour moi de la sorcellerie et un grave manque de coordination avec mes doigts font de moi un piètre musicien… mais bon, à choisir, je serais le batteur de Metallica, qui fait toujours des tronches de malade en concert !

 

 

Encore un grand merci pour tes réponses, et au plaisir de te retrouver dans les pages de Bandes Originales Pour Bandes Dessinées !

 

 

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Une Chronique et une interview par Fab 

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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 19:15

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : SIBERIE

 


C'est de qui : Micheluzzi

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lu chez B.O BD? Oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Mosquito

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Gabriel Kovalensky, comte Lazarev, est de cette trempe d’hommes éternellement insatisfait. Dégoutté de sa condition de noble, ce séducteur malgré lui, rebelle dans l’âme, va rejoindre les opposants au régime tsariste et fomenter un complot contre le roi de toutes les Russies. Las, la jalousie de l’un de ses ennemis le perdra et l’enverra dans un camp de travail au fin fond de la Sibérie, mais Gabriel n’est pas homme à laisser le destin décider pour lui et il s’échappera avant de rejoindre les Rouges, croisant au passage les figures imposantes de l’Histoire Soviétique, de Raspoutine à Lénine.

Avec Sibérie Micheluzzi signe un véritable roman graphique qui fleure bon l’aventure historique et les grandes destinées tragiques avec un héros digne des plus grands du genre.

Rehaussé, une fois encore, par l’édition en noir et blanc, son dessin semi réaliste soigné est aussi réussi sur les paysages enneigés et durs des forets russes que sur les traits anguleux et expressifs des protagonistes.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

C'est Quoi ? AFRICAN QUEEN

 

 

C'est de Qui ? Allan Gray

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous ? Non

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi Pianiste élève de Schonberg, musicien versatile qui écrira une poignée de B.O en Allemagne avant de fuir le régime nazi, Gray  compositeur d’origine polonaise, écrira durant les deux décennies suivantes pour certains des plus grands réalisateurs de son époque. Des gens comme Ophüls, Siodmak, Powell ou encore Huston pour ce African Queen pour lequel il écrit plusieurs pièces, véritable mini-compositions avec débuts et fins. Deux thèmes bien distincts sont développés et repris avec des variations notables sur l’ensemble des pistes, dans lesquels des références nettes à des compositeurs comme Rossini ou Gershwin sont discernables.

Si l’on excepte les passages orientés tribaux, l’héroïsme et le suspense présents tout au long de cette courte B.O n sont pas désagréables en accompagnement de Sibérie, les passages aux accents de valse romantiques se plaçant même sur certaines scènes sentimentales de l’album.

 

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Une chronique par Fab

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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 09:29

 

Une journée spéciale dédiée à Micheluzzi dont les oeuvres sont rééditées dans un Noir et Blanc qui fait honneur au trait aux éditions Mosquito.

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : KHYBER

 

 

C'est de qui ? Micheluzzi

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lu dans le coin? Oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Mosquito.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Quand on parle de BD transalpine, on pense la plupart du temps en premier lieu à Pratt. Heureusement, et en partie grâce à Mosquito, on a (re)découvert ces dernières années les œuvres de gens aussi doués, et méritant autant l’attention, que le papa de Corto Maltese, des auteurs comme Battaglia, Toppi ou encore celui qui nous intéresse aujourd’hui, Micheluzzi . Architecte reconverti sur le tard dans le 9° Art, il a produit des récits fleurant bon l’aventure classique à l’américaine, dans l’esprit d’auteurs comme Milton Caniff par exemple.

Khyber, réédition classe de L’Homme du Khyber (paru il y  a 30 ans !)ne déroge pas à cette règle, on y suit un jeune homme métis dans l’Inde à la fin du XIX° siècle, encore sous la coupe des britanniques. Caissier dans une banque, Réginald Winkie a tout pour lui : une situation intéressante, une maîtresse de la haute, une jeune amoureuse transie et un don pour gagner aux cartes. Mais une telle réussite, surtout pour un homme de son origine, fait forcément des envieux. Notre héros va se retrouver au sein d’une machination diplomatique, accusé de meurtre et obligé de s’enfuir et de se cacher.

Commence alors la longue traque pour se venger des responsables de sa déchéance qui le poussera même à prendre part aux conflits entre natifs et occupants.

Coté scénario on pense aux grands films d’aventure des années 50 et 60, des choses comme Lawrence D’Arabie ou Capitaine King (qui se déroule dans le même contexte d’ailleurs), quant au  dessin il est de toute beauté, réaliste et expressif, rehaussé par le choix du noir et blanc (l’édition originale était en couleurs, criardes au possible) pour couronner le tout  Micheluzzi maitrise la narration graphique  avec un talent rare.

Bref  encore une réédition qui fait plaisir à lire !

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? STALAG 17

 

 

C'est de Qui ? F. Waxman

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? Oui, pas mal de fois.

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Quand Billy Wilder adapte pour le grand écran cette pièce de 1953 il lui insuffle une dimension épique qui vaudra, entre autres, à William Holden, l’Oscar du meilleur acteur cette année là.

La B.O n’est pas en reste, assez brève mais impressionnante d’efficacité. Waxman est parti du classique When Johnny Comes Marching Home  pour composer son thème principal et le décliner selon les ambiances évoquées. Les percussions sont également très présentes tout au long de la partition dans un esprit martial prononcé sans être lourd.

Tout le talent de Waxman sur ce film (et sur une grande partie de sa carrière en fait) est de savoir quand les images parlent d’elles mêmes sans avoir besoin du support de la musique, ce qui rend celle-ci encore plus marquante quand on l’entend.

 

 

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Une chronique par Fab

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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 18:24

 

 

LES LECONS POLITIQUES DE GAME OF THRONES.

 

 

Si aujourd’hui je ne me déplace aux urnes que par acquis de conscience, afin d’endiguer l’inexorable et malodorante montée du fascisme ordinaire véhiculé par le FN (si d’aventure après cette phrase nous avons perdu quelques lecteurs ce n’est pas très grave, ils étaient de toute façon Persona non Grata en ces lieux), je regrette sincèrement que la politique en France soit faite par des dinosaures énarques complètement étrangers aux problèmes du peuple qu’ils entendent diriger.

 

A contrario, nos voisins espagnols que nous n’hésitons pas à critiquer à la moindre occasion,  pourraient nous en remontrer avec Podemos, parti né des mouvements sociaux du début des années 2010-baptisés des « indignés »- et constitué d’intellectuels et de professeurs issus du peuple, et bien décidé à appliquer une démocratie économique où corruption, népotisme, abus de pouvoir et autre acquis scandaleux n’auront pas lieu d’être (belle utopie diront certains, cyniques réalistes, mais reconnaissons leur au moins la vocation d’essayer).

 

 

 Si je me permets cette parenthèse politique, que je referme aussitôt car le sujet ne me passionne pas plus que ce qu’il m’interpelle d’habitude, c’est parce que, non content de s’installer dans le paysage politique espagnol, les membres de Podemos ont également pondu un bouquin très instructif sur la politique dans…Game Of Thrones !

 

En effet le leader du parti est aussi un inconditionnel du show de HBO et avance que le succès de ce dernier n’est pas simplement dû au cocktail de fantasy adulte avec son quota de sexe, de violence et de bestioles mais également en grande partie à cette parabole impressionnante sur la lutte de pouvoir, sur la rébellion contre les ordres établis et la prise de conscience des peuples de l’inexorable chaos vers lequel les entrainent leurs dirigeants.

 

 

Etablissant de nombreux parallèles manifestes et bien vus entre la situation européenne et mondiale d’aujourd’hui et celle dans GOT, comparant les stratégies des personnages clés aux préceptes politiques de spécialistes de la question, de Machiavel à Lénine en passant par Hobbes, les auteurs du bouquin, une quinzaine d’intellectuels espagnols plus ou moins proches de Podemos, s’emploient à démontrer qu’il ne serait pas illusoire que certains soient tout à fait applicables ici et maintenant. Edifiant !   

 

 

GAME OF THRONES, UNE METAPHYSIQUE DES MEURTRES.

 

 

Politique et Philosophie vont souvent de pair, ainsi l’autre ouvrage que nous abordons aujourd’hui est écrit par Marianne Chaillan, une professeure de la seconde matière, qui, elle aussi, se penche sur la série et les questions existentielles et/ou métaphysiques abordées via ses personnages, ses scènes cultes et autres  situations épineuses. 

 

 

 

Paru aux éditions Le Passeur.

 

Ici aussi l’on croise Hobbes et Machiavel, mais aussi Kant ou encore Epicure, voire des penseurs plus proches de nous et même si, dans l’absolu, on est plus en présence d’un ouvrage à ranger dans la catégorie « La Philosophie pour les Nuls » que dans celle des exposés universitaires, les exemples et explications ont l’immense mérite de faire preuve d’une clarté limpide et ne nécessitent pas d’avoir à être relu trois fois pour être assimilés (ceux qui ont eu la malchance comme votre serviteur de se frapper des purges comme L’Ethique à Nicomaque ou  le Discours de la Méthode savent de quoi il en retourne !).

 

L’auteure aborde très sérieusement des sujets épineux comme l’euthanasie, l’homosexualité ou encore l’inceste, pesant chaque fois le pour et le contre à force d’analyses et d’extraits, et amenant, via des exercices de réflexion ludiques rattachés à GOT, des questionnements plus profonds qu’il n’y paraît.

 

 

 

 

Game Of Thrones, une métaphysique des meurtres, sort la philosophie des sanctuaires des universités pour la ramener dans la boue de Westeros et, par la même, dans notre réflexion au quotidien.

 

Vulgarisation passionnante d’une matière par essence assez abstraite, l’ouvrage de Marianne Chaillan est un fantastique moyen de « joindre l’utile à l’agréable ».

 

 

Bon, et bien maintenant plus que deux mois à attendre pour la suite...

 

 

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Une chronique de Fab

 

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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