LA BD:
C'est quoi ? UN DESTIN DE TROUVEUR
C'est de qui ? Gess
La Couv':
Ca donne Quoi ? Très tôt, Emile a décidé de mettre son « talent » au service de la justice. Il faut dire que pouvoir localiser quelqu’un en jetant un caillou sur une carte, dans une enquête policière, ça aide bien (et ça attire la jalousie des collègues aussi parfois !)
Emile est avec Léonie, qui fait partie du clan de Mama Bruleur et possède elle aussi un talent, avec qui il a eu une petite fille.
Le jour où la femme et la fille de l’une des têtes de la Pieuvre – une organisation de malfaiteurs- disparaissent, c’est la famille du Trouveur qui est enlevée et gardée en otage afin de forcer notre héros à utiliser son don.
Mais dans le domaine du crime, rien ne se passe comme prévu, et rapidement Emile se retrouve au sein d’un drame rocambolesque !
Un peu plus de deux ans après le déjà excellent La Malédiction de Gustave Babel, Gess nous propose un nouveau Conte de la Pieuvre dont le héros est cette fois ci un héros plus fréquentable que le tueur à gages du premier avec qui il partage néanmoins un rapport difficile avec l’Hypnotiseur, personnage important de la série s’il en est.
On l’a vu un peu plus tôt dans le mois, une bonne uchronie est celle qui sait modifier juste ce qu’il faut la réalité pour paraître le plus crédible possible ; Joli tour de force de Gess qui, une fois encore, parvient à proposer un récit empreint de fantastique sans pour autant qu’il en devienne science fictionnesque. Ses protagonistes dotés de pouvoirs – les talents- sont tellement bien écrits et ancrés dans un background réaliste, qu’à aucun moment le récit n’est gâché par une impression de surréalisme comme ça peut être le cas dans la BD de super héros par exemple.
Les Contes de la Pieuvre c’est une peu Peaky Blinders revu sauce E.A . Poe, ou Les Brigades du Tigre version Lovecraft; ce second opus, qui est un des meilleurs albums que j’ai lu depuis le début de cette année, avec son scénario feuilletonesque à souhaits, ses rebondissements à foison, sa description détaillée d’un univers riche, et, last but not least, son graphisme toujours aussi atypique et moins rough qu'aux héroïques débuts, enfonce le clou et fait espérer que le succès public sera au rendez-vous afin que l’on ait encore droit à un nouveau « Conte » dans le futur !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : FLOOD
C'est de qui ? J. Pook
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Pas sur.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Au milieu de sa carrière cinématographique, Stanley Kubrick décide de ne plus utiliser de scores originaux pour ses réalisations, leur préférant une illustration musicale par des œuvres déjà existantes (on en retrouvait déjà les prémisses dans Lolita ou Docteur Folamour).
Tout cinéphile digne de ce nom a par exemple en tête la scène au début de 2001 avec sa valse d’astronefs sur le Beau Danube Bleu de Strauss ou la Sarabande de Handel en ouverture de Barry Lyndon.
Pour ce qui sera son testament cinéphilique, œuvre mésestimée à mon sens, il réitère le procédé mais demande à la compositrice et violoniste Jocelyn Pook, d’écrire quelques morceaux, essentiellement pour cordes, dont les apparitions dans le film en rendent les scènes quasi indélébilement ancrées dans l’œil, l’oreille et l’esprit de l’auditoire.
La plus marquante est probablement Masqued Ball avec ses parties de voix jouées à l’envers, ressemblant à des incantations impies. L’ensemble des pistes de Pook repose sur des plages sonores atmosphériques dans les basses sur lesquelles les instruments solistes se démarquent d’autant. On n’est jamais très loin du travail de Badalamenti pour david Lynch.
L’ambiance générale qui se dégage de Flood (où sont reprises les pièces écrites pour le long de Kubrick) ici est une mélancolie étrange à la tension tenace et lourde, un mélange des plus adéquat pour le Destin de Trouveur de Gess.
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Une Chronique de Fab