10 juillet 2020 5 10 /07 /juillet /2020 09:56

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : GEANTE

 

 

C'est de qui ? Jean-Christophe Deveney – Núria Tamarit

 

 

La Couv': 

 

 

Déjà croisés sur BO BD ? oui pour la dessinatrice.

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Une planche: 

 

 

 

Ça donne Quoi ? Quand un pauvre bûcheron découvre un bébé géant dans la forêt, il le ramène chez lui où sa femme décide d'adopter cette "petite" fille qui aura ainsi 6 frères. La famille entière va élever Céleste (puisqu'ils l'ont prénommée ainsi) avec amour et l'isoler des autres humains. Du coup, elle va être un peu trop confiante dans ses relations avec les gens qu'elle croisera et souvent à ses dépens.

 

Céleste porte sur le monde et les autres un regard naïf et franc. Elle répond franchement à ce qui lui est demandé. Il y a beaucoup du Candide de Voltaire en elle car elle subit les épreuves sans perdre son bon naturel. Elle va rencontrer des gens positifs en plus de sa famille dont les 3 hommes de sa vie : le chevalier Blanc de Parangon avec qui elle partage l'amour des livres de chevalerie, l'acrobate Alto avec qui elle partage le goût de la liberté et le prince Sandro qui trouve en elle son âme sœur et l'épouse. Laelith va l'initier aux sciences et à l'importance de suivre sa propre voie.

 

 

Côté personnages négatifs, Jean-Christophe Deveney a créé un bel échantillon : Dorso le colporteur qui ne voit en Céleste qu'une bonne occasion de gagner de l'argent en l'exhibant, l'inquisiteur Porphyre qui hait toutes les femmes, la reine mère qui ne comprend pas l'amour de son fils, la mère majeure du couvent qui est une fanatique fière de dominer Céleste et, enfin, Hapis qui a dévoyé les leçons de Laelith en voulant dominer les hommes.

 

Voilà une belle brochette de personnages négatifs qui représentent le pouvoir et ses pires travers : la mauvaise justice avec faux témoignages et bûchers, la classe dominante imbue d'elle-même, le fanatisme religieux qui vide les esprits, le féminisme d'asservissement des hommes.

 

Les dessins de Núria Tamarit peuvent déstabiliser le lecteur au début avec les yeux sans pupilles des personnages, mais cela passe vite à la lecture. Céleste est superbe avec son immense chevelure rousse, elle n'est pas aussi grande que le fait croire la couverture et n'écrase pas les autres personnages et les beaux paysages. (J'ai d'ailleurs trouvé qu'il y avait eu une belle évolution de son trait depuis les précédentes oeuvres d'elle que l'on a chroniqué chez nous. Fab)

 

Je vois Géante comme une BD humaniste (et des plus féministe tout de même! Fab) avec une héroïne au cœur généreux et honnête qui ne juge jamais les autres sans chercher à les comprendre au contraire de nombreuses personnes qui la voient comme un monstre effrayant ou une merveille de la nature selon leurs propres filtres.

À noter que l'objet-livre est de grande qualité avec une couverture à dorures et un beau papier épais, de quoi ajouter au plaisir de la lecture même si ses 1kg225 ne permettent pas vraiment de le tenir à bout de bras.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE GREAT

 

 

C'est de Qui ?  N. Barr

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous ? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ça donne Quoi ? On a découvert Nathan Barr sur le tard, avec la B.O de la série True Blood où il oscillait entre underscoring limite minimaliste et frayeur appuyée mais bon ton.

Faut dire que débuter sous la houlette de Hans Zimmer et mettre en musique les longs métrages horrifiques  poussifs d’Eli Roth ne l’ont pas aidé à sortir du lot. Cependant, en marge d’une carrière au cinéma en dent de scie où l’on peine donc à trouver des choses vraiment convaincantes, pour le petit écran l’américain a su faire montre de son talent.

 

Cette année il n’a pas chômé puisqu’il a enchaîné 3 scores extensifs avec du fantastique (Carnival Row), du show-biz (Hollywood) et, celui qui nous intéresse aujourd’hui, de l’historique décalé avec The Great.

Minisérie sur l’impératrice Catherine II, la « Grande » (The Great donc pour nos lecteurs ayant séché les cours d’anglais dès la 4°), abordée sous le ton de l’humour irrévérencieux au possible mais qui glisse subrepticement vers le dramatique.

 

Barr, qui ne s’est jamais frotté à la période, s’en sort avec les honneurs, mélangeant influences historiques, instruments folkloriques, harmonies contemporaines et orchestration mixte. On entend évidemment beaucoup de cordes, jouées de façon souvent aussi surprenante qu’amusante, le violoncelle arrive en tête, instrument qui a la cote depuis pas mal d’années dans le monde de la B.O. (Barr explique que c’est celui qui se rapproche le plus de la voix humaine en terme de possibilité mélodique ce qui expliquerait sa popularité (pourquoi pas !?) auprès du public).

 

Le compositeur avoue que le changement assez radical entre les ambiances du début de la série et celles de la fin ont été assez ardues à exprimer tout en gardant une unité musicale mais à l’écoute du résultat – à mi chemin entre du bon Danny Elfman et le Sherlock Holmes de Zimmer- on peut dire qu’à une ou deux exceptions près –les passages trop « contemporains »- il s’en est bien sorti et, surtout, que ce panel d’atmosphères est tout à fait indiqué pour la saga de notre Géante !

 

 

 

 

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Une Chronique de Gen et Fab

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