Bon allez, on a bien ri ce matin, mais il est grand temps de reprendre les choses sérieuses.
Nous avions laissé en rade le cycle sur l’Artiste du Mois, et, l’occasion faisant le larron, ce sont la sortie chez Mosquito coup sur coup de deux œuvres de Toppi (auteur qu’en plus nous apprécions beaucoup) qui nous permettent de le relancer :
LA BD:
C'est quoi : WARRAMUNGA
C'est de qui : Toppi
La Couv':
Ca donne Quoi ? Deux autres récits du maestro italien remis au goût du jour par les éditions Mosquito qui rappellent qu’il était aussi doué pour illustrer la savane africaine que les paysages du Far West ou le Japon médiéval.
La première histoire, assez courte, qui donne son nom à l’album, joue sur le registre fantastique mettant aux prises un duo de malfaiteurs en cavale et un vieil aborigène en apparence inoffensif mais aux pouvoirs aussi étonnants que…fatals !
La seconde, plus conséquente, tourne à nouveau autour de l’opposition entre blancs cruels et stupides et indigènes bien plus malins que l’on pourrait le croire. Quand l’invité de son maître abat son frère par jeu lors d’une chasse, M'Felewzi, rabatteur en apparence peu futé, met en branle une inexorable vengeance à l’encontre des deux boers.
Si l’on retrouve des thématiques chères à l’auteur, on reste surtout en admiration devant son coup de crayon et, surtout, ses « effets de matière ». A une époque où Photoshop relevait quasiment de la science fiction Toppi, comme par exemple, de l’autre coté de l’Atlantique, son contemporain Breccia (avec une approche différente), étonnait par la puissance évocatrice de son dessin et la composition de ses planches qui, bien souvent, s’affranchissait du format étriqué de la planche pour donner de véritables œuvres picturales, sans pour autant perdre en intensité narrative, loin de là.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LEGEND OF THE LOST
C'est de Qui ? Lavagnino
La couv'
Déjà entendu chez nous? Fort probable.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Deux hommes, une femme, un trésor, le désert…tous les ingrédients sont là pour un long métrage romantico-aventureux, manquait plus qu’une B.O à la hauteur pour parfaire l’ambiance.
C’est à l’un des plus prolifiques compositeurs transalpins qu’échoue cette responsabilité ; si Lavagnino s’est essentiellement illustré dans la B.O de péplums plus ou moins réussi et a touché à pas mal de genres dans la série B, il prouve qu’il est également tout à fait capable de faire dans le long métrage plus ambitieux.
Il conjugue ici avec bonheur exotisme et mélodie, sa partition fait appel à des chœurs féminins haut perchés, des cordes langoureuses et riches et un piano soliste plus discret mais tout aussi efficace.
Son évocation des mystères du désert et du suspense de l’intrigue est évidement un rien désuète selon les standards d’aujourd’hui mais pour aller avec deux récits datant des années 70/80 c’est pas mal du tout.
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Une chronique de Fab