Suite de notre week-end thématique, et, toujours dans l'optique de varier quelque peu les domaines d'intervention du blog, nous ouvrons une autre rubrique 7° Art qui, de façon sporadique, viendra agrémenter les chroniques BD et Musique.
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Hollywood, l’usine à rêves, gangrénée par son manque d’imagination et son incapacité à se renouveler, n’en finit plus d’aligner les blockbusters décérébrés et calibrés pour vendre du produit dérivé ou, pire, de recycler sans cesse son fond de commerce.
Bon prince, je vais partager avec vous mon ressenti sur quelques-uns des nouveaux chefs d’œuvres américains afin de vous épargner la perte de temps et de neurones à laquelle vous seriez confrontés si, d’aventure, vous envisagiez de les regarder.
Aujourd’hui nous nous penchons sur une fantaisie Arthurienne de haut vol :
King Arthur.
Nous évoquions récemment le dernier film de Guy Ritchie, sensation furtive du renouveau du cinéma britannique, successeur proclamé (probablement par d’iconoclastes pseudo critiques) de Tarantino, qui est au cinéma de genre ce qu’Oasis est aux Beatles : une photocopieuse humaine, j’en passe et des meilleures.
Non content d’avoir en quelque sorte profané le Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle, Ritchie s’est donc attaqué à la légende du Roi Arthur, commençant par la géniale idée de confier le rôle titre à la star de Sons of Anarchy qui a décidément été marqué au fer rouge de cette expérience puisque depuis, quelque soit le rôle, il donne toujours l’impression de descendre de sa Harley.
On sait que depuis la sortie du très bon Excalibur de Boorman (1981 tout de même, ça commence à faire !), les tentatives de remettre au goût du jour le mythe des chevaliers de la Table Ronde s’est quasiment toujours soldé par des échecs.
Entre le Roi Arthur de Fuqua avec ses libertés par rapport aux légendes, son casting de beaux gosses pas forcément bons acteurs, sa Keira Knightley en amazone Coco Mademoiselle, et sa B.O pitoyable (merci Hans!)
et le First Knight de Zucker, mièvre comme pas deux avec un Richard Gere tout en cheveux cachetonnant comme pas possible et un Sean Connery de passage, nous n’avons clairement pas été gâtés.
Mais l’hallali n’avait pas encore sonné et, donc, Guy « Snatch » Ritchie s’est senti obliger d’enfoncer un dernier clou dans le cercueil déjà pourrissant des versions du mythe.
Et notre bonhomme ne fait pas les choses à moitié ! Dés son intro digne d’un remake polonais du Seigneur des Anneaux, il annonce la couleur : son Arthur sera personnel et novateur (comprendre : cliché et bas du front).
On y croise, au hasard, un Vortingern (Jude Law de plus en plus en manque de rôles) qui se transforme en Sauron d’opérette, des éléphants de guerre démesurés, des moines shaolin en plein cœur de Londinium, un gang de brigands au grand cœur à moitié yamakasi, un arthur grande gueule/grand cœur à la coupe fashion et au déhanché sexy…le tout sur des effets spéciaux dignes d’un films des années 90 (avec beaucoup –mais genre beaucoup ! de ralentis inutiles et autres « matières » en suspension (bois, poussière, pierres…) et des séances de batailles que l’on croirait tirées de cinématiques de jeux vidéo ancienne génération.
Vous l’aurez compris, cette énième tentative de redonner ses lettres de noblesse à une histoire qui pourtant le mériterait, se solde par le plus cuisant des échecs et s’adresse définitivement plus aux fans de World of Warcraft qu’à ceux de Thomas Mallory.
Et dire qu’il aurait suffit que Ritchie se contente d’appeler ça, je ne sais pas moi, Donjons et Dragons, par exemple, pour que ça passe beaucoup mieux ! Enfin … heureusement nous reste-t-il le chef d’œuvre ultime du genre :
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Une chronique de Fab