LA BD:
C'est quoi : UNE VIE AVEC ALEXANDRA DAVID NEEL
C'est de qui : Campoy & Blanchot
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Non
C’est édité chez qui ? Grand Angle.
Une planche:
Ca donne Quoi ? En ce début d’année la femme aux mille vies que fut Alexandra David Neel a droit a pas moins de deux ouvrages en BD. L’un à paraître chez Glénat et l’autre, en deux parties, dont le tome 1 vient de sortir chez Grand Angle.
Celui-ci a comme narratrice Marie Madeleine Peyronnet qui sera tout à la fois sa secrétaire personnelle, sa confidente, sa fille adoptive…pendant les douze dernières années de sa vie. L’album démarre au début de leur relation et, via des flashbacks, revient sur les périples orientaux de l’exploratrice, première femme européenne à visiter le Tibet et à entrer dans la Ville Interdite (Lhassa).
Si le dessin semi-réaliste anguleux et avenant est très agréable, et le choix de colo (sépia pour les séquences des années 60 et en couleurs pour celles dans le passé)on regrettera un peu les incessants allers-retours entre les époques qui font la part belle à la relation des deux femmes à la fin de la vie de David Neel (et fait de cette dernière une excentrique acariâtre et tyrannique, ce qu’elle était peut être remarquez), au détriment de son quart de siècle passé sur les routes de la sagesse et de l’enrichissement de soi.
Le second volet corrigera peut être le tir.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? KUNDUN
C'est de Qui ? P. Glass
La couv'
Déjà croisé chez nous? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Scorcese, quand il choisit de réaliser un film historique, en costume ou évoquant le passé, doit être bien embêté, lui qui adore truffer ses B.O de morceaux pop-rock phares de l’histoire de la musique. Heureusement, quand il doit faire composer une vraie musique pour un film, il n’hésite pas à faire appel à des pointures. Ainsi, pour sa biographie du 14° Dalaï Lama (Qu’Alexandra David-Neel n’a pas rencontré mais elle auraitpu), c’est le maître du minimalisme Phillip Glass qui est en charge de la B.O. Scorcese avouera d’ailleurs que cette collaboration il en rêvait depuis fort longtemps.
Si Glass reste fidèle à ses motifs courts et répétitifs quasi hypnotique, marque de fabrique de la plupart des ses compositions et du genre en général, il prend le parti -payant- ici d’utiliser en complément d’un orchestre classique, des instruments traditionnels tibétains comme les cloches, les percussions ou des cuivres, le tout joué par un orchestre natif, ainsi que des chœurs des moines Gyuto. Glass, lui-même sympathisant de la cause Tibétaine et se retrouvant en partie dans les croyances bouddhistes, est familier de la musique folklorique du pays. Ces connaissances mariées à sa sensibilité artistique, son sens de l’écriture musicale et, last but not least, la qualité de la réalisation de Scorcese font de la B.O de Kundun l’un des piliers de la carrière cinématographique du compositeur, pas loin de l’excellent Koyaanisqatsi, et un score tout trouvé pour la vie d’Alexandra David-Neel.
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Une chronique de Fab