LA BD:
C'est quoi ? MON TRAITRE
C'est de qui ? Alary
La Couv':
Ca donne Quoi ? Je crois que j’adhère tellement au style graphique de Pierre Alary que même s’il faisait une BD sur l’élection de Miss Limousin ou sur la culture des tulipes, je jetterais un œil au bouquin.
Et c’est, vous l’aurez compris, la raison principale qui m’a attiré sur Mon Traître, sa dernière production, album généreux paru chez Rue de Sèvres, adaptation d’un roman à succès de Sorj Chalandon.
Cela étant, soyons honnête, le sujet avait également tout pour me plaire, Chalandon, journaliste et romancier français en connaît un rayon sur le conflit Nord-Irlandais et le sujet du roman d’origine est en partie autobiographique puisque Chalandon lui même fut ami avec un membre de l’IRA qui se révèlera avoir été un agent double.
Pourtant le choix du personnage principal, un jeune luthier idéaliste qui s’enflamme pour une cause qui n’est pas la sienne, m’a paru peu adapté à la force du propos et du sujet, n’ayant ressenti que peu d’empathie avec ce héros parfois assez insignifiant face à la lutte d’un peuple divisé.
Le traitement graphique de son coté est très réussi avec toujours ce trait faussement cartoony, légèrement durci ici –background oblige- et un choix d’une palette monochrome très en adéquation avec l’atmosphère froide et dure de l’époque.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : IN THE NAME OF THE FATHER
C'est de qui ? Trevor Jones
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Quelques fois oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Sur ce biopic qui a permis l’excellent Daniel Day Lewis de livrer une de ses plus poignantes performances, la musique, localisation et époque obligent, fait la part belle à la pop, le rock et le folk irlandais et US.
Mais au milieu de morceaux de Sinead O’Connor, de Hendrix ou encore de Bob Marley, Bono, du groupe U2 et Trevor Jones proposent une poignée de pistes originales aux accents des plus poignants.
Le compositeur, qui a rappelons le débuté sa carrière avec le cultissime Excalibur de Boorman, sait évoquer aussi bien la tension que la mélancolie, panacher ses mélodies de rythmiques mixtes empruntant aussi bien à la pop culture qu’au traditionnel irlandais.
Certes, comme il l’a déjà fait de par le passé, Jones utilise des effets électroniques et autres synthés pas encore enterrés au début de cette décennie, ce qui fait sonner sa partition un rien datée (et quasi inécoutable en tant que telle aujourd’hui à moins d’être un fan hardcore de Jean Michel Jarre mais j’ose croire qu’il n’y en a pas parmi les lecteurs de B.O BD…n’est ce pas ?!) mais l’action de Mon Traître se déroulant sur plusieurs années, ce n’est finalement pas dérangeant, le problème venant à la rigueur plus de la brièveté des plages simplement instrumentales qui obligent à les réécouter plusieurs fois ou à panacher avec une autre B.O. (je vous conseillerai dans ce second cas de figure d’opter pour quelque chose d’assez sombre).
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Une Chronique de Fab