LA BD:
C'est quoi : LES DAMNES DE LA COMMUNE
C'est de qui ? R. Meyssan
La Couv':
Ca donne Quoi ? Dire que Raphaël Meyssan est acharné est probablement un euphémisme ! Le jour où il découvre que l’un des anciens habitants de son immeuble fut communard à Paris à la fin du XIX° siècle, il se lance dans une enquête de longue haleine sur l’homme – un dénommé Lavalette- et l’époque.
Découvrant au fil de ses recherches (6 ans quand même !) un nombre incalculable de gravures d’époque, il a l’idée saugrenue de raconter l’histoire du communard à la façon d’une bande dessinée composée uniquement des dites-gravures.
Le résultat est évidement atypique, hautement conceptuel, et s’étend sur 144 pages…et encore ce n’est que le premier tome.
Si l’album est bien pensé, avec des informations pertinentes, sans être didactique pour un sou, notamment grâce à une narration graphique inventive, j’ai trouvé l’exercice de style peut être un peu long pour vraiment emporter l’adhésion, et ne serait probablement pas de la suite, cela étant que cela ne vous empêche surtout pas de tenter l’aventure d’une BD à nulle autre pareille, qui pioche aussi bien dans le témoignage historique pointu, dans le roman graphique, dans le manuel scolaire inventif voire dans le roman photo.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? L’HOMME QUI RIT
C'est de Qui ? X. Bussato
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Jamais (mais on y reviendra !)
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Vous savez, parce qu’on l’a abordé à plusieurs reprises, que si le cinéma muet, du moins jusqu‘à une certaine époque, n’avait pas de musique dédiée, les films étaient parfois accompagnés par un pianiste directement dans la salle lors de la diffusion.
Quelques auteurs contemporains se sont essayés à l’écriture à posteriori mais peu peuvent prétendre avoir tenté l’expérience de l’accompagnement en direct.
C’est un peu la spécialité du pianiste français Xavier Bussato, improvisateur doué, versé dans pas mal de styles et capable de faire aussi bien dans le tragi-comique (il a mis en musique le Roméo et Juliette burlesque de Lubitsch) mais aussi le film de cape et épée, la comédie pure ou encore le drame d’inspiration littéraire comme cette adaptation d’Hugo par Paul Léni.
Piochant allègrement et avec inventivité dans le grand répertoire classique, empruntant à tel ou tel illustre prédécesseur (on parle des grands compositeurs n’est ce pas, de Schubert à Satie en passant par Messiaen), il ne semble jamais à court d’idées et, s’il respecte les codes de la musique illustrative extensive du cinéma muet, il n’hésite pas à panacher ses mélodies d’idées parfois fort contemporaines.
Deux exercices de style de haut vol donc pour notre couple BD et B.O du jour !
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Une Chronique de Fab