27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 15:16

 

 

Après Jet, c’est Lio qui nous fait le plaisir de nous gratifier d’une chronique musicale des plus originale :

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

 

C'est quoi : UN MONDE FLOTTANT

 

 

C'est de qui ? De Crécy

 

 

La Couv':

 

Haïkus en apesanteur  /  Un Monde Flottant Vs.  The Garden Of Words

 

 

Déjà croisés sur B.O BD? Oui

 

 

 

C’est édité chez qui ? Soleil

 

 

 

Une planche:

 

 

Haïkus en apesanteur  /  Un Monde Flottant Vs.  The Garden Of Words

 

Ca donne Quoi ? En 2008, à l’occasion d’une résidence d’artiste au Japon, Nicolas de Crécy découvre le travail de Kawanabé Kyosai, peintre et caricaturiste de la fin de l’ère Edo (première moitié du 19e siècle), célèbre notamment pour ses illustrations de Yokaï, ces créatures surnaturelles issues du folklore japonais, remises au goût du jour en 2001 par le Voyage de Chihiro.

 

Impressionné par le travail de Kyosai et stimulé par le principe des ekami, ces « rouleaux peints », sortes d’ancêtres de la bande dessinée, sur lesquels des artistes « déroulaient » leurs histoires à travers une succession d’estampes, de Crécy décide de rendre hommage à tout ce pan de la culture nippone que son voyage lui a permis de connaître et d’apprécier. Huit ans plus tard, voici donc Un monde flottant, somptueux album à mi-chemin entre le livre-objet et le haiga, un style de peinture mêlant illustration et calligraphie, auquel se sont prêtés en leur temps des haïkistes [1] aussi renommés que Matsuo Basho et Yosa Buson.

 

Adaptant son style aux exigences graphiques des estampes (une démarche entreprise également par Hergé pour Le Lotus bleu), de Crécy lève un coin de voile sur un monde dans lequel se mêlent beauté, mystère et nostalgie, ce concept esthétique que les Japonais appellent le yugen (« beauté profonde »). S’il laisse à chacun le soin d’imaginer la trame qui pourrait unir ses dessins et les poèmes qui les accompagnent, on peut toutefois regretter l’absence d’un glossaire en fin de volume (ou au début, tout dépend par quel bout on le prend) qui aurait permis de mieux appréhender la nature des Yokaïs et de leur univers. Absence d'autant plus étrange que l'auteur a par la suite largement "commenté" son travail dans un article du site de BFMtv...          

 

 

[1] Pour les néophytes, les haïku sont des poèmes d’un seul vers, découpé en 5, 7 et 5 syllabes. Le genre, qui s’est développé au Japon à partir du 17e siècle (et se porte toujours bien aujourd’hui !), devait originellement évoquer une saison et "célébrer l'évanescence des choses". 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE GARDEN OF WORDS

 

 

C'est de Qui ?  K. Daisuke

 

 

La couv' 

 

Haïkus en apesanteur  /  Un Monde Flottant Vs.  The Garden Of Words

 

 

Déjà entendu chez nous? Non

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Sorti trois ans avant Your Name (2016), énorme carton mérité au box office nippon, le 4e film de Makoto Shinkai est un moyen-métrage dont la sophistication formelle dépasse celle, déjà très aboutie, du reste de son œuvre.

 

Histoire simple d’un lycéen se rêvant un jour cordonnier (ahhh, le Japon !) dont la route croise par hasard celle d’une jeune femme solitaire assise sous le kiosque d’un parc verdoyant, The Garden of Words reprend les thématiques chères à son réalisateur : une histoire d’amour a priori compliquée, l’opposition entre nature et urbanisme moderne des cités nippones, l’importance du train comme moyen de jonction entre ces deux univers…

 

La crédibilité de cette relation naissante entre les deux héros, qui prennent l’habitude de se retrouver sous leur kiosque chaque jour de pluie, tient moins aux rebondissements de l’intrigue qu’à un souci quasi-maniaque des détails (on peut même parler ici de fétichisme…) dont fait preuve le réalisateur.

Captant avec une égale attention la chute d’une goutte de pluie, le lent mouvement des branches au-dessus d’un étange et le moindre geste de ces personnages, Shinkai nous fait lui aussi toucher le yugen du monde, que nous évoquions plus haut, du bout de la rétine.

 

Pour accompagner cette romance douce-amère, Kashiwa Daisuke, artiste issu de la scène ambient, livre une musique au piano - sorte de mix réussi entre les Gymnopédies de Satie et le Joe Hisaishi de Kitano (moins orchestral que celui de Miyazaki) – dont la douceur souligne avec justesse la dimension contemplative du manga et qui accompagnera parfaitement les déambulations des Yokaï imaginées par de Crécy dans son monde flottant.                     

 

 

 

 

---------------

 

 

 

 

Une Chronique de Lio

  

Partager cet article

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags