Il y a quasiment deux ans tout juste nous proposions une thématique sur le "renouveau" des super héros via un panel éclectique d'oeuvres plus ou moins emblématiques. L'actualité remet sur le devant de la scène les variations du genre profitons en pour nous pencher à nouveau sur le concept.
LA BD:
C'est quoi ? BLACK HAMMER
C'est de qui ? Lemire, Ormston & Rubin
La Couv':
Déjà croisés dans le coin? Oui pour Lemire et Rubin
C’est édité chez qui ? Urban Comics
Une planche:
Ca donne Quoi ? Quand Black Hammer a vaincu Anti-Dieu son équipe de super héros survivants s’est retrouvée transportée dans une réalité parallèle sans espoir semble t-il de retour. En effet, tentant de s’éloigner de la zone Black Hammer a littéralement explosé.
Habitant maintenant une ferme proche d’un patelin où les super-héros sont inconnus, notre famille dysfonctionnelle (qui comporte entre autre un extra terrestre homosexuel, une quinquagénaire coincée dans le corps d’une enfant, un droïde…) tente tant bien que mal de s’adapter avec le désir secret de parvenir à retrouver un jour sa propre dimension.
A l’arrivée de la fille de Black Hammer, jeune journaliste bien décidée à découvrir ce qui est arrivé à son père, les tensions et les espoirs s’exacerbent.
Si l’on a tendance à faire partir la révolution du genre super héroïque à l’année 1986 avec les sorties simultanées du Watchmen de Moore et Gibbons et du Dark Knight de Frank Miller ce serait oublier que quasiment une décennie plus tôt le roman Super Folks de R. Meyer brocardait déjà joyeusement les clichés des personnages en collants (roman qui sera d’ailleurs un sujet de vive dispute entre Moore et Grant Morrison -qui lui aussi se frottera à l'exercice de remise en question du genre- le dernier reprochant au premier de s’être grandement inspiré de Meyer pour le scénar de Watchmen, entre autre).
Dans la foulée de ces œuvres phares, à intervalles irréguliers, pas mal de scénaristes s’essaieront à la déconstruction avec plus ou moins de réussite.
L’un des derniers en date est donc le toujours surprenant Jeff Lemire, qui concocte ce Black Hammer depuis pas mal d’années mais qui l’avait laissé murir le temps entre autre d’un Sweet Tooth plébiscité par un peu tout le monde.
La série se place dans les réussites des tentatives sus-citées que ce soit par son ton résolument mélancolique et sombre, avec des scènes intimistes fortes entrecoupées de pur moments d’action, ses protagonistes très fouillés aux failles intelligentes, ou encore les nombreux hommages et clins d’œil à une culture que Lemire connaît sur le bout de doigts.
Il replace dans son scénario ses thématiques fétiches laissant le soin à Ormstown (et, sur un épisode, à l’excellent David Rubin, lui aussi recycleur de super héros) de mettre en image son univers foisonnant. Avec un trait moins torturé que Lemire et des effets de styles originaux il donne une vraie personnalité au titre, les couleurs de Stewart finissant de faire de la partie graphique une bonne surprise dans un genre ultra codifié.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : INCASSABLE
C'est de qui ? J. N. Howard
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après un premier film au succès critique et publique manifeste, dont le principe allait hélas devenir la marque de fabrique de son réal’, le second long de Shyamalan propose un ingénieux détournement des codes des histoires de super héros.
Celui qui va devenir son compositeur attitré sur quasi toute sa filmographie écrit un score à contrepied du grand spectacle inhérent au genre avec une nette dominante mélancolique interprétée par les cordes. Seul le thème principal, décliné à différentes sauces, sonne vraiment héroïque.
Le mot d’ordre ici est « atmosphérique », avec de subtils ajouts d’électronique, Howard utilise son orchestre avec parcimonie, les coups d’éclats, si marquants, sont néanmoins assez rares ce qui n’est pas pour jurer avec l’ambiance de Black Hammer, bien au contraire.
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Une Chronique de Fab