LA BD:
C'est quoi : WATERTOWN
C'est de qui ? Götting
La Couv':
Déjà lus chez nous? Oui
C’est édité chez qui ? Casterman, un lien vers le site :
http://www.casterman.com/Bande-dessinee/Catalogue/albums/watertown
Une planche:
Ca donne Quoi ? Les anciens du coin se souviennent peut être d’un tout petit bouquin, sobrement intitulé Noir, qui, en bichromie de noir et de bleu, rendait hommage au genre du même nom. L’auteur de cette petite perle récidive aujourd’hui dans la même veine (l’hommage) avec quelque chose de cependant bien plus ambitieux puisqu’il nous livre un one-shot de près de 100 pages tout au pinceau (dont il a cependant cette fois réalisé les couleurs à l’ordinateur). Watertown, une bourgade des Etats-Unis, les années 60, Philip Whiting, modeste courtier en assurance à la vie monotone, va s’improviser détective privé et enquêter sur la mystérieuse disparition d’une jeune femme, qu’il croit liée à la mort du patron de celle-ci. Ses recherches vont peu à peu prendre le pas sur son quotidien jusqu’à dépasser certaines de ses limites. S’il en respecte les principaux éléments (Voix-off omniprésente, éléments qui s’enchainent, descente aux « enfers » du héros, étude psychologique, flics retors,…), en choisissant un antihéros comme personnage principal de Watertown, Götting prend avec réussite certains codes du Roman Noir à contre pied jusqu’à une fin surprenante mais judicieuse. Un album qui allie fond et forme avec originalité et se lit d’une traite pour bien commencer l'année sous le signe du polar.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? BRINGING OUT THE DEAD
C'est de Qui ? E. Bernstein
La couv'
Déjà entendu sur le site? Oui
On peut écouter? Un tout petit extrait à 0.25
Ca donne Quoi ? Si Scorcese, en amoureux de la musique pop/rock au sens large (il a entre autre réalisé pas mal de fabuleux docus sur des artistes ou des genres) est connu pour parsemer ses long métrages de morceaux emblématiques de cette culture, il ne faut pas pour autant oublier que certains des plus grands compositeurs du cinéma ont écrit pour lui. Bernstein a mis en musique quatre de ses films, dont le superbe Age Of Innocence et donc ce Bringing out the dead. Si le travail du compositeur est pas mal éclipsé par les chansons entendues dans le film (au point qu’aucune galette officielle n’a jamais vu le jour), sa présence est un élément clé du film, de par sa nature crépusculaire et sombre, presque éthérée, tant qu’à l’écoute en tant que telle, on croirait presque entendre de la musique de film noire, un rien « underscoring », dans l’esprit de ce que Carter Burwell a pu faire pour le meilleurs Cohen (toutes proportions gardées of course). C’est cette atmosphère mélangée et très maitrisée qui m’a donné envie d’associer les deux media et j’ai été clairement inspiré sur ce coup là tant ils se marient bien. Pour l’anecdote, la collaboration suivante des deux monstres sacrés du cinéma Hollywoodien sera la dernière puisque, pour Gangs of New York, Scorcese, suite à un remontage du film et à la pression de la prod’, n’utilisera pas le travail de Bernstein qui le vivra plutôt mal. C’est Howard Shore qui lui succédera aux cotés du réal aux sourcils fournis.
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Une chronique signée Fab