Si la journée d'hier était consacrée aux westerns originaux, celle d'aujourd'hui sera clairement plus "classique(s)":
LA BD:
C'est quoi : COMANCHE
C'est de qui ? Hermann & Greg
La Couv':
Déjà lus chez nous? Je suppose (je confirme !Nd Rc)
Une planche:
Ca donne Quoi ? Comanche ou quand l’ultra-violence débarque chez Tintin... Hermann arrive au journal en 1966 pour démarrer avec Greg la série Bernard Prince. Il y dessine ensuite les deux premiers albums de Jugurtha, avant de se consacrer à la série Comanche de 1969 à 1982 (soit 10 albums). A cette période, le vénérable journal n’abrite aucun “western” réaliste. Difficile donc d'esquiver la comparaison avec deux séries qui cartonnent chez les concurrents : Blueberry (Pilote) et Jerry Spring (Spirou). Si Hermann ne participe guère à l’écriture du scénario, à l’exception de quelques suggestions, il réussit cependant en l’espace de quatre albums, grâce à son style nerveux et âpre, à se démarquer de ses illustres modèles. De son côté, Greg développe un univers basé sur un cowboy, au lieu d’un marshall ou d'un soldat… l’histoire se déroulant dans un ranch du Wyoming (le Triple Six !) dont la patronne donne son nom à la série. Toutefois, la différence majeure entre Comanche et les séries précitées réside avant tout dans son traitement de la violence, amplifiée et magnifiée par le dessin et les cadrages d’Hermann qui atteignent leur acmé en 1975 dans Le Ciel est rouge sur Laramie et son duel final au terme duquel le dernier frère Dobbs se fait abattre comme un chien, désarmé au milieu des ordures… en sous-vêtements ! Cette idée scénaristique d’Hermann, dont le style (et la vision des choses) évoluait alors vers une rugosité inégalée en BD pour l’époque, déclenche un véritable scandale. Le journal Tintin cesse la publication de la série et Hermann est montré du doigt comme un auteur réactionnaire et indéfendable. Le cinéma de Peckinpah, Altman ou Leone ayant laissé des traces indélébiles dans son esprit, plus jamais il n’acceptera d’aborder le Western comme la BD voulait le voir à la fin des années 70. C’est à partir de ce moment qu’il commencera à se fatiguer lentement de la série Comanche et que les prémisses de Jeremiah germeront dans son esprit. Mais ceci est une autre histoire.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? OPEN RANGE
C'est de Qui ? Michael Kamen
La couv'
Déjà entendu dans le coin? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Même s’il n’a jamais atteint la reconnaissance d’un Williams, d’un Elfman ou d’un Horner, Michael Kamen restera toujours dans l’esprit des amateurs de BO un compositeur généreux, emblématique d’une certaine époque (les années 80-90 et tout particulièrement l’ère “Joel Silver”), associés à certains des films les plus YEAHH ! de cette décennie flamboyante : Highlander, Brazil, les Die Hard, les Arme Fatale, Le Dernier Samaritain, Hudson Hawk, Las Vegas Parano… Encore !? Disparu prématurément en 2003, sa musique pour Open Range, 3ème et dernier film à ce jour de Kevin Costner en tant que réalisateur, constitue l’un de ses ultimes travaux, resté d’ailleurs inachevé. Sombre, raffiné, furieusement mélodique et soutenu par de beaux accords de guitare sèche (la marque de fabrique du bonhomme), ce score marque les retrouvailles entre Kamen et celui dont il avait déjà brillamment accompagné les exploits, treize ans plus tôt , dans Robin des Bois. Un chant du cygne plein de majesté, à défaut d’être vraiment original, idéal pour suivre les aventures de Comanche, Red Dust, TenderFoot et du ranch 666.
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Une chronique signée JC & Lio