LA BD:
C'est quoi : BLANCHE NEIGE
C'est de qui : Vessillier, Lylian & Grosjean
La Couv':
Ca donne Quoi ? Si ils ont été autant popularisés que dénaturés par tonton Walt, les « contes de notre enfance » sont à l’origine, on a souvent tendance à l’oublier, assez sombres, voire peu recommandables pour les plus émotives de nos chères têtes blondes.
Ainsi Blanche Neige, des frères Grimm, possède son lot de passages traumatisants voir subversifs, notamment dans l’interaction entre l’héroïne et sa jalouse belle mère.
Lylian, le scénariste, a nettement gardé cet aspect à l’esprit pour son adaptation dans la collection Jeunesse (sic !) de chez Delcourt. Il nous propose une version aussi originale qu’inspirée d’un récit pourtant archi-connu, sans qu’à un moment on n’ait l’impression d’être tant que ça en terrain connu.
S’il passe peut être un peu vite sur certains aspects (le réveil de Blanche par exemple), son scénario est bien construit et certains ajouts et réinterprétations sont bienvenus.
L’autre point fort de cette nouvelle version c’est le trait de Nathalie Versillier ; entre illustration traditionnelle, graphismes jeunesse et inspiration manga (même si ce coté, quoique minime, m’a moins plu) l’artiste a été semble t-il plus qu’inspirée par son sujet, bien aidée dans sa vision par les superbes couleurs de Rozenn Grosjean.
Ce Blanche Neige n’aurait pas dépareillé dans la collection Métamorphoses de Barbara Canepa, c’est chez Delcourt qu’on le retrouve, où il vient rejoindre le Pinocchio de Chauvel et Mc Burnie, chroniqué plus tôt chez nous.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? DANTE SYMPHONIE
C'est de Qui ? F. Liszt
La couv'
Déjà entendu chez nous ? Probable
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? On me reprochera probablement le caractère parfois un brin emphatique de cette symphonie inspirée par la Divine Comédie de Dante, mais, si c’est vrai que certains passages, composés dans un pur esprit romantique, sonnent trop exaltés pour notre version de Blanche Neige, la plupart des mélodies et thèmes en constante évolution qui parcourent les deux mouvements de l’œuvre de Liszt sont très à propos.
La présence notamment de deux harpes et d’un harmonium au milieu de cuivres divers et varié, amène des touches de couleur originales et surprenantes, la Dante Symphonie alterne la fureur et la sérénité, les ténèbres et la clarté (même si le troisième mouvement prévu par le compositeur au départ, et déconseillé par Wagner, aurait été probablement intéressant dans cet esprit de dualité).
Une pièce que les non amateurs trouveront probablement pompeuse sur la longueur mais ce serait oblitérer ses qualités d’écriture, l’écoute couplée à la lecture devrait atténuer ce sentiment.
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Une chronique de Fab