Deux fois reine / Anne de Bretagne Vs. Le Marchand de Venise

LA BD:

C'est quoi ? ANNE DE BRETAGNE

C'est de qui ? Galic & Lemercier

La Couv':

C’est édité chez qui? Glénat

Déjà croisés sur le site? Oui

Une planche: 

Ca donne Quoi ? Si l’on parle souvent de l’Italie des Médicis et des Borgia pour évoquer les manigances et autres conflits sanglants de la Renaissance, il ne faut pas oublier que de par chez nous c’était aussi fort gratiné!

J’en veux pour preuve ce nouveau tome de la collection Ils ont fait l’Histoire consacré qui, comme une -trop- grande partie des grandes figures féminines historiques a à la fois été plus ou moins oubliée des livres d’Histoire (voire des livres tout court) et, surtout, a du survivre et s’imposer dans une société que d’aucuns qualifieraient aujourd’hui d’uber patriarcale.

Trève de plaisanterie,  le destin de celle qui sera deux fois Reine de France méritait largement un biopic en BD dans la collection sus-nommée et Bertrand Galic parvient à condenser les faits marquants de la vie d’Anne de Bretagne en un tome unique.

C’est toujours agréable de croiser le trait réaliste détaillé de Gwendal Lemercier (nous avions d’ailleurs chroniqué le Charlemagne qu’il a illustré dans cette même collection voilà déjà …plus de dix ans!).

Le dessinateur sait aussi bien illustrer de la fantasy classique, comme il l’a pas mal fait chez Soleil notamment, que la France du XIV° siècle et il soigne sa copie que ce soit dans les scènes de batailles comme dans les séquences plus intimistes avec un casting très expressif.

L’album est accompagné d’un cahier historique fourni, rédigé par l’historienne et écrivaine Claire L’Hoër, qui apporte maints détails  aux lecteurs désireux d’en apprendre plus sur Anne de Bretagne et son époque. 

LA MUSIQUE:

C'est quoi : LE MARCHAND DE VENISE

C'est de qui ? J. Pook

La Couv':

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

On peut écouter ?

Ca donne Quoi ? Quand on débute sa carrière au cinéma en composant pour Stanley Kubrick, forcément ça impose sur le CV.

Bon en même temps il faut dire que Jocelyn Pook s’était fait un nom à la fois dans le néo classique avec maints projets ambitieux et réussis, mais aussi dans le monde de la pop/rock/électro avec des collaborations avec des gens comme MAssive Attack ou Peer Gabriel.

Pour cette adaptation de Shakespeare en demi-teinte, elle choisit, outre son instrument de prédilection, le violoncelle, de faire la part belle aux ambiances historiques et folkloriques, piochant à la fois dans le répertoire italien de l'époque mais aussi dans la musique traditionnelle juive.

Les chœurs sont trs réussis, qu’il s’agisse de voix féminines hautes perchées où de basses masculines presque gutturales qui ne sont pas sans faire penser au ténébreux Masqued Ball entendu dans Eyes Wide Shut.

Un panaché d’ambiances oscillant entre mélancolie et sévérité qui a bien accompagné ce biopic dessiné.