LA BD:
C'est quoi ? ASPIRINE
C'est de qui ? J. Sfar
La Couv':
Ca donne Quoi ? Aspirine et Josacine (si, si !) sont deux sœurs vampires de respectivement 17 et 23 ans qui, depuis une éternité – forcément- vivent avec les problèmes et les centres d’intérêts de leurs âges tout en essayant de faire profil bas…enfin pas trop pour Aspirine, la plus « jeune », trash s’il en est qui prône le No Future mais qui n’a que ça justement…du futur !
Elle va s’enticher de Ydgor un jeune homme fan de jeux de rôles et de fantastique -pour qui une ado vampire c’est un peu le nirvana- qui peut être, malgré les apparences, pourrait être son sauveur !
Je ne sais pas trop ce que donne la production récente de Sfar, n’ayant pas suivi depuis pas mal d’années, mais il faut reconnaître que pour se glisser dans la peau d’une ado éternelle et donc éternellement rebelle, il s’en sort plutôt pas mal. Alors après c’est sur, il en profite pour se lâcher coté dialogues crus et autres gros mots, ou encore pour disserter plus ou moins longuement sur des choses aussi diverses que surréalistes parfois (de la mooncup à Sartre, en passant par Cthullu, excusez du grand écart !) quitte à perdre parfois le lecteur en route, et les amateurs de Grand Vampire par exemple (où Aspirine apparaissait) pourront être décontenancés.
Reste que certaines cases sont très réussies, que l’ambiance du bouquin est inattendue et que les fans hardcore de l’auteur devraient apprécier.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :ATOM HEART MOTHER SUITE
C'est de qui ? Pink Floyd
La Couv':
Déjà entendu dans le coin? Quelques fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Chorale, orchestre de cuivres, réminiscences guitaristiques des jams de Pompéi qui opèrent plus ou moins le passage entre la période rock psyché des débuts influencé par Syd Barret, et la direction plus rock progressif que prennent les Floyd, cet interminable instrumental de plus de 23 minutes, ouverture de l’album éponyme, ne cesse d’évoluer dans des directions parfois surprenantes (les chœurs étant probablement l’élément le plus décalé, suivi de près par les cuivres en fanfare).
On sent que le combo s’est un peu perdu en route – Gilmour reconnaîtra ensuite qu’ils ne maîtrisaient pas vraiment le processus créatif sur ce coup là- et si le résultat semble manquer d’unité parfois, la prouesse conceptuelle laisse rêveur d’une époque où la musique savait encore surprendre et créer sans se contenter, comme c’est le cas depuis au moins deux décennies, de recycler ad nauseam.
Les ambiances crées par cette impro orgiaque, si parfois assez décalées, ont été un réel atout à la lecture du nouveau Sfar, lui apportant une dimension insolite bienvenue.
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Une Chronique de Fab