26 juin 2016
7
26
/06
/juin
/2016
07:12
LA BD:
C'est quoi : LES ANNEES ROUGE ET NOIR
C'est de qui : Boisserie et Convard au scénario, Douay au dessin.
La Couv':
Déjà lu sur le site? Je dirais oui pour les deux scénaristes.
C’est édité chez qui ? Les Arènes.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Cette adaptation d’un roman de Gérald Detheil évoque la toute fin de la Seconde Guerre Mondiale, sombre période s’il en est avec sa valse d’alliances, de dénonciations et trahisons, de retournements de vestes en tout genre, peu glorieux miroir des années de la collaboration sous l’Occupation.
On y suit une poignée de protagonistes aux origines et univers parfois forts différents mais tous plus ou moins en relation, et, surtout, tous concernés par des fiches de renseignements fort détaillées que certains n’aimeraient pas voir dévoilées au grand jour.
Porté par un trait anguleux expressif et original (même si parfois inégal) le scénario de Convard et Boisserie joue la carte du réalisme historique en mêlant figures connues aux héros inventés de toute pièce, il a de plus le mérite de traiter d’une époque peu traitée en BD et pourtant primordiale dans l’histoire de France (l’ensemble de la série devrait courir jusqu’au milieu des années 70). Si l’intrigue est fouillée et nécessite d’être attentif, le suspense est bien au rendez-vous et l’album se lit d’une traite.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? L'ARMEE DES OMBRES
C'est de Qui ? E.Demarsan
La couv'
Déjà croisé chez nous?
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Anecdote plus qu’intéressante racontée par le chef op’ de L’Armée des Ombres : Alors qu’il explique à son réalisateur qu’il est embêté sur la fin d’une scène de nuit à l’intérieur, quand les personnages éteignent la lumière et que l’image devient quasiment noire à l’écran ; le réalisateur lui répond de ne pas s’inquiéter : « Y aura de la musique ».
Cette phrase est probablement l’une des plus juste définition de ce que la musique peut apporter à l’image.
Vous savez ce que je pense des dream team au cinéma, ici on peut dire qu’on est servi. Melville, adapte très fidèlement un roman de Kessel se déroulant sous l’Occupation, la distribution compte ce qui se fait de mieux dans le registre à l’époque (Ventura, Signoret, Meurisse, Cassel) et, pour la musique, c’est à Eric Demarsan que le réal’ a fait appel. Si les deux hommes se connaissent car le compositeur assistait De Roubaix sur Le Samourai, le précédent long de Melville, c’est néanmoins le grand saut pour Demarsan qui n’a alors jamais composé seul pour le grand écran.
Les trois ou quatre thèmes principaux du film sont forts intéressants dans leur approche. Qu’ils soient interprétés seulement par les cordes, ou transformés radicalement par le simple ajout d’un pinao punaise (à percussion), le résultat est d’une efficacité exemplaire. Flirtant avec la dissonance, la musique de L’Armée des Ombres sait également disparaître à certains moments cruciaux d’un long métrage qui joue beaucoup sur les silences.
Le résultat sera à la hauteur des attentes de Melville, qui fera de nouveau appel à Demarsan pour le film suivant.
Une B.O sobre, sombre et dramatique très en phase avec notre album du jour.
-----------------------
Une chronique de Fab