9 septembre 2017 6 09 /09 /septembre /2017 12:44

 

 

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule cette semaine d’anniversaire voit le retour, après celui de Jet, de Lio, qui lui aussi a droit a sa rubrique perso et celle-ci porte, vous l'aurez peut être compris, sur le cinéma.

 

Ca tombe c’est sous le signe du 7° Art qu’est placé ce week-end de rentrée, je vous laisse en compagnie d’un western nouvelle génération et vous retrouve demain pour quelque chose de moins…réussi !

 

 

APPALOOSA, Ed Harris (2008)

 

 

Et une belle composition en triangle!

Et une belle composition en triangle!

 

 

Depuis la fin des années 70, Ed Harris a assuré avec régularité les seconds rôles dans près de quatre-vingt films. Histoire de tenir aussi le haut de l'affiche, l'acteur au crâne dégarni s'est également essayé par deux fois à la mise en scène. En 2002, avec Pollock, un biopic consacré au peintre dont les projections ont inspiré la pochette du premier album des Stone Roses, puis avec Appaloosa, western sorti en 2008.

 

Virgil Cole (Ed Harris, tip-top buriné, dont le costume sombre a été récemment sorti de la naphtaline pour les besoins de Westworld) sillonne le pays et offre ses services aux municipalités débordées, pour ramener l'ordre dans leurs rues. Droit dans ses bottes, un tantinet soupe au lait, maladroit avec la gente féminine, désireux de se faire bien comprendre de ses interlocuteurs en voulant fréquemment employer des mots qui lui échappent, Cole peut s'appuyer sur la loyauté indéfectible, le vocabulaire fourni et le précieux 8 mm de son équipier Everett Hitch (Viggo Mortensen, laconique à souhait derrière sa barbichette). Une nouvelle mission conduit nos deux hommes à Appaloosa, bourgade poussiéreuse du Nouveau Mexique tombée sous la coupe de Randall Bragg (Jeremy Irons), un riche propriétaire terrien à la gâchette facile…

 

Viggo a troqué Anduril pour une bonne vieille Winchester

Viggo a troqué Anduril pour une bonne vieille Winchester

 

On l’aura deviné, Appaloosa convoque toute l'imagerie traditionnelle du western : des héros irréprochables, un méchant sans scrupule, une pute au grand cœur (Renée Zellweger, plantureuse à s'en faire éclater le corset), des gunfights lapidaires, une chasse à l'homme et même un puma qui regarde passer les trains.

 

Une telle accumulation de clichés avait tout pour devenir assommante. Heureusement, Harris maîtrise parfaitement ses classiques et traite son sujet avec respect et décalage, teintés de nostalgie. Il évite ainsi à son film toutes les ornières de l'hommage poussif, pour le conduire vers des territoires explorées, en leurs temps, par le John Ford de My Darling Clementine ou l'Arthur Penn de Little Big Man. Comme ses illustres ancêtres, Harris n'oublie pas qu'une bonne histoire s'appuie avant tout sur un rythme adéquat et des personnages fouillés.

 

Bridget "Calamity" Jones ?

Bridget "Calamity" Jones ?

 

Appaloosa est un film qui prend son temps. Dans lequel on préfère parler - et souvent se taire - plutôt que crier, marcher plutôt que courir. Cette lenteur assumée (on peut parler d'une certaine nonchalance), laisse toute la place aux acteurs pour installer leurs personnages et faire évoluer leurs trajectoires.

 

A ce titre, le binôme formé par Harris et Mortensen est exemplaire. En incarnant tous deux le héros bicéphale d'une histoire où chacun(e) cherche sa place (même le bad guy !), l'un s'effaçant progressivement au profit de l'autre, ils offrent une réflexion pertinente et mouvante sur le sens de la loyauté, de l'amitié, de l'amour et du rapport à la justice.      

  

Sans aller jusqu'à parler de « retourneur de rétine », Appaloosa n'en demeure pas moins une œuvre précieuse, à ranger à côté de True Grit des frères Cohen, autre exemple réussi de western décalé, mais respectueux de son héritage (jusque dans sa bande-son composée par Jeff House of Cards Beal) et aux personnages flamboyants.

 

 

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Une chronique de Lio

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bobd - dans Cinéma

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