LA BD:
C'est quoi : POLYPHONTE
C'est de qui ? Cécile Vallade & Julie Nakache
La Couv':
Ca donne Quoi ? Ah, une bonne tragédie grecque comme on les aime ! Et pas une très connue en plus, voilà qui est de bonne augure (c’est le cas de le dire !).
Polyphonte, descendante d’Arès (comme ancêtre ça en impose déjà !) par mépris pour l’amour et autres choses concernant les humains, se retire dans la forêt par dévotion pour Artémis.
Mais Aphrodite ne l’entend pas ainsi (ah, ces déesses, quelles carnes des fois !) et décide de maudire l’effrontée. Ainsi voilà que notre chaste héroïne se prend de passion pour …un ours !
Après une nuit d’étreintes passionnées, Polyphonte, en proie à la haine des autres animaux, s’enfuit chez son père où elle accouchera de jumeaux mi-hommes mi-ours qui vont semer la panique et la désolation autour d’eux jusqu’à ce que Zeus en personne se courrouce et fasse changer les deux monstres et leur mère en rapaces.
Sur une adaptation épurée de la romancière Julie Nakache, Cécile Vallade réalise de superbes illustrations –parfois quelque peu osées, réservées donc à un public averti- en noir et blanc, à l’ancienne, étalées sur les doubles pages à l’italienne de ce fort bel ouvrage à l’édition des plus soignée (mention spéciale à la couverture « doublée » !), son bestiaire est frappant de réalisme et l’atmosphère qui se dégage de l’ensemble rend à merveille le drame de Polyphonte.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? CONCERTO POUR VIOLON N°2
C'est de Qui ? B. Bartok
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Quelques fois oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Au départ l’idée de Bartok était d’écrire un thème qu’il aurait ensuite traité sur le mode de la variation, destiné à être joué par le violoniste Zoltan Székely. Ce dernier demande au compositeur de lui écrire quelque chose de plus traditionnel à la place, Bartok s’exécute et livre ce concerto (seul publié de son vivant) en trois mouvements tout en incluant son idée de base dans le second mouvement.
Les thèmes des deux derniers mouvements, si pas à proprement parler dodécaphoniques, utilisent néanmoins les douze tons. Moins abrupt que d’autres pièces du compositeur, un auditeur peu familier de la musique sérielle pourra trouver néanmoins certains passages revêches.
Les mélodies plus légères de la fin, qui ne sont pas parfois sans faire penser à la valse, devraient calmer ce sentiment.
D’une nature à mon sens très cinématographique dans sa variété et sa force d’évocation, le concerto de Bartok fait un contrepoint intéressant à Polyphonte et sa poésie bucolique tragique.
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Une Chronique de Fab