LA BD:
C'est quoi : LA GLOIRE D’HERA / TIRESIAS
C'est de qui : LeTendre et Rossi
Une Couv':
Ca donne Quoi ? C’est grâce à la récente intégrale classe regroupant ces deux séries que j’ai enfin pu découvrir les variations mythologiques de Le Tendre et Rossi.
La Gloire d’Héra est en quelque sorte le prologue des Douze Travaux d’Hercule, où l’on apprend pourquoi le héros légendaire est maudit et doit se racheter. Fils de Zeus et d’une humaine, Alcée est bien décidé à récupérer le trône de la ville de Mycènes que son propre cousin ne gouverne qu’à cause d’une rouerie d’Héra, désireuse de se venger des infidélités de son divin époux. Peu importe à notre héros si, dans sa quête, femme et enfants (ainsi que frère jumeau, cousin et centaines de guerriers) doivent y laisser des plumes voire leur peau !
Tirésias, écrit après mais aux événements pourtant antérieurs (le personnage titre est présent –vieillard- dans La Gloire d’Héra), évoque un guerrier grande gueule et sur de lui qui, suite à un acte en apparence sacrilège va se retrouver transformé en …femme, et découvrir l’existence de l‘autre sexe, celui qu’il a toujours dominé et considéré comme « faible ».
Sous leur airs de récits tragi-comiques, portés par un dessin virtuose où stylisation semi-réaliste et caricature soignée se côtoient pour le meilleur, les scénarios de LeTendre tirent la substantifique moelle des récits mythologiques dont ils sont inspirés pour en proposer des très actuels (à l’époque comme aujourd’hui), plein de fraicheurs, d’actions, et, surtout, de grands thèmes classiques : honneur, amour, famille, intervention divine (pour ne pas dire Deus ex Machina !)
Plus de vingt ans après (pour Héra), c’est de la BD qui n’a absolument rien perdu de sa superbe voire qui a passé haut la main l’épreuve du temps.
LA MUSIQUE:
C'est Quoi ? SOLOMON & SHEBA
C'est de Qui ? M. Nascimbene
La couv'
Déjà croisé sur B.O BD? Pas mal de fois oui.
On peut écouter ? Certes.
Ca donne quoi? Celui qui se fera une spécialité des scores de films avec acteurs huilés et en jupettes, et qui sort d’ailleurs tout juste de l’un de ses chefs-d’œuvre, les Vikings de Fleischer, est embauché par rien moins que King Vidor pour mettre en musique la love story de Yul Brynner et Gina Lollobridgida sur fond de récit biblique.
Entre des percussions qui, sans aucuns doutes, ont inspirées Poledouris pour la B.O de Conan le Barbare, des chœurs féminins hauts perchés en contrepoint de voix masculines plus graves et, of course, le gros orchestre qui va bien avec rythmiques martiales et cuivres héroïques en veux tu en voilà, Nascimbene met les petits plats dans les grands, livrant de la musique épique s’il en est sans pour autant sacrifier à l’originalité via des arrangements inspirés de mélodies traditionnelles avec l’incursion de ci de là d’instruments folkloriques.
Si l’on perd un peu l’aspect humoristique des deux BD, on gagne cependant une certaine majesté musicale bienvenue vu leur coté épique et mythologique.
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Une chronique de Fab