LA BD:
C'est quoi ? LE CUIRASSE POTEMKINE
C'est de qui ? P. Auladell
La Couv':
Ca donne Quoi ? Décidément en ce moment chez L’An 2 on est révolutionnaires ! En effet, après le Manifeste du Parti Communiste et alors que Revolution vient de paraître (nous y reviendrons bientôt), c’est une adaptation inspirée du Cuirassé Potemkine d’Eisentstein signée par Pablo Auladell que l’éditeur nous propose aujourd’hui.
Déjà responsable d’une saisissante version du Paradis Perdu de Milton, parue il y a quelques années déjà chez L’AN 2, l’artiste espagnol délaisse ici quelque peu son style pictural flamboyant pour coller au plus près à l’esthétique du film d’Eisenstein. Fidèle à la narration et au découpage du long métrage, Il ajoute à un noir et blanc gras, de ci de là, une infime touche de couleur –rouge évidemment !-
Le Cuirassé Potemkine évoque un des incidents clés qui donnera naissance aux deux révolutions russes : la rébellion de l’équipage d’un navire face à leurs conditions déplorables de vie et de travail. Mutinerie soutenue par la population et qui sera réprimée dans le sang par les troupes du pouvoir en place.
Auladell retrouve toute la force d’expression d’une oeuvre majeure dans l’histoire du 7° Art, lui redonnant une jeunesse inespérée dans un monde où la profusion d’écrans et de média relèguent un film muet en noir et blanc à l’état de relique inregardable par une génération qui en aurait pourtant grand besoin.
Vœux pieux : Maintenant Pablo, il faut nous faire une version d’Ivan Le Terrible !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : SUITE SYMPHONIQUE OP 81
C'est de qui ? S. Prokoviev
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Sous le régime tout sauf sympathique de Staline, héritier abâtardi de la révolution bolchevique, Prokoviev, bien obligé de se plier aux désidératas du petite père du peuple, livre cette œuvre ouvertement partisane, pour ne pas dire propagandiste qui va hélas connaître un funeste sort.
Prévue alors que l’URSS et l’Allemagne nazie viennent de signer un pacte de non agression – le héros de l’œuvre est un soldat russe qui lutte contre l’envahisseur allemand !- et exécution sommaire du directeur de l’opéra et ami du compositeur juste avant les premières représentations, elle est interdite et il faudra deux bonnes décennies pour la voir réapparaître.
Sujet aidant, la musique de Prokoviev est pleine d’allant et d’élans héroïques, avec des montées de cuivres épiques dignes de certains passages de son score pour Alexandre Nevski.
Une œuvre assez grandiose pour l’adaptation d’une qui ne l’était pas moins !
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Une Chronique de Fab