LA BD:
C'est quoi ? LA DIVINE COMEDIE. TOME 1, L’ENFER
C'est de qui ? Go Nagai
La Couv' :

Déjà croisé sur le site ? Non
Une planche :

Ça donne quoi ? Oeuvre-phare dont l’influence ne se dément pas depuis sa publication au XIVème siècle et son come back au XIXe (Balzac, Baudelaire, Nodier… anyone ?), le poème sacré de Dante se donne comme le témoignage d'un voyage initiatique accompli par le narrateur à travers le royaume des morts. Bien qu’il s'inscrive dans une tradition qui fleurit pendant tout le Moyen Age, le Florentin est le 1er auteur à proposer une description aussi complète et strictement ordonnée de l'Enfer. Dans son manga, ressorti en septembre chez Black Box dans une édition soignée à laquelle manquent tout de même quelques notes de bas de pages, Go Nagai rend autant hommage à Dante qu'à son illustration par Gustave Doré. Le mangaka utilise en effet la trentaine de gravures réalisées par ce dernier, qui correspondent aux dix chants adaptés ici (sur les 34 que compte L'Enfer), comme une charpente sur laquelle vient s'appuyer son œuvre, un peu à la manière des nombreuses reproductions de Zdenek Burian qui parsèment l'Alpha... Direction de Jens Harder. D'une fidélité remarquable au texte original, cette version nippone de la Comédie mérite le détour, même si elle nécessite de la part du lecteur un certain effort pour s'habituer au style très rough du mangaka, qui confine parfois à l’approximation, et à des inserts inspirés du pinku eiga (le cinéma érotique des années 60-70) pas toujours appropriés.
LA MUSIQUE
C'est quoi ? DRAG ME TO HELL
C'est de qui ? Christopher Young
La couv'

Déjà entendu chez nous? Oui
On peut écouter?
Ça donne quoi ? Compositeur spécialisé dans l’illustration de bobines démoniaques – on lui doit notamment les BO des deux premiers Hellraiser, celle de L’Exorcisme d’Emily Rose et, sur un ton plus léger, de Ghost Rider – Christopher Young livre pour ce retour de Sam Raimi au film d’épouvante une partition détonante, sur laquelle plane l’ombre du grand Bernard Hermann. Alliant à la puissance de l’orchestre, des chœurs et des synthétiseurs, les sonorités anciennes du violon, de la viole de gambe et de l’orgue, le compositeur parvient à créer un mélange glaçant d’ambiances ténébreuses et d’effets bruitistes, dont la cacophonie s’apparente par moment à des cris ou des grondements proches de la musique concrète. Une alternance de mélodies et d’atonalité qui accompagne donc à merveille (si l’on peut dire…), le voyage de Dante et de son mentor Virgile à travers les Cercles de l’Enfer, ainsi que leurs diverses rencontres avec les âmes damnées et leurs terribles gardiens qui les peuplent.
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Une chronique par Lio