1 juillet 2024 1 01 /07 /juillet /2024 09:03

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? LA BÊTE EST MORTE.




 

C'est de qui ? Calvo, Dancette et Zimmermann




 

La Couv':


 



 

Déjà croisés sur le site? Non.




 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Si vous êtes un habitué du coin, vous savez qu’il est fort rare que l’on parle de politique dans ces pages.

Si j’ai éventuellement eu dans ma jeunesse une inclinaison plus prononcée vers l’oeuvre (au sens large) d’un Trotsky ou d’un (mais avec plus de réserve) Lénine, la politique de ces 30 dernières années m’est toujours apparue comme un cirque médiatique fumeux, où les dirigeants de tous bords ou presque étaient d’abord soucieux de leur bénéfice, élite auto-proclamée trop souvent déconnectée d’une réalité de l’existence du commun des mortels qu’elle n’a jamais côtoyée.



 

Elle a atteint ces dernières années, avec l’omniprésence d’internet et l’entrée dans le game des réseaux sociaux, un degré de grand guignol que même Debord n’aurait pu envisager.

 

Aujourd’hui des anciens journalistes sportifs bas du front s’érigent en spécialistes en analyse politique et des amuseurs vulgaires qui se sont fait connaître en soufflant dans l’anus d’un chien, explosent l’audimat avec des émissions putassières, convainquant par la même des milliers de moutons que le néo fascisme est une solution viable.

 


 

Pourtant, 80 ans ce n’est pas vieux à l’échelle de l’Histoire, oublier qu’un parti politique- tout “glamour” qu’il a pu tenter de devenir grâce à son beau gosse/ homme de paille adepte de TikTok même pas trentenaire- est né sur les cendres nauséabonds de l’une des pires abominations que l’humanité ait connue, démontre que les générations actuelles et à venir ont décidément la mémoire trop courte et que l’abus d’écrans, de multimédias et d’internet, au détriment évident de lecture et de culture, nous mène indiscutablement vers des lendemains qui déchantent.



 

Rafraichissons donc la mémoire collective (je prêche dans le désert je m‘en doute) avec la chronique de ce chef d’oeuvre de la bande dessinée, dont la genèse date de la sombre période de l’occupation allemande.

 

Sur un scénario de Dancette et Zimmermann, le dessinateur Calvo (d’origine normande comme son patronyme ne l’indique pas) opte pour une approche anthropomorphe à la Disney pour évoquer les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale et les atrocités commises par le régime nazi, puis la Libération et la chute des fascistes. Chaque peuple est représenté par une race animale, l’ensemble foisonne de détails, de références picturales et politiques



 

Oeuvre témoin magistrale qui s’adresse à tous les publics, La Bête est Morte a aujourd’hui un aspect évidemment désuet voir suranné de par son parti pris narratif (un récitatif sans bulles, à la Prince Valiant, autre chef d’oeuvre de la BD mondiale) et son dessin d’antan, mais, tout comme La Fontaine longtemps avant lui ou Maus longtemps après, prouve que la fiction peut s'avérer salvatrice voire nécessaire dans le devoir de mémoire.



 

Donc ce dimanche, camarades, allez exercer votre droit de citoyen. Votez!  Votez contre le racisme et la xénophobie, contre l’extrémisme de droite décomplexé et dangereux, ne laissez pas les autres choisir pour vous que le vol noir des corbeaux ne s’abattent sur nos plaines.

 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE CHANT DES PARTISANS.



 

C'est de qui ? Maurice Druon, Joseph Kessel.



 

La Couv':


 


 

Déjà entendu chez B.O BD? Non



 

On peut écouter ?

 

 

 


 

Ca donne Quoi ?  Hymne de la Résistance durant la Seconde Guerre Mondiale, la musique du Chant des Partisans vient d’une mélodie populaire d’Europe de l’Est adaptée par Anna Marly, sur laquelle Maurice Druon, auteur entre autre des Rois Maudits et son oncle,  Joseph Kessel, écrivain essentiel de choses magnifiques comme L’Equipage, Belle de Jour ou l’Armée des Ombres pondent de magnifiques paroles qui évoquent le sort de ceux qui ont refusé le joug nazi (les deux hommes faisaient d’aileurs partie de la Résistance) prenant le maquis ou s’exilant à Londres.



 

La version sifflée de la musique du Chant des Partisans a la particularité d’être reconnaissable sur les ondes radio en France occupée, et ce malgré les éventuelles tentatives de brouillage. Ce sera également un signe de reconnaissance dans certains maquis. 



 

Encore interprétée aujourd'hui lors de grandes cérémonies, reprises de nombreuses fois par des artistes aussi divers que variés, quelque soit leur “bord” (ou presque) cette hymne de la Résistance est plus que jamais d’actualité et, si elle n’est pas à proprement parlé un “accompagnement” musical à la Bête est morte au sens où l’on en propose d’habitude sur B.O BD, elle devrait enfoncer le clou du résistant à la barbarie qui sommeille en chacun et l’inciter à aller s’opposer au retour du fascisme chez nous!

 

 

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