LA BD:
C'est quoi : LA GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS TOMES 14 – 6 -21 et HS
C'est de qui : Ange (scénariste) + les dessinateurs : Palma , Cossu, Sentenac (14) – Sieurac (6) – Collignon, Derochebrune, Martino, Roudier, Sentenac, Toulhoat (21) – Dohé (HS)
Une Couv':
Déjà croisé sur B.O BD? Certains.
C’est édité chez qui ? Soleil
Une planche:
Ca donne Quoi ? Dans mon introduction, j'ai oublié de parler de la structure de l'ordre des chevaliers dragons. Elle est proche de celle de tous les ordres de chevalerie dont nous avons eu connaissance dans l'Histoire.
Au somment de la hiérarchie, il y a la dame ancienne (voir tome 11) qui est élue ou réélue toutes les mille et une lunes par l'assemblée des matriarches. Dans chaque cité ou contrée, un ordre qui en porte le nom est créé avec une matriarche à sa tête assistée par une seconde et des conseillères. En cas de défaillance de la matriarche (décès ou…), la seconde prend sa place. Puis il y a les chevaliers dragons adoubées après un long entraînement et avoir été écuyères. Avant cela, elles ont été novices, parfois depuis le plus jeune âge.
Les ordres évoqués au cours de la série sont : Messara (le plus puissant et le plus ancien), Ishtar, Narak, Faïza, Alexira, Pâhar, Tcha-Sarki, Chastelle, Anarek, Salmyre, Arsalam… Dans le tome 11 l'existence de 33 ordres est évoquée.
Selon la chronologie officielle, tout a commencé au tome 14. La Première, où la vénérable Everlyne raconte la légende du 1e combat entre une vierge et un dragon aux 3 novices élues du tome 11 dont Amarelle qui est un (sinon le) personnage majeur de la série. La légende évoque le long combat d'une femme sans nom qui a empêché le dragon se sortir des grottes de la montagne depuis des années. Arrive une tribu d'hommes qui s'installe sur le territoire en plantant une épée dans le sol… Une épée en plein âge des cavernes? Mais ce n'est qu'une légende, l'épée n'était peut-être qu'un morceau de métal arraché à un filon modifiée par le Veill…
Comme le fait remarquer la novice Soriko, il y a plein d'absurdités dans cette légende. Et le lecteur se demande à quoi sert cet album qui ne fait que rappeler des points déjà évoqués et expliqués sur le Veill et ses effets…
Puis, on remonte le temps pour atteindre la période du tome 6, Par-delà les montagnes. Maintenant les ordres de chevaliers dragons existent et accomplissent leurs missions partout où apparaissent des dragons. Ici, c'est au milieu de montagnes enneigées qu'une équipe de 5 chevaliers combat un monstrueux dragon blanc.
Le chevalier N'aria est blessée et séparée de ses compagnes, puis recueillie par une tribu de nomades, les Nauris. Ce peuple a été touché par le Veill, mais uniquement physiquement : ils sont gentils, accueillants, gourmands, jouisseurs et pas du tout violents. Mais la règle prévoit de les tuer tous les êtres touchés par le Veill avant qu'ils ne deviennent dangereux. Comme la décision de changer la règle ne peut être prise par une matriarche seule, N'aria devra combattre ses amies pour permettre aux Nauris de fuir. A-t-elle survécu? Les Nauris aussi? Mystère, c'était il y a si longtemps.
C'est l'un de mes albums préférés de la série : pour l'ambiance si particulière et pour le lumineux personnage de N'aria… et pour les superbes dessins de Sieurac aussi!
Venons maintenant à 2 hors chronologie.
Le tome 21, La faucheuse d'Ishtar, est forcément hors chronologie puisqu'il raconte en 6 histoires (ou plutôt 1 + 5) ce qu'il est advenu de la fameuse hache depuis sa fabrication jusqu'aux temps du récit. Pour le lecteur, cet album a les qualités et les défauts classiques des œuvres collectives : il permet de découvrir de nouveaux dessinateurs, mais la qualité de chaque ensemble scénario + dessins est inégale. Comme chaque histoire est indépendante, la transition d'une esthétique à une autre est facilitée. Il est amusant de voir que les dessinateurs actuels s'affranchissent de plus en plus du gaufrier classique en remplissant la totalité des pages imprimées pour donner plus d'ampleur à des scènes mouvementées par exemple (combat contre un dragon ou salle immense ou paysage grandiose). On y retrouve par 2 fois un chevalier dragon déjà vu dans la série : Oris. J'ai cru y retrouver un autre personnage sous un autre nom : Verna du tome 21 me semble être la version jeune de Viala du tome 2.
Les amateurs de dragons ou de créatures dentues apprécieront ce tome même si les combats sont courts ou juste ébauchés. Les autres aimeront certains personnages pour les sentiments qu'ils laissent passer : doutes ou craintes. Il faut avouer aussi que voir des chevaliers dragons dans un bordel est un peu troublant…
Un tome HS, Chevaliers dragons devenu en réédition Les contrées du Levant a été réalisé avec le dessinateur coréen Dohé aux dessins. Dans la plus grande ville d'une île, Alatéa, une jeune fille, essaie de convaincre (en pure perte) les hautes autorités religieuses que ce n'est pas la peste qui touche la population mais le Veill lié à la présence d'un dragon. Elle s'appuie sur les récits de sa grand-mère qui fut chevalier dragon de l'autre côté de la mer. Pour les autorités, la solution consiste à tuer les personnes côtoyant des malades… Alatéa va chercher sa petite sœur, Aelin, dans son école bloquée par les gardes. Puis elle va s'équiper pour aller tuer le dragon. Elle sera protégée à son insu par l'officier Merekh-Khâ qui a constaté que les vierges ne sont pas touchées par la maladie comme dans la légende.
En introduction, j'avais évoqué la rareté des types bien dans la série, ici on a un parfait exemple d'un vrai héros capable de se sacrifier pour permettre à Alatéa d'agir. Influence asiatique oblige, le dragon de Dohé est d'un autre type que eux des autres albums : serpentiforme et de grande longueur, avec des cornes et des crocs impressionnants (voir le long chinois ou le ryu japonais ou le yong coréen…).
De superbes dessins mélangeant des personnages de diverses origines et influences (de l'occident à l'orient), sans doute colorisés par ordinateur vu les nuances obtenues, illustrent cette histoire qui montre que le mépris des légendes, surtout quand elles viennent des femmes, est partout le même… ainsi que la propension des autorités à éradiquer un problème par la pire des solutions : tuer les tous!
Suite au prochain épisode…
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Une chronique de Gen