LA BD:
C'est quoi ? DIVINE VENGENACE
C'est de qui ? Migoya & Munoz
La Couv':
Ca donne Quoi ? Dans l’Espagne à l’orée de la Guerre Civile, Angeles, une jeune servante, mortifiée par les penchants qu’elle éprouve pour sa patronne, préfère embrasser la religion et passe au service d’un prêtre. Hélas pour elle, quelque temps après les communistes mettent le pays à feu et à sang ; l’église où elle officie est dévastée et elle est violée par deux agresseurs.
Laissée pour morte, éborgnée et mutilée, elle ne va avoir de cesse de se venger. Pour arriver à ses fins elle n’hésite pas à se faire enrôler dans les troupes franquistes qui partent en Russie combattre aux cotés des nazis.
Les auteurs espagnols de Divine Vengeance n’ont pas peur de la surenchère avec cette double descente aux enfers dans laquelle leur héroïne malheureuse va vivre de terribles moments sur fond de petite histoire entremêlée à la grande.
Le scénario a une certaine force, à défaut parfois de cohérence et/ou de clarté narrative et le dessin semi réaliste sait se faire original, même si certains visages ont tendance à se confondre.
Un album qui, au cinéma, aurait pu être un film d’exploitation comme les italiens des années 70 en avaient le secret.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LA MORTE A FATTO L’UOVO
C'est de qui ? Bruno Maderna
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Alors que les sixties laissent place à la décennie qui va voir le giallo connaître une considérable augmentation de sa production, Giulio Questi réalise un film en marge des codes, avec un casting classe (un Jean Louis Trintignant en impuissant psychopathe, une Gina Lolobridgida vieillissante et sévère).
Cette Mort a fait l’œuf, au titre déjà bien surréaliste, se pare de surcroît d’une B.O composée par un Bruno Maderna dans l’une de ses rares incursions au cinéma et qui met en pratique toute sa science de la musique électronique et expérimentale.
Cordes de violons et de guitares quasi dissonantes allant jusqu’aux limites du free jazz, piano martelé de façon rythmique entêtante, on peut dire que le compositeur transalpin n’a pas cherché à faire comme la plupart de ses contemporains qui singeaient les travaux de Morriconne ou Nicolai.
Pas de mélodie, il livre une œuvre dérangeante, qui met à rude épreuve l’oreille de son auditoire quand sortie de son contexte.
Cela étant sur l’album du duo espagnol et ses scènes tendues, ce score amplifie jusqu’à l’extrême le malaise glauque.
Une expérience, définitivement !
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Une Chronique de Fab